Les autorités françaises ont interdit une conférence organisée samedi en région parisienne par le militant panafricaniste franco-béninois controversé Kemi Seba, ex-leader d’un groupuscule dissout par décret, aujourd’hui visé par une procédure de déchéance de nationalité en France.
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« Le gouvernement français, dépassé par le succès de notre combat anticolonialiste auprès des masses africaines et diasporiques craque, et dans un réflexe négrophobe désespéré dont il a le secret, veut en réaction, me retirer la nationalité française (et ainsi m’interdire de circuler auprès de la diaspora en Europe et surtout aux Antilles) », avait-il affirmé le 29 février sur Facebook.
Selon un courrier publié sur sa page, l’administration lui reproche « des agissements destinés à attiser, dans les pays d’Afrique de l’Ouest, le sentiment anti-français » depuis plusieurs années, ainsi que des messages sur les réseaux sociaux « particulièrement virulents, voire outranciers, contre la France ».
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Pourfendeur du « néo-colonialisme » des puissances occidentales en Afrique, Kemi Seba est l’ex-leader de la Tribu Ka, groupuscule qui revendiquait son antisémitisme et prônait la séparation entre Noirs et Blancs, dissout par le gouvernement français en 2006.
Ces dernières années, M. Seba a organisé ou participé à plusieurs manifestations hostiles au franc CFA en Afrique et a été régulièrement interpellé, expulsé ou refoulé notamment de Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Guinée.
En France, il a été accusé l’an dernier par le président de la commission Défense de l’Assemblée nationale Thomas Gassilloud (majorité présidentielle) d’être un « relais de la propagande russe » et de servir « une puissance étrangère qui alimente le sentiment anti-français ».
Source: Agence France-Presse