Crise anglophone : Ayuk Tabe peut-il être une solution.

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En refoulant les initiatives proposées par les plateformes de l’opposition, le gouvernement semble gâcher une chance d’apporter une solution à la crise anglophone qui a fait des milliers de morts dans les régions du  Nord-Ouest et du Sud-Ouest .

Le communiqué de presse signé par le ministre camerounais de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji est résolument dégage un brin de posture martiale. Selon le patron de l’administration territoriale, les initiatives portées par l’Alliance politique pour le changement (Apc) et l’Alliance pour une transition politique au Cameroun (Atp) constituent des menaces pour la quiétude sociale au Cameroun. Le ministre camerounais de l’administration territoriale indique d’ailleurs que ” Toute tentative d’organiser une quelconque activité sous les appellations susnommés ou toutes autres autre dénominations de même type en création, sera désormais considérée comme un casius belli par le Minat.”

A l’observation, le ministre camerounais de l’administration territoriale enrage de voir des formations politiques légalement constitués s’organiser en plateforme pour mutualiser leurs ressources en vue des prochaines élections municipales, législatives, sénatoriales et présidentielle dont la plupart sont prévues au cours de l’année 2025. Le ministre camerounais de l’administration territoriale semble aussi regarder d’un mauvais oeil le projet de dialogue inclusif particulièrement prôné par l’Alliance pour la transition politique au Cameroun. Une plateforme qui suggère de réunir les différentes composantes sociales, politiques et culturelles du Cameroun dans l’optique de procéder à la réforme des institutions. En dernier lieu, le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji n’apprécie guère les tentatives d’implication du président de l’État autoproclamé de l’Ambazonie, Ayuk Tabe. Condamné à perpétuité, de nombreux acteurs politiques voient en l’homme une option non négligeable pour la résolution de la crise qui sévit dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest.

Crise anglophone

 

Lire aussi : Crise anglophone : Plus de 329 armes à feu saisies en 2023

 

Acteur au centre de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest, Ayuk Tabe a réitéré ses propositions de sortie de crise au député Jean Michel Nintcheu. Des propositions qui intègrent l’amnistie des prisonniers incarcérées dans le cadre de la crise anglophone ainsi que l’ouverture d’un dialogue entre toutes les parties prenantes de la crise qui a déjà causée la mort d’au moins six (06) mille personnes dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest. Une crise qui  du reste pèse lourd dans l’économie réelle du Cameroun.

Il n’est pas un crime envers la République de dire que depuis son déclenchement en 2016, aucune option prônée par le gouvernement n’a porté les fruits promis. L’éradication des “terroristes” scandée par le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, lui-même, n’a pas résolu le problème. Pis, la guerre est plus que jamais amplifiée, les enlèvements, kidnappings et séquestrations qui prospèrent depuis quelques temps dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest ont convaincu les observateurs les plus crédules de ce que, aux revendications politiques qui ont constitué la dorsale de ces affrontements meurtriers, il s’est développée une économie de la guerre et du grand banditisme qui pourrait impacter et prospérer dans le reste du pays. Il est de même avec le Grand dialogue national. Organisé en grande pompe et présenté comme la panacée, des années plus tard, les résultats du grand raout de Yaoundé sont loin de convaincre. Initié, elle aussi, en grande pompe, la Commission nationale mise en place pour la promotion du bilinguisme et le multiculturalisme tarde à apporter l’effet attendu. Du coup, le statu quo est la réalité la plus visible dans la situation qui prévaut dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest.

Prison centrale de Yaoundé

 

Lire aussi : Prison centrale de Yaoundé : au cœur de la nouvelle “Ambazonie”.

 

L’opposition portée par le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji suscite, au regard de la réalité vécue sur le terrain, quelques questionnements. Même si le patron de l’administration territoriale fait valoir, à juste titre, la primauté de l’Etat de droit, la posture martiale adoptée face aux initiatives visiblement novatrice et potentiellement porteuses des différentes plateformes n’est-elle pas de nature à enliser une situation déjà préoccupante pour le pays tout entier. A la réalité, les conflits armés et la culture du crime qui s’installe fortement dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest pourraient se propager au reste du pays. La saignée provoquée par les nombreux déplacements internes et externes ainsi que la radicalisation qui s’observent chez beaucoup de citoyens Camerounais originaires des régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest ne nécessite-t-elle pas l’adoption d’une posture de consensus pour mettre un terme à cette guerre ? Quoique le président autoproclamé de l’État virtuel d’Ambazonie a été condamné dans le respect des lois qui constituent la dorsale même de la République du Cameroun, l’adhésion d’Ayuk Tabe et de nombreux autres prisonniers de la crise anglophone au projet de dialogue inclusif prôné par la plateforme Alliance pour une transition politique au Cameroun n’est-elle pas une opportunité de mettre un terme à cette crise qui perdure?

 

 

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