Le vote final sur le projet de loi controversé du gouvernement conservateur britannique d’expulser des demandeurs d’asile au Rwanda n’aura finalement pas lieu cette semaine contrairement à ce que l’exécutif espérait, a reconnu jeudi Downing Street, l’examen du texte se prolongeant au Parlement.
“Nous cherchons évidemment à voter ce projet de loi le plus vite possible. C’est évidemment frustrant que la loi n’ait pas été votée”, a indiqué jeudi le porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak, en annonçant vouloir désormais y parvenir lundi prochain.
“Nous ne voulons pas d’autre délai”, a-t-il insisté, refusant de confirmer que le gouvernement espère faire décoller de premiers vols vers le Rwanda au printemps, comme avancé précédemment.
Mais la longueur des débats au Parlement tient à l’opposition des Lords de la chambre haute, où les conservateurs ne sont pas majoritaires, et où le texte est très critiqué.
Le texte reste ainsi englué dans une phase dite de “ping-pong” entre la chambre des Communes et celle des Lords. Ces derniers continuent d’adopter des amendements visant à adoucir la future loi, qui sont ensuite rejetés par les députés de la chambre basse.
Initialement conclu sous Boris Johnson il y a près de deux ans, le projet d’expulser des migrants vers le Rwanda n’a jamais été mis en oeuvre, bloqué par des recours en justice.
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Le texte en cours d’examen au Parlement vise ainsi à répondre aux conclusions de la Cour suprême qui a jugé le projet initial illégal. Il définit notamment le Rwanda comme un pays tiers sûr.
Le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, mais le président Paul Kagame est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.
Le Premier ministre Rishi Sunak a fait de la lutte contre l’immigration illégale une de ses priorités, mais à quelques mois des prochaines élections législatives les chiffres sont repartis à la hausse.
Après avoir atteint un record en 2022 (45.000), puis baissé en 2023 (près de 30.000), le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de petites embarcations a augmenté de 41,7% au premier trimestre 2024 par rapport au premier trimestre 2023.
Source: Agence France-Presse