Le secteur foncier au Cameroun traverse une crise profonde, révélée récemment par le gouvernement lors d’une séance sénatoriale. Selon le ministre des domaines, Henri Eyebe Ayissi, le système actuel est gangréné par des erreurs procédurales massives. Lesquelles compromettent la sécurité juridique des propriétaires terriens.
Lors d’une intervention devant les sénateurs le 20 juin 2025, le ministre Henri Eyebe Ayissi a dévoilé l’ampleur des défaillances dans l’établissement des titres fonciers. Il a expliqué que ces irrégularités notables nécessitent des mesures immédiates telles que l’attribution, le retrait et la réhabilitation des titres concernés.
Ces dysfonctionnements sont issus de pratiques administratives défaillantes et d’un système qui n’a pas su évoluer face aux enjeux modernes. Selon ses propos, « cette situation, prévue par la réglementation en vigueur, vise à corriger des erreurs dans les procédures ».
Cependant, ces erreurs ont souvent été exploitées par certains agents véreux ou ont résulté d’une prise en compte insuffisante des recours légaux. Résultat : un secteur fragilisé où la corruption et la complexité administrative mettent en péril la propriété foncière.
Les défis du système foncier camerounais
Le processus d’obtention d’un titre foncier demeure complexe et vulnérable aux manipulations frauduleuses. La bureaucratie lourde et les pratiques opaques alimentent un climat de méfiance parmi les citoyens et freinent le développement économique. La sécurité juridique est ainsi mise à mal, ce qui peut dissuader les investissements et compromettre la stabilité sociale.
Face à ces enjeux, le gouvernement a lancé un chantier de réforme ambitieux. La production d’un avant-projet de loi visant à moderniser le secteur est en cours. La digitalisation apparaît comme une solution clé pour réduire les risques de corruption et améliorer la transparence.
La digitalisation : une solution prometteuse
Le ministre Eyebe Ayissi insiste sur l’importance de cette modernisation technologique : « La digitalisation représente l’espoir majeur de transparence dans ce processus. » En automatisant certaines étapes et en rendant accessibles en ligne les dossiers fonciers, l’État souhaite limiter les interventions humaines susceptibles de favoriser la fraude.
Ce projet s’inscrit dans une volonté politique forte d’assainir un secteur vital pour l’économie nationale. La réhabilitation des dossiers entachés d’irrégularités constitue également une étape essentielle pour restaurer la confiance dans le système foncier camerounais.