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Ouganda: 36 membres d’un parti d’opposition inculpés pour « terrorisme »

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Un total de 36 membres d’un parti d’opposition en Ouganda ont été inculpés lundi pour « terrorisme » après avoir été expulsés du Kenya voisin où ils s’étaient rendus pour suivre une formation, a annoncé leur avocat à l’AFP, dénonçant « une chasse aux sorcières ».

Les 36 membres du Forum pour le changement démocratique (FDC), parti d’opposition « qui ont été arrêtés au Kenya et ramenés en Ouganda ont été accusés de terrorisme », a déclaré à l’AFP l’un des avocats représentant le groupe, Erias Lukwago.

« Il s’agit d’un abus absurde d’une procédure judiciaire pour mener une chasse aux sorcières et tourmenter les partisans de l’opposition », a poursuivi l’avocat, affirmant que les membres du FDC s’étaient rendus à Kisumu, au Kenya, pour suivre un séminaire de formation.

Dans un communiqué publié un peu plus tôt lundi, la police ougandaise avait annoncé leurs arrestations, affirmant, sans plus de détails, qu’ils « se livraient à des activités secrètes soupçonnées d’être subversives, attirant l’attention des forces de sécurité kenyanes ». Selon la police, les membres de l’opposition auraient été remis le 24 juillet aux autorités ougandaises.

Selon Erias Lukwago, le groupe, composé de trois femmes, a nié les accusations. Une prochaine audience des 36 membres du FDC, qui risquent selon M. Lukwago la prison à vie, est prévue le 13 août.

L’Ouganda, pays d’Afrique de l’Est de la région des Grands lacs, est dirigé d’une main de fer depuis 1986 par Yoweri Museveni.

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Sur X, l’ancien candidat à la présidentielle et opposant Kizza Besigye, ex-dirigeant du FDC, a dénoncé une « junte » au pouvoir et affirmé que les 36 inculpés pour terrorisme avaient été « illégalement détenus et ramenés furtivement du Kenya ».

« Le seul but de cette accusation est de rendre difficile pour les accusés de demander une mise en liberté sous caution, afin qu’ils soient enfermés pendant des mois. L’accusation n’est qu’une extension de la torture physique qu’ils ont endurée jusqu’à présent », a-t-il poursuivi.

– Sévère restriction –

Sur une vidéo mise en ligne par le journal Daily Monitor, les partisans du FDC, présentés devant le tribunal de grande instance de Nakawa, dans la banlieue de la capitale Kampala, scandent « Nous vaincrons, Museveni partira un jour ».

Les autorités ougandaises sont régulièrement pointées du doigt par les organisations de défense des droits humains. En 2021, lors de la dernière présidentielle, entachée de fraude selon l’opposition, des manifestations contre une énième arrestation de l’opposant Bobi Wine avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre, faisant au moins 54 morts.

« Les autorités ont continué de restreindre sévèrement les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique », avait affirmé en 2023 Amnesty international.

Amnesty International et Human Rights Watch ont appelé à libérer des dizaines de manifestants arrêtés et inculpés pour avoir participé la semaine dernière à des rassemblements anti-corruption, interdits par les autorités.

En Ouganda, pays dont la population est parmi la plus jeune au monde – les trois quarts des habitants ayant moins de 35 ans selon l’Unicef – les critiques contre la corruption s’inscrivent dans un contexte difficile pour trouver du travail et pour exercer la liberté d’expression.

Source: Agence France-Presse

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