Selon Siméon Wachou et Arnaud Médard Essomba Belinga, experts criminels assermentés de Justice, la peine de 10 ans d’emprisonnement ferme à l’encontre de l’ex Sous-Préfet de la Lokoundje est le fruit de l’inaptitude du droit pénal à s’approprier l’action et la dynamique criminelle
« Il est probable qu’il ait été possible de retenir toutes autres infractions distinctes de l’assassinat à l’encontre du Sous- Préfet si les Sciences et techniques criminelles empiriques avaient été mises à contribution », analysent-ils. A les croire, il s’agit d’un duel : droit pénal contre criminologie.
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« Si tant est que l’infraction d’assassinat est punie de la peine de mort par le Code Pénal Camerounais, comment est-ce que le Juge pénal militaire a-t-il procédé pour infliger une peine de 10 ans d’emprisonnement ferme au Sous-Préfet ? Il n’y a qu’une seule réponse plausible à cette question : la justice pénale a éprouvé de sérieuses difficultés en matière de qualification des faits susceptibles d’être mis à la charge du Sous-Préfet. Cela est dû à un fait : le droit pénal à lui tout seul ne peut traiter efficacement de l’action criminelle. Seule la Criminologie aurait permis à la Justice pénale de se faire une idée précise sur ce qui s’était réellement passé et surtout renseigner sur le profil pyschocriminologique du Sous-Préfet et l’analyse victimologique de la victime décédée ».
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En droit pénal pourtant, expliquent-ils, l’élément psychologique est cet élément fondamental en l’absence duquel il n’y à point de responsabilité pénale. Comment a-t-on pu partir de la qualification » d’homicide involontaire » à celle d’assassinat en l’absence d’expertise Criminologique, victimologique et Criminalistique ? Halte aux errements dans le traitement de nombreuses affaires pénales.