Selon le deuxième Vice-Président National du Sdf, Louis-Marie Kakdeu, le gouvernement n’a toujours pas compris la politique de l’import-Substitution.
Depuis la loi des finances 2021, le gouvernement camerounais répète sans cesse que la politique de l’import-substitution est au cœur de l’orientation budgétaire. « A chaque fois, il se trompe. Même dans le projet de loi des finances 2026 qui vient d’être adopté à l’Assemblée nationale, ils se sont trompés de politique et de pratiques qui pouvaient être pourtant salutaires pour le pays », estime Louis-Marie Kakdeu.
Dans le cadre d’une réflexion, celui-ci se propose d’ailleurs d’indiquer brièvement ce que l’on entend par politique de l’import-substitution. Et les erreurs que le gouvernement commet de façon répétitive. « L’on parle de l’import-substitution en référence à une politique d’industrialisation par substitution des produits importés. En gros, l’on décourage l’importation massive de tout ce que l’on peut produire localement », explique-t-il.
Famine et vie chère
Pourquoi ? « Parce qu’il faut créer localement les richesses et parce qu’il faut atteindre la croissance. Pourquoi est-ce que la politique de l’import-substitution est salutaire pour le pays ? Parce que les importations massives ont contribué à tuer le tissu économique local. Le seul exemple réussi de mémoire a été appliqué entre 2006 et 2016 à la filière avicole suite à la dénonciation de l’ACDIC », explicite le deuxième Vice-Président National Sdf.
Mal appliqué, Louis-Marie Kakdeu pense que l’on crée plutôt la famine et la vie chère. Selon lui, « Il n’est pas question de bloquer les importations sans encourager la production locale. Cela engendrerait à la vie chère. Il n’est non plus pas question de faciliter les exportations massives sans couvrir le déficit local ou national ; cela compromettrait la sécurité alimentaire ou l’autosatisfaction locale ».
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Protéger le tissu économique local
A titre d’illustration, il cite par exemple, le mil/sorgho qui est l’aliment de base des populations dans la région de l’Extrême-Nord. « Alors que la totalité de la production locale était d’environ 4000 tonnes (y-compris ce que consommaient les populations locales), le gouvernement avait favorisé à travers des incitations fiscales la signature d’un contrat entre une organisation paysanne et une société brassicole pour livrer 17000 tonnes de sorgho par an ».
Pour Louis-Marie Kakdeu, « c’était une catastrophe pour la sécurité alimentaire dans cette région déjà frappée par la sous-alimentation chronique. La prévalence de malnutrition aiguë globale (MAG) est d’environ 14% pour l’Extrême Nord et l’on ne peut pas se permettre d’appliquer ce genre de politique néo-capitaliste ».
In fine, « l’import-substitution permet de protéger le tissu économique local », résume le deuxième Vice-Président National SDF.















