Il est le Délégué régional du ministère de la jeunesse et de l’éducation civique. Nous l’avons rencontré au sortir de la présentation du projet Salon Afrique-Canada, Immigration et Investissement où l’on a évoqué le phénomène de l’immigration clandestine et les mesures incitatives prises par l’Etat du Cameroun pour appuyer les jeunes dans les projets de développement. De lui, on apprend que beaucoup a été fait et que les opportunités de financement existent, portées par les départements ministériels comme le Minjec.
Monsieur le délégué on parle aujourd’hui de l’immigration, pourtant le gouvernement Cameroun a mis un certain nombre de structures pour encadrer les jeunes. Est-ce qu’on peut avoir une idée de ce qui est mis ?
Oui, nous avons le phénomène de l’immigration qui fait mal par-ci par-là. Tout le monde parle de cette immigration et tout le monde présente ça comme un élément néfaste.
C’est vrai, ça fait très mal parce que nous parlons de l’immigration clandestine. Les pertes de vie humaines dans le désert et tout, et même ceux qui vont au Canada, en Allemagne, c’est comme s’il y avait un ras-le-bol. Le pays, ça ne va pas et les gens se plaignent.
Mais nous voulons dire qu’il suffit de regarder un peu en face. Tous les départements ministériels au Cameroun ont des programmes d’appui pour les jeunes. Vous allez au Minader, vous trouvez un programme d’appui à la jeunesse dans l’agriculture.
Vous allez au Minepia et vous trouvez un programme d’appui pour les jeunes qui veulent s’investir dans l’élevage. Vous allez au Minpostel, vous trouvez des bourses et des programmes d’appui pour les jeunes qui veulent se lancer dans les TIC. Et lorsque vous arrivez par exemple au Minmesa, vous trouvez des programmes de formalisation des petites et moyennes entreprises, d’accompagnement pour les jeunes artisans.
Et lorsque vous revenez par exemple au ministère de la jeunesse et de l’éducation civique, vous trouvez d’abord le grand portail où tout le monde qui sollicite un appui gouvernemental devrait être enregistré. C’est l’Observatoire national de la jeunesse. On ne peut pas vous accompagner si on ne vous connaît pas, si on ne vous a pas vu, si on ne connaît pas votre profil et vos compétences.
L’Observatoire national de la jeunesse règle le problème de connaître vos profils, vos compétences, les prestations que vous pouvez offrir. Également, nous avons maintenant le Pari Jedi, le programme d’appui au retour et à l’intégration des jeunes de la diaspora qui fonctionne.
Des gens sont financés à l’intérieur, des gens reçoivent les facilitations pour revenir s’installer au Cameroun à partir du ministère de la jeunesse et de l’éducation civique. Nous avons maintenant le réarmement moral, civique et entrepreneurial. Pour ceux qui ont dit qu’on s’en va, ça ne va pas.
Le ministère s’en va les rencontrer, leur présenter les opportunités et les ramener à un minimum de patriotisme. Vous ne pouvez pas fuir le pays comme ça, mais vous pouvez aussi apporter et le pays peut vous accompagner. Il faut réarmer, les gens ne savent pas.
C’est pour cela que nous disons à la jeunesse, ne critiquez pas seulement, venez vers l’information. Le ministère de la jeunesse fait compter tout ce qui se fait dans ses départements ministériels, dans ses ambassades, dans ses banques et à partir du portail de l’Observatoire national de la jeunesse, donne l’information. C’est l’un des ministères qu’il y a aujourd’hui pour la cause au Cameroun.
Dans chaque commune du Cameroun, nous avons un délégué d’arrondissement de la jeunesse, l’éducation civique et du personnel. Nous avons un centre multifonctionnel de promotion des jeunes et du personnel et ils ont des équipes mobiles chargées de relayer les informations sur les opportunités, pas au ministère de la jeunesse seulement, dans le gouvernement, les ambassades, tout ce que nous pouvons récolter et que nous pouvons mettre à la disposition. Le plus grand problème que nous avons, c’est qu’on ne va pas aller trouver les gens dans leurs chambres, que les jeunes sortent, qu’ils viennent dans les structures du Minjec, dans chaque commune, que les jeunes sortent, qu’ils sachent aller sur les plateformes gouvernementales www.gov, Minader, Minepia, Minmesa et autres, que les jeunes sortent, qu’ils aillent même dans les ambassades.
Les informations, ce n’est pas à la maison. Donc, c’est comme une campagne de sensibilisation des jeunes. Il y a des choses qui sont faites sur place.
Il y a même des Camerounais de l’extérieur qui sont en train de revenir et s’installent. Combien de fois ils voient ce que ceux qui sont sur place n’ont pas vu.
Monsieur le délégué on parle d’un fonds de garantie mis sur pied par le Minjec…
Le fonds de garantie, vous savez, le ministère de la Jeunesse ne peut pas, avec ses fonds propres du budget d’investissement public, couvrir tous les besoins que les jeunes sollicitent.
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Et alors, le ministre Mounouna Foutsou, particulièrement, a mis sur pied ce fonds de garantie, c’est-à-dire, il parcourt les investisseurs, les partenaires au développement, les banques, les microfinances, qui, jadis, hésitent à investir en milieu jeune. Le jeune, parfois, c’est l’incertitude. Le jeune, c’est l’absence de garantie.
Le jeune, ce n’est vraiment pas la sécurité. On est jeune, on n’offre pas de garantie, (4:56) on n’offre pas la sécurité ou la confiance. Mais M. le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation dit : « je voudrais constituer un fonds de garantie qui peut élargir la prise en charge des jeunes.»
Aussi, avec les fonds propres du ministère de la Jeunesse, on pouvait insérer 2000 jeunes, mais avec le fonds de garantie, c’est-à-dire la mobilisation de fonds, nous pouvons aller à 5 ou 6 fois plus. Et la condition est que le ministère de la Jeunesse se mette comme garant. Et pour être garant d’un jeune, il faut le connaître, le maîtriser, l’avoir réarmé et avoir examiné vraiment les conditions qui permettent d’aller se mettre comme caution pour lui auprès de ses partenaires au développement.
Il est dit par les mauvaises langues que on ne peut rien obtenir si on n’est pas parrainé !!!
Alors là, c’est le langage de ceux qui sont pessimistes. Jusqu’à aujourd’hui, quand M. le ministre de la Jeunesse parcourt les dirigeants pour remettre des appuis, regardez un peu qui sont les bénéficiaires.
Vous avez des jeunes déplacés internes qui bénéficient des appuis. Vous avez d’autres jeunes qui se sont mis sous couvert de la municipalité, que ce soit à Yabassi, que ce soit Nkondjok et autres. Le problème, c’est de ne pas parler à distance. Il faut venir sur place.
Aujourd’hui, à partir de l’Observatoire national jeunesse, les business plans sont générés en ligne. Les inscriptions sont faites en ligne. Le contact physique est très réduit.
Et lorsque c’est en ligne, les comités de crédit siègent également au niveau des informations reçues en ligne. Non, je pense qu’il faut simplement venir s’accrocher et nous pourrons bénéficier de toutes les facilités qui sont mises sur pied.
Propos recueillis par Alphonse Jènè