Les travaux de construction de deux centres d’accueil de migrants secourus dans les eaux italiennes et transférés ensuite en Albanie ont commencé dans l’ancienne base militaire de Gjadër (nord), a constaté samedi une journaliste de l’AFP.
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Une première structure d’accueil pour la vérification et l’enregistrement des migrants dès leur arrivée sur le sol albanais sera ouvert au port de Shengjin (nord).
Ensuite, les migrants seront transférés à Gjadër où ils seront hébergés dans ces centres d’accueil construits au pied de la montagne de Kakarriq.
Le projet d’aménagement du terrain à Gjadër prévoit la mise en place d’une infrastructure nécessaire pour assurer l’accès à l’eau potable et d’autres commodités pour le séjour des migrants.
Selon le projet, dans l’un des centres d’accueil seront hébergés les migrants susceptibles d’obtenir une protection internationale et dans l’autre ceux qui seront renvoyés dans leurs pays d’origine après le refus de leur accorder l’asile.
Sur place, les migrants bénéficieront d’une assistance juridique de la part de représentants d’organisations internationales, dont l’UE, conformément aux législations italienne, albanaise et européenne.
Selon Paulin Lucaj, un habitant de Gjadër, les centres d’accueil seront entourés d’un mur de sept mètres de haut pour empêcher les migrants d’en partir.
Censés être ouverts le 20 mai 2024, ces centres sur le sol albanais seront gérés par l’Italie et pourront accueillir jusqu’à 3.000 migrants à la fois.
L’ONG International Rescue Committee (IRC) avait fustigé un accord “déshumanisant”, tandis qu’Amnesty International a déploré une “proposition irréalisable, nuisible et illégale”.
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Toutefois, l’UE a exprimé son intérêt pour l’accord, soulignant que les centres seront gérés en vertu du droit italien et non du droit albanais.
Près de 158.000 migrants sont arrivés en Italie en 2023, contre environ 105.000 en 2022, selon le ministère italien de l’Intérieur.
La construction et le fonctionnement des centres, évalués entre 650 et 750 millions d’euros, seront payés à 100% par l’Italie, sur cinq ans.
Les autorités italiennes seront chargées du maintien de l’ordre dans les centres, la police albanaise en étant responsable à l’extérieur et au cours du transport des migrants d’une zone à une autre.
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