L’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats Maître Akere Muna fait l’autopsie du Cameroun.
*La titraille est de la rédaction.
Les citoyens sont bombardés de problèmes mineurs, de l’interdiction de coalitions aux fausses déclarations attribuées au Ministre de la Communication limitant la liberté d’expression. Et s’il ne s’agit pas de la fédération de football, c’est du procès des suspects supposément impliqués dans le meurtre du journaliste Martinez Zogo.
Toutes ces distractions dissimulent le fait que notre république est sur des bases fragiles. Deux semaines après la convocation du Sénat et de l’Assemblée nationale, ils n’ont toujours pas commencé leurs travaux car leurs bureaux n’ont pas été élus. Le Conseil constitutionnel n’a pas encore prêté serment à ses nouveaux membres. Les magistrats formés sont bloqués depuis 3 ans, attendant d’être mutés dans leurs postes respectifs en raison de la non-convocation du Conseil supérieur de la magistrature.
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Les prix des biens de première nécessité augmentent, les coûts des transports augmentent en raison de l’augmentation du prix du carburant et le chômage des jeunes est alarmant. Pendant ce temps, les voyages dangereux à travers le Sahara, la Méditerranée ou les jungles traîtres en Amérique latine semblent étrangement attirants pour certains. Les rapports de décès dus à la souffrance et à la noyade ne dissuadent pas. Les pénuries d’électricité et d’eau ont dévasté les moyens de subsistance dans le secteur informel, des ateliers de soudure et de menuiserie aux petits détaillants de poissons, tous dépendant de l’électricité.
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Au milieu de tout cela, certains ne se concentrent que sur la projection d’un documentaire sur les réussites du Président. Quand nous comparons la vitalité des institutions sénégalaises assurant les contrôles et les équilibres, comment nous sentons-nous en tant que Camerounais ? Il est clair que nous ne sommes pas un “continent”, nous sommes juste des incontinents qui passent leurs temps à s’enfumer.