Les chiffres obtenus au mois de janvier de l’année en cours ressortent un flux massif des populations qui se déplacent à l’intérieur du pays.
Dans le classement des régions, c’est l’Extrême-Nord qui prend la palme d’or avec plus de 15.000 déplacés internes, selon les statistiques du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu (Ocha). Ces informations sont contenues dans un récent rapport produit par cet organisme onusien qui démontre, chiffres à l’appui qu’il y a une augmentation du nombre de Personnes déplacées internes dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. On parle plus précisément de «15 000 PDI recensées entre janvier et février 2024. Une augmentation qui est la conséquence des incidents de sécurité dans ladite zone », précisions faites.
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9 133 personnes contraintes de fuir leurs villages
Pour comprendre la question de sécurité, Ocha nous explique que les populations du Mayo-Sava, du Mayo-Tsanaga et du Logone et Chari, limitrophes avec le Nigeria, ne connaissent aucune accalmie. Ici, nous révèle-t-on, les populations sont soumises au diktat continuent des groupes armés de la secte islamiste Boko Haram qui mènent de façon régulière des incursions meurtrières dans ces départements. Une évaluation des dégâts au mois de février 2024 par exemple fait état d’au moins 15 civils tués dans les différents incidents, 23 blessés. Il faut ajouter à cela le phénomène d’enlèvement toujours accompagné de demandes de rançon. Ocha parle encore de 42 personnes enlevées dans le Logone et Chari.
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Une situation qui ne va pas sans conséquence, notamment le déplacement massif des populations. Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’Onu nous apprend que 9 133 personnes ont été contraintes de fuir leurs villages, soit 8 129 à Mokolo et Koza dans le Mayo-Tsanaga et 1 004 à Blangoua dans le Logone et Chari.
Pour ce qui est des mouvements dans les frontières, Ocha fait aussi savoir que 2 285 personnes venant de Gamal au Tchad ont déposé leurs valises au village Mariam, dans le Logone Birni entre 20 et le 22 février 2024 suite aux affrontements causés par des litiges fonciers dans leur pays.
Alphonse Jènè