L’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala va accueillir le tout premier bébé à l’unité de la Procréation médicalement assistée. L’unité PMA, étale ainsi ses prouesses sur la prise en charge des personnes souffrant d’infertilité.
En effet, les prévisions parlent du mois de mai 2025. C’est donc une naissance qui nous a permis de faire le tour complet de cette structure bien en place. Plus loin, une plaque indique que l’on est à l’Unité PMA. De plus, les portes ne s’ouvrent qu’au personnel qui y travaille.
En outre, la grande propreté montre bien qu’il s’agit des vies humaines à préserver et à protéger. Et un tour des lieux nous a mis face à un dispositif assez particulier. Tout commence aux vestiaires pour se mettre aux normes requises. Ensuite s’ouvrent les portes des espaces dédiés à la prise en charge des patients.
Hôpital gynéco-obstétrique de Douala : Le Pca prend fonctions
La technologie de pointe
A cet effet, Il y a deux salles de monitoring. Une salle de ponction d’ovocyte et transfert d’embryon. Ensuite une salle de don de sperme. Enfin une salle avec code d’accès qui est une sorte de laboratoire. Où le grand travail est fait avec l’œil attentif d’un biologiste.
Aussi, tout l’équipement de pointe s’y trouve avec des petits réfrigérateurs pour conserver la semence. Et le travail est coordonné par le Docteur Moustapha Maladji Goni Bilkissou. Chef de l’unité PMA qui nous a expliqué avec détails le rôle de chaque chose. Rien à envier à ce que l’on voit ailleurs. « Les appareils qui sont ici sont ceux que l’on rencontre en France. C’est la technologie de pointe », nous fait comprendre le Dr André Force biologiste de nationalité française.
En somme, ce dernier a plus de 40 ans d’expérience en la matière. Et il vient avec une touche technique. Pour une prise en charge complète dans la procréation médicalement assistée (PMA).
D’ailleurs, « c’est la particularité. Et la différence entre l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala et les autres structures qui font dans ça. Nous sommes les seuls à avoir un biologiste. C’est une pièce importante dans le dispositif.», a expliqué le Pr Emile Mboudou, le Directeur général.
Hôpital Gynéco-Obstétrique de Douala : Pr Calixte Ida Penda a pris fonction
Effectivement, l’Unité PMA est opérationnelle avec une grande capacité d’accueil. Ici, l’on attend l’arrivée du tout premier bébé de l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Douala. Qui va être le couronnement d’un grand travail d’équipe.
Plus de 800 bébés éprouvette nés
Comme il s’agit d’une procréation, le travail demeure délicat. Selon certaine experts, « les chances de grossesse sont de l’ordre de 25% par ponction… ». Et « depuis 1997 au Cameroun, cette technique a permis à certains couples en difficulté de devenir parents », explique-t-on.
Et les chiffres sont évocateurs. Selon les statistiques de la clinique Odyssée « plus de 800 bébés éprouvette sont nés grâce à cette avancée ». Et au Chracerh, on avait enregistré la naissance de 400 bébés nés par fécondation in vitro par PMA en 2023. Avec une projection d’atteindre 500 naissances en 2025 en cours.
PMA : Ce que dit la loi au Cameroun
Alors, le 29 juin 2022, les députés camerounais ont adopté un projet de loi sur la PMA. Il a été défendu par le ministre de la Santé, Manaouda Malachie. Déjà pratiquée depuis 1997, au Cameroun, la PMA n’était encadrée par aucune loi.
En effet, le projet de loi relative à la PMA au Cameroun a été déposé à l’Assemblée nationale. C’était le 23 juin 2022 pour l’adoption. Il fixe à 55 ans « l’âge limite de recours » à l’assistance médicale à la procréation pour la femme. Cette limitation prend en compte le fonctionnement naturel du corps de la femme.
Pour les femmes, l’âge maximal est de 55 ans
Ainsi donc, le texte prévoit d’autoriser la PMA pour les couples hétérosexuels, mariés ou pouvant prouver une vie maritale. L’âge minimal prévu est 21 ans. Pour les femmes, l’âge maximal est de 55 ans, tandis que pour les hommes aucune limite n’a été fixée. Puis, pour y avoir recours, il faudra prouver des difficultés ou une incapacité à concevoir naturellement. La « crainte de transmettre une maladie congéniale grave » ou la nécessité de conserver des gamètes.
Aussi, le texte concerne les dons de gamètes. Pour lesquels, anonymat, gratuité et “volontariat” seront requis. Le commerce de gamètes et d’embryons, et la pratique de la GPA sont interdits. Des sanctions « lourdes » pouvant aller jusqu’à une peine de prison ont été prévues.