Les employés de la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam) ont à nouveau observé un mouvement de grève le 1er avril 2024 à Douala. Ce jour en effet, ils étaient munis de pancartes aux messages forts révélateurs de la misère qu’ils subissent depuis lors. Ces employés réclament le paiement de 13 mois d’arriérés de salaire et le départ du top management.
« Depuis plus d‘un an, nous n‘avons ni salaire, ni prime, ni couverture sociale, malgré les promesses de la direction générale », dénonce un délégué du personnel de l’entreprise. Qui affirme que la promesse non tenue de la direction générale de « payer au moins un mois d‘arriérés après la vente du pagne du 8 mars 2024 », est la supercherie de plus qui les a poussés à manifester leur colère. A en croire le collectif des délégués du personnel de la Cicam, les employés ont obtenu le 25 mars dernier, une avance de paiement d’un mois d’arriérés de salaire.
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«Composé d’une quinzaine de membres, ce collectif estime à 1,82 milliard de Fcfa, le montant total des 13 mois d’arriérés de salaire revendiqués par l’ensemble du personnel. Ils n’entendent pas baisser la garde et affirment maintenir la pression jusqu’à ce que leurs revendications soient résolues. « Si cela ne se fait pas avant le 1er mai, date de la fête du Travail, nous observerons un débrayage le même jour. Nous sommes ouverts au dialogue. Nous avons adressé ce 3 avril, une demande d’une « rencontre urgente » avec la direction de l’entreprise », affirment les délégués du personnel. A noter que ce mouvement d’humeur intervient dans un contexte où la Cicam est au bord de la faillite. Son usine de Douala est en cessation de production depuis le 18 novembre 2023, si bien que l’entreprise a été contrainte d’importer 2,2 millions de mètres linéaires de pagne de l’Inde pour l’édition du 8 mars 2024.
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Depuis une dizaine d’années, la Cicam enregistre des pertes en raison notamment de la vétusté de ses équipements industriels et de sa perte de compétitivité. Selon le rapport 2022 de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (Ctr), l’entreprise cumule une dette globale évaluée à 31 milliards de Fcfa au 31 décembre 2022, dont une dette sociale d’un peu plus de 4 milliards de Fcfa.
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