La Chambre des comptes critique vivement la gestion de la Communauté urbaine de Nkongsamba. L’institution de contrôle externe des finances publiques parle des budgets irréalistes, des dettes obscures…
La Communauté urbaine de Nkongsamba a été épinglée par la Chambre des comptes de la Cour suprême. Pour sa gestion des exercices qui partent de 2020 à 2023. Le rapport met en lumière des irrégularités financières, des faiblesses de gouvernance. Et des insuffisances dans l’administration et la mise en œuvre des politiques publiques.
Gouvernance défaillante
En effet, le document présenté est sans équivoque. La Communauté urbaine de Nkongsamba souffre d’une « gouvernance défaillante, avec un organe délibérant inapte à résoudre durablement les problèmes de la collectivité ». Aussi, il a été constaté « une faible capacité de mobilisation des ressources et des dysfonctionnements notoires de ses organes de gestion. Ce qui compromet l’exécution des missions de service public », constat fait.
Alors, évaluant le dispositif de gouvernance, la note n’est pas reluisante du tout. Les contrôleurs ont révélé des manquements. En fait, on parle de l’incapacité d’action de l’organe de contrôle interne notamment dans l’inspection générale des services.
Pourtant institutionnalisé, cet organe n’est pas doté des moyens nécessaires et demeure inactif dans les faits. Et tout cela «compromet la capacité de la Communauté urbaine de Nkongsamba à anticiper. Et à gérer les dérives de gestion, à se conformer aux procédures réglementaires. Et à garantir la transparence dans la gestion des ressources publiques», révèle le rapport.
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Prévisions budgétaires irréalistes
Aussi, la Chambre des comptes note un déficit criard dans la gestion des ressources humaines. Aucun outil de suivi ni de planification et même d’évaluation des effectifs. On est dans une gestion de la ressource humaine très élémentaire.
Et la conséquence est directe. C’est une grande limite observée dans la gestion des agents communaux approximative. Ce qui limite « la capacité de la collectivité à gérer son personnel de manière stratégique. Cette carence réduit l’efficacité administrative. Elle affaiblit la réactivité face aux besoins en compétences et nuit à la qualité du service rendu », dit le rapport.
Pour ce qui est des budgets prévisionnels, la mission de contrôle par des prévisions budgétaires irréalistes. Et une fiabilité limitée des comptes. « Entre 2020 et 2023, les taux de réalisation des recettes variaient de 31,66 % à 69,34 %. Tandis que l’exécution des dépenses oscillait entre 31,43 % et 47,82 %. L’autofinancement courant est passé de 36,8 % en 2022 à un niveau négatif en 2023 (-6,4 %). À titre d’exemple, pour un budget prévisionnel de 2,26 milliards Fcfa en 2023. Seulement 716 millions Fcfa ont été dépensés ».
Manque de cohérence et de coordination
Autres faits, les faiblesses de la planification urbaine. La vétusté de la voirie et l’inefficacité du dispositif de gestion des déchets. Ici, nous fait-on savoir, l’absence d’un mécanisme de suivi-évaluation aggrave l’écart entre les priorités annoncées. Et les résultats visibles sur le terrain.
Ainsi donc, « l’analyse du fonctionnement de la Communauté urbaine de Nkongsamba met en évidence une insuffisance. Marquée en matière de planification, tant sur le plan stratégique qu’opérationnel. L’entité ne dispose pas des documents essentiels, complets et actualisés, permettant d’orienter ».
Et « de coordonner l’action publique locale. Les politiques publiques urbaines souffrent d’un manque de cohérence et de coordination », lit-on dans le document.
