La Banque des États de l’Afrique centrale se donne 14 jours pour prélever 150 milliards Fcfa dans les banques
La plus haute institution financière de la zone Cemac a lancé le 29 avril 2024 sa 4ème opération d’émission des bons. L’objectif visé est clair. Il est question pour la Beac, d’assécher la liquidité bancaire pour tordre le coup à l’inflation. En y allant, trois émissions de bons ont été lancées et couvrent la période comprise entre le 29 avril et le 13 mai 2024. La Banque des États de l’Afrique centrale, qui regroupe 6 pays de l’Afrique centrale à savoir le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Tchad et la République Centrafricaine, veut prélever 150 milliards Fcfa dans les coffres forts des banques commerciales de chaque pays concerné.
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C’est donc une opération de plus dont on espère être fructueuse, les trois premières séries d’émission de ces titres ayant connu un succès plutôt mitigé. Sur un total de sept (07) opérations, on parle d’au moins deux qui n’ont pas porté des fruits attendus, faute de souscripteurs alors même que toutes les autres ont pratiquement affiché des taux de couverture avec une demande qui n’a guère dépassé 30%.
Les statistiques fournies par des analystes financiers sont formelles. Il reste clairement établi que « depuis le lancement de ces opérations en février 2024, c’est uniquement celle du 22 avril 2024, au montant de 50 milliards Fcfa qui a connu un succès retentissant. On a tous vu la ruée des banques vers cette offre, qui a permis d’enregistrer un taux de couverture de la demande de 156%, comme l’avait souhaité la banque centrale », a fait savoir Martin Lenguè, expert financier.
Pour la mémoire, c’est après le constat par la Beac de la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, que, le projet des bons Beac a été mis en œuvre comme un nouvel outil pour vider les caisses des banques et diminuer l’accès au crédit. C’est bien évident que cela va sans doute réduire dans la zone Cemac la part importante de l’inflation d’origine monétaire évaluée à ce jour à 20%.
Uriel Musima
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