Ils ont été cités comme témoin dans cette affaire d’assassinat du journaliste Martinez Zogo dont le procès s’était ouvert le 25 mars dernier à Yaoundé.
17 personnes avaient été mises en examen mais l’identité des présumés commanditaires continue de susciter des interrogations. En attendant de connaître la date d’ouverture du procès, plusieurs parties demandaient déjà que les débats soient retransmis à la télévision « pour éviter les pressions et que le public se fasse une idée claire », explique l’avocat d’un des accusés. À la lecture de l’ordonnance de règlement qui marque la fin de l’information judiciaire – autrement dit l’enquête – par le troisième juge d’instruction militaire en charge de cette affaire, les avocats des différentes parties n’avaient pas caché leur malaise, chacun pour des raisons différentes. « Nous sommes soulagés que l’enquête soit terminée et qu’on se dirige vers un procès », déclarait Me Calvin Job, qui représente plusieurs membres de la famille du défunt Martinez Zogo.
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Mais les conclusions du juge, datées du 29 février, telles que présentées lui inspirent « beaucoup de confusion ».Pourquoi, par exemple, les seuls accusés présentés comme de possibles commanditaires – l’ancien patron de la DGRE (le service de contre-espionnage camerounais), Léopold Maxime Eko Eko, et le patron du groupe de presse L’Anecdote, Jean-Pierre Amougou Belinga – ne sont-ils pas mis en cause pour « complicité d’assassinat », mais uniquement pour « complicité de torture » ? Pour le collectif de défense du commissaire-divisionnaire Eko Eko, il y avait pourtant « un amoncellement d’éléments disculpatoires irréfutables » et « les récents développements laissaient présager une instruction nettement plus objective du dossier ».L’ancien bâtonnier Charles Tchoungang s’étonnait de voir d’un côté le réquisitoire définitif du commissaire du gouvernement et de l’autre, l’ordonnance du juge, tous deux datés du même jour, sans délai de latence, de réflexion ou de rédaction.
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Les avocats de la famille de Martinez Zogo viennent de transmettre au tribunal la liste de leurs témoins. On peut y noter des membres du gouvernement des médecins, des journalistes, des hauts gradés et membres de la famille…et bien d’autres personnalités de la République. Toutes ces personnalités sont attendues au tribunal militaire.