Un mouvement de colère des camionneurs a récemment paralysé l’axe Meiganga, dans l’Adamaoua. Plusieurs jours durant, des centaines de camions sont restés immobilisés, après une altercation entre un chauffeur et un gendarme, ravivant la dénonciation des tracasseries routières.
Une grève des camionneurs a éclaté depuis le 4 décembre 2025, dans l’Adamaoua, à l’entrée de la ville de Meiganga. Le mouvement a commencé sur la nationale n°1, un axe essentiel pour le transport des marchandises au Cameroun.
Très vite, la situation est devenue critique. Des centaines de camions se sont retrouvés immobilisés sur la route. Certains témoins parlent d’une file longue de près de dix kilomètres. Le corridor économique a été presque paralysé pendant 5 jours.
Le point de départ est une altercation entre un chauffeur et un agent des forces de l’ordre. Selon plusieurs témoignages, l’agent aurait giflé le conducteur, lors d’un contrôle . Ce geste a déclenché la colère des camionneurs présents sur place.
Pour eux, cet incident n’est qu’un exemple de problèmes plus anciens. Les chauffeurs dénoncent depuis longtemps les « tracasseries » sur cet axe : contrôles abusifs, pressions répétées et pratiques qui ralentissent le transport. Face à la montée de la tension, les autorités se sont rapidement déplacées. Le gouverneur de l’Adamaoua, accompagné du préfet du Mbéré, est arrivé à Meiganga dès le 5 décembre.
Pour apaiser le conflit, ils ont annoncé la suspension de deux postes de contrôle très critiqués par les camionneurs : « Roblin et Nandeke« . Mais malgré cette mesure, les chauffeurs ont refusé de lever le blocus, estimant que leurs problèmes sont plus profonds et récurrents.
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La situation est restée bloquée
Les négociations n’ayant pas abouti, la situation est restée bloquée pendant plusieurs jours. Ce n’est que dans la nuit du 6 au 7 décembre qu’une intervention militaire musclée a été menée pour dégager la route. L’opération a permis de relancer la circulation, mais elle s’est déroulée avec des dégâts matériels et beaucoup de tensions.
Ainsi, le trafic a repris timidement le lendemain matin. Pourtant, selon plusieurs témoins, une partie des camions reste encore garée sur place, et le climat demeure fragile. Beaucoup de transporteurs disent attendre des solutions plus durables contre les contrôles abusifs et les pressions quotidiennes qu’ils subissent.
Cette crise révèle une fois de plus les difficultés auxquelles font face les camionneurs sur les grands axes routiers : routes stratégiques, mais souvent marquées par la corruption, les abus et le manque de régulation. Tant que ces problèmes ne seront pas résolus, le risque de nouvelles tensions reste élevé.
















