L’information est contenue dans le rapport de l’audience du Tribunal du district d’Oslo en Norvège.
C’est donc dire que Cho Lucas Ayaba, considéré jusqu’ici comme le chef de l’Ambazonia Defence Force, mouvement fédérant des milices sécessionnistes dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun reste en détention préventive pour une durée supplémentaire de quatre semaines. En clair, il va y rester jusqu’au 19 novembre 2024. Motif évoqué par les autorités judiciaires : « prévenir tout risque de falsification de preuves », selon les sources bien introduites. Le tribunal a aussi imposé des restrictions sur le courrier et les visites du prévenu.
Agé aujourd’hui de 52 ans, le leader séparatiste a été mis aux arrêts par la police Norvégienne, le 25 septembre 2024 dans la ville d’Oslo où il résidait. Il a été arrêté après la plainte de Me Emmanuel Nsahlai, avocat américain d’origine camerounaise déterminé à tordre le coup aux séparatistes et chefs de bandes armées qui « sèment la terreur dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, disant lutter pour la création d’un Etat indépendant nommé Ambazonie », nous fait-on comprendre.
Crise anglophone : La Norvège refuse d’extrader Ayaba Cho Lucas vers le Cameroun
21 ans d’emprisonnement
Dans le dossier devant les juges, Cho Lucas Ayaba est accusé « d’incitation à des crimes contre l’humanité en vertu du Code pénal norvégien », nous apprend-on. Ainsi donc, « le tribunal a estimé qu’il existe des motifs raisonnables de suspicion contre lui, basés sur ses déclarations publiques incitant à des attaques contre ceux perçus comme opposés au mouvement indépendantiste d’Ambazonie », précision faite par un professionnel du droit international qui suit de près cette affaire qui soutient fortement que : « Les déclarations d’Ayaba sont considérées comme une incitation à une attaque généralisée ou systématique contre une population civile, y compris des meurtres, des enlèvements et des persécutions», nous explique-t-on.
Et pour avoir la preuve sur l’accusation faite contre ce leader séparatiste, l’on apprend que la justice norvégienne s’est appuyée sur des rapports d’Amnesty International et de Human Rights Watch documentant des attaques contre des civils, des enseignants et des étudiants par ses hommes.
Il est à préciser que Cho Lucas Ayaba encourt de lourdes peines en vertu du Code pénal norvégien, surtout le motif d’incitation à des crimes contre l’humanité. L’article 108 du Code pénal est sans pitié : « les peines pour de telles infractions peuvent inclure une peine d’emprisonnement à long terme, pouvant aller jusqu’à 21 ans », nous dit-on.