Dix-huit habitants du village de Mbeth 2, dans l’arrondissement de Diang, ont été intoxiqués le 7 décembre 2025 après avoir consommé un plat local à base de farine de maïs contaminée. Cinq d’entre eux sont décédés. Cette tragédie s’ajoute à une série d’incidents similaires qui inquiètent cette région.
La journée du 7 décembre dernier a laissé un village entier sous le choc. À Mbeth 2, dans le département du Lom-et-Djerem, dix-huit personnes ont été victimes d’une intoxication alimentaire après avoir partagé un repas traditionnel composé de Mbol et de couscous de maïs. Très vite, les premiers malaises sont apparus. Les habitants comprennent alors que la farine utilisée pour préparer le plat était contaminée. L’émotion est vive, car cinq personnes n’ont pas survécu.
Parmi les victimes, Christelle Nanbeké raconte encore avec difficulté le déroulement des faits. Elle explique qu’une connaissance est venue leur offrir la farine, accompagnée de son enfant. La famille a aussitôt commencé à cuisiner. « Nous avons mangé ensemble. Quelques minutes plus tard, mon enfant s’est plaint de violents maux de ventre. Il transpirait beaucoup. Nous avons cherché une moto pour l’hôpital, mais il est mort avant même d’y arriver », confie-t-elle, la voix brisée. Le maire de Diang, Germain Médard Belinga Evouna, confirme l’ampleur du drame et parle d’« un village endeuillé », car plusieurs familles ont été touchées.
Hausse inquiétante des intoxications alimentaires
Les cas les plus graves ont été transférés au Centre hospitalier régional de Bertoua. Le directeur, le Dr José Adjembé Essola, assure que les patients pris en charge sont désormais hors de danger. Pourtant, le traumatisme persiste et relance les inquiétudes sur la sécurité alimentaire dans la région.
Depuis plusieurs mois, l’Est fait face à une recrudescence préoccupante des intoxications. Le 24 mars 2025, deux élèves de l’école publique de Mokolo IV, à Bertoua, sont morts après avoir consommé du bâton de manioc recouvert de pâte d’arachides. Le 25 février, onze habitants du quartier Maka’a ont été pris de violents malaises après avoir mangé du Mbol. En janvier, dix-huit personnes ont été intoxiquées à Doumé, dont quatre mortellement. L’année précédente, en août 2024, six habitants de Ngola-Mbele avaient déjà succombé à un couscous de maïs contaminé par des substances destinées à éliminer les animaux nuisibles.
Depuis lors, les autorités locales appellent à renforcer les contrôles alimentaires et à sensibiliser les populations. Au village Mbeth 2, où les enterrements s’enchaînent, l’heure est surtout au deuil et aux interrogations.
















