La Société générale de surveillance est consciente que sa présence au Cameroun n’apporte aucune valeur ajoutée à l’économie nationale, aussi bien dans la sécurisation des marchandises que sur l’amélioration, la traçabilité et la sécurisation des recettes de l’Etat. Ce n’est donc pas un hasard si cette firme suisse a dépêché le 04 avril 2024 auprès des autorités camerounaises, une délégation pour plaider sa cause. Séjour largement médiatisé aussi bien par la Cameroon radio and television corporation (CRTV) que le quotidien Cameroon-Tribune (CT).
Ce timing dans le lobbying intervient dans un contexte où des informations proches du dossier révèlent que « la SGS est en ballotage défavorable pour ce qui est du renouvellement de son contrat ». La présence de ses émissaires au Cameroun n’avait pour finalité que de maintenir et d’accentuer la pression sur les autorités camerounaises « avec tout ce que cela comporte » surtout que « les dirigeants de la SGS étaient loin d’imaginer que jusqu’à date leur contrat ne serait toujours pas renouvelé ». Certes, pendant près de quatre décennies de présence, l’on ne saurait affirmer que l’action de la SGS est totalement négative. Elle a certainement contribué à l’amélioration des activités. Toutefois, il faut avoir la lucidité de reconnaitre qu’au cours des dix dernières années, la SGS n’a pas apporté une plus-value à l’économie camerounaise. Pire, la grande curiosité dans ses atermoiements étant comme par le passé, la SGS propose exactement les mêmes procédés dans la conduite du Programme de Vérification des Importations (PVI). Evidemment, ce sont des méthodes dépassées et obsolètes qui ne répondent ni à l’évolution technologique, ni à la densité du trafic, ni à la complexité de l’activité.
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Toujours est-il que malgré le non-respect des clauses contractuelles par la SGS, force est de reconnaître et de constater que l’administration douanière a réalisé un bon prodigieux dans la collecte de fonds. En effet, les recettes douanières sont passées de moins de 100 milliards de FCFA par an il y a quatre décennies pour se situer à plus de 1200 milliards de FCFA en 2023. Encore qu’au-delà de la douane, les autres administrations de l’écosystème du commerce extérieur ont enregistré d’énormes progrès technologiques contribuant à l’amélioration de manière substantielle les recettes de l’Etat, d’en assurer la traçabilité et de les sécuriser. Aussi curieux que cela paraît, c’est ce volet que la SGS vient encore proposer dans le but d’obtenir quel résultat peut-on logiquement se demander.
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Dans ce contexte, comment comprendre qu’après quarante années dans la vérification des marchandises au Cameroun avec le résultat que l’on sait, la SGS se permette encore de proposer le même contenu ?