Ils s’insurgent contre le laxisme du gouvernement.
Embouteillages monstres ce vendredi soir à Souza, localité située dans le département du Moungo, sur la route nationale Douala-Bafoussam. De gros porteurs transportant des tonnes de marchandises partis de Douala vers 23h à destination de Bafoussam, sont bloqués du fait de l’état indescriptible du tronçon Souza-Mbanga. L’immobilisation de ces énormes engins transportant d’importantes cargaisons dure depuis des heures. Le même supplice est enduré par les conducteurs de bus et autres cars de transport en partance pour la région de l’Ouest.
Las d’attendre pratiquement sur place, les conducteurs piaffent d’impatience et maudissent ces croulants qui nous gouvernent. Selon un usage visiblement en colère, « notre bus est arrivé à Souza vers 1h30. C’est à 5h30 que nous sommes sortis de Souza. Ce tronçon de la route nationale est impraticable à cause des crevasses. Nous roulons presque à zéro à l’heure. Il y a plusieurs kilomètres d’embouteillages », fulmine-t-il. Un autre ne décolère point : « Nous venons de sortir de Mbanga, il est 7h15. On était supposé être à Bafoussam depuis 5h30. C’est un scandale ce que nous vivons sur cette route où l’État collecte pourtant des milliards de Fcfa de recettes aux différents postes de péage ».
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Dans une chronique abondamment relayée sur les réseaux sociaux, Me Didier Nganko, huissier de justice, tirait déjà la sonnette d’alarme non sans condamner l’incohérence de la signalétique routière. « La nationale n°5 reliant Douala à Bangangté, dans un état de délabrement apocalyptique, n’a de “route” que le nom. Roulant dans un dédale de décombres, l’automobiliste qui arrive dans la localité de Mbanga est surpris par la présence d’un impressionnant ouvrage flambant neuf, majestueusement érigé pour les besoins du péage. L’insolite de ce contraste est accentué par la rencontre inopinée de la parade des motards de gendarmerie flambants neufs, équipés de sirènes lumineuses et sonores. Tout autant que la malséance du contraste de ce paysage bucolique, l’insolite du double péage dans la localité de Mbanga, installé à quelques centaines de mètres l’un de l’autre suscite des questionnements », décriait-il.
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En effet, poursuivait l’huissier de justice, le nouvel ouvrage de péage, nécessairement substitué à l’ancien péage, indique expressément qu’il est à l’essai, et que le péage est gratuit durant cette période expérimentale. « Pourtant à l’endroit de l’ancien péage supposé ne plus exister, les agents du ministère des transports continuent de faire payer le péage aux automobilistes », constatait-t-il malheureusement.