Face à la montée alarmante de la xénophobie, du racisme de l’intolérance, et de la misogynie violente…dans le monde et en particulier au Cameroun où cela se traduit par des « discours de haine », des organismes rivalisent de stratégies.
C’est le cas de l’observatoire multipartite de Civic. Selon Desmond Ngala, directeur national de Defyhatenow et secrétaire de l’Association Civic Watch, « l’idée derrière le lancement de la plateforme multipartite est de collecter, d’analyser et de signaler les questions de discours de haine à l’échelle nationale ». Lors du lancement de la plateforme jeudi 15 février 2024 à Yaoundé, le ministre camerounais de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Emmanuel Sadi a déploré le fait que « les réseaux sociaux sont devenus un lieu où les gens pensent qu’ils peuvent tout dire ». Non sans saluer le lancement de cet observatoire multipartite qui entend lutter contre les discours de haine dans le pays.
L’ancien bâtonnier, Me Akere Muna abordant le thème : « la lutte contre les discours de haine à travers l’utilisation des outils numériques et des TIC u Cameroun : contexte et les perspectives», souligne pour sa part qu’au Cameroun, la politique est un catalyseur des discours de haine. « Les élites utilisent la désinformation pour gagner les faveurs de leurs bastions électoraux », dénonce-t-il.
De l’avis de Philippe Lafosse, Chef de la section politique, presse et information par ailleurs Adjoint au Chef de Délégation de l’Union Européenne au Cameroun et en Guinée Equatoriale, « ces phrases assassines, ces injures irrespectueuses, ces commentaires discriminatoires qui sont diffusés à travers les médias traditionnels, les réseaux sociaux numériques et ou à travers Internet en général » se fondent le plus souvent sur une ou plusieurs caractéristiques spécifiques des personnes ou des communautés visées et peuvent désigner des boucs émissaires, créer des stéréotypes, stigmatiser et utiliser un langage dégradant.
Blaise Pascal Dassie
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