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Coup d’État déjoué au Bénin : une douzaine de militaires arrêtés, le gouvernement réaffirme son autorité

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Trans Afrique

Dimanche, le Bénin a vacillé. Des militaires ont envahi les écrans de télévision pour annoncer la chute du président Patrice Talon. Quelques heures plus tard, les autorités ont affirmé avoir réussi à contenir la menace : coup d’État déjoué au Bénin. Le récit officiel oppose la force de l’État à l’ombre de la sédition.

L’épisode, bref mais saisissant, symbolise la fragilité des institutions face aux secousses de l’histoire. Dans ce duel entre l’image et la réalité, c’est la légitimité du pouvoir qui s’est jouée, sous les yeux d’un peuple suspendu à la parole des armes.

L’annonce est tombée comme un couperet. Selon l’AFP, une douzaine de militaires ont été arrêtés. La riposte s’intensifie et les putschistes sont neutralisés. Parmi eux, ceux qui avaient osé proclamer la chute du président Patrice Talon.Une source sécuritaire précise que les forces ont saisi le cœur de la tentative de putsch, renforçant le poids de l’information.

L’épisode prend une dimension symbolique. L’État montre sa capacité à réprimer la dissidence armée, mais révèle aussi la profondeur des fractures qui traversent ses rangs. Dans ce face-à-face entre loyauté et rébellion, c’est l’image d’un pouvoir assiégé qui s’impose, suspendu entre fragilité et démonstration de force.

Patrice Talon est en sécurité, assure son entourage. Le président doit quitter le pouvoir en avril, à l’issue d’un scrutin. Après deux mandats, il s’apprête à passer la main. Le Bénin, petit pays côtier d’Afrique de l’Ouest, affiche une croissance robuste. Mais son nord reste marqué par les violences jihadistes.

– Un putsch avorté –

Cette tentative de putsch s’inscrit dans une région en crise. Depuis le début de la décennie, l’Afrique de l’Ouest est secouée par une série de coups d’État. Mali, Burkina Faso, Niger, Guinée : les régimes tombent les uns après les autres. Fin novembre, la Guinée-Bissau a été frappée à son tour. Le Bénin rejoint une zone minée par l’instabilité politique.

Dimanche après-midi, le palais présidentiel de Cotonou était encerclé. Des soldats bouclaient la zone. Certains étaient postés sur des chars. Constat d’un journaliste de l’AFP : la capitale vivait sous tension. Le pouvoir montrait sa force dans la rue.

À la mi-journée, des tirs ont retenti dans la capitale économique. Ils ont été entendus près de la plage. Des riverains l’ont rapporté à l’AFP. La tension s’est déplacée jusque dans les zones urbaines.

Dimanche matin, la vie suivait son cours dans la capitale. Les habitants se rendaient à la messe. Mais certains s’agglutinaient autour de leurs smartphones. Ils commentaient la tentative de putsch. La routine se mêlait à l’inquiétude.

Dans la matinée, des tirs ont retenti près de la présidence. Huit militaires sont apparus à la télévision publique. Bérets variés, fusils d’assaut en main, ils se sont présentés comme le « Comité militaire pour la refondation » (CMR). Ils ont annoncé la destitution du président Patrice Talon. La tentative de putsch s’est affichée en direct.

– Fragilité de l’équilibre démocratique –

Les putschistes ont proclamé le lieutenant-colonel Pascal Tigri président du CMR. Les putschistes ont justifié leur action par la dégradation sécuritaire au nord du Bénin. Ils ont dénoncé la négligence envers les soldats morts et leurs familles, tout en fustigeant des promotions jugées injustes. Un discours de rupture, centré sur l’armée et ses frustrations.

Ils dénonçaient également une remise en cause « déguisée des libertés fondamentales » par le pouvoir et ont présenté des revendications sociales.

Quelques heures plus tard, Alassane Seidou est apparu à la télévision nationale.Le ministre de l’Intérieur a affirmé que le coup d’État avait échoué. Le gouvernement réaffirme son autorité. Le gouvernement reprend la parole pour réaffirmer son autorité.

« Face à cette situation, les forces armées béninoises et leur hiérarchie, fidèles à leur serment, sont restées républicaines. Leur riposte a permis de garder le contrôle de la situation et de faire échec à la manœuvre », a-t-il affirmé.

L’entourage du président Talon a indiqué à l’AFP qu’il était en sécurité. L’armée reprenait le contrôle de la ville. Le pouvoir civil rassure, l’armée réaffirme son autorité.

Une source militaire a confirmé que la situation était sous contrôle. Les putschistes n’ont pris ni le domicile du chef de l’État, ni la présidence. L’armée affirme avoir contenu la menace.

« C’est une question de temps pour que tout rentre dans l’ordre. Le nettoyage suit bien son cours », a poursuivi cette source.

– Condamnations de l’UA et de la Cedeao –

L’Union africaine a réagi. Elle condamne « fermement et sans équivoque » la tentative de coup d’État. Elle appelle les acteurs impliqués à cesser immédiatement leurs actions illégales. La pression internationale s’ajoute au récit national.

La Cedeao a condamné « fermement » la tentative de coup d’État. Elle l’a qualifiée d’« action anticonstitutionnelle » et de « subversion de la volonté du peuple béninois ». L’organisation régionale affirme soutenir le gouvernement et la population « par tous les moyens nécessaires », y compris le déploiement de sa force en attente. La menace d’une intervention militaire régionale plane.

Des coups d’État et des tentatives successives ont rythmé l’histoire politique du Bénin, marquant ses ruptures et ses fragilités.

Patrice Talon est président depuis 2016. En 2026, il achèvera son second mandat. La Constitution n’en autorise pas davantage. Transition : le pays se prépare à un changement de pouvoir.

Romuald Wadagni, ministre des Finances, est le dauphin désigné de Patrice Talon. Il apparaît comme l’ultra-favori pour la présidentielle d’avril. Le principal parti d’opposition n’a pas été autorisé à participer au scrutin. Un scrutin verrouillé, dominé par le camp présidentiel.

Les observateurs saluent Patrice Talon pour le développement économique du Bénin.Mais ses détracteurs l’accusent d’un virage autoritaire. Le pays, autrefois cité pour le dynamisme de sa démocratie, voit son image ternie. Croissance et contestation s’opposent.

Source: Agence France-Presse

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