Seules les ordonnances médicales conformes aux normes seront désormais servies dans les pharmacies. Ainsi en a décidé l’ordre national des médecins du Cameroun (Onmc).
Chaque chose en son temps. L’Ordre National des médecins du Cameroun vient d’annoncer les couleurs. L’Onmc veut s’attaquer véritablement à l’hydre de l’exercice illégal de la profession de médecine au Cameroun. Un timing a déjà été mis sur pied.
Ainsi donc, dès le 1 er juillet 2024, seules les ordonnances dûment établies sur un papier-entête, et comportant tous les identifiants du médecin prescripteur avec numéro d’inscription à l’Ordre des médecins pourront être servies dans les pharmacies.
Une mesure saluée par l’ensemble de la corporation qui y voit une volonté de l’ordre d’extraire le bon grain de l’ivraie. « C’est une mesure salutaire dans la mesure où il faut mettre de l’ordre dans ce secteur de plus en plus en proie aux aventuriers de tous ordres. Il faut bien qu’on commence quelque part. La profession de pharmacien ne doit pas être laissée dans les mains des non professionnels. C’est un pan important de la santé des populations. L’ordre veut ainsi mener le bon combat », analyse un membre de l’ordre national des médecins.
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A la cellule de communication de l’ordre des médecins du Cameroun, l’on explique que c’est une exigence qui répond aux « canons universellement reconnus » par la profession. Pour nombre de pharmaciens qui ont pignon sur rue dans la capitale économique, on peut d’ores et déjà penser que l’automédication n’a plus de beaux jours devant lui.
A souligner qu’environ une ou deux fois par an, le ministère de la Santé publique organise des saisies de médicaments vendus dans la rue et les brûle. Malheureusement, d’autres pharmacies de rue naissent immédiatement des cendres de celles brulées. La grande question est le circuit d’approvisionnement de ces médicaments.
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Pour mettre fin au commerce illicite des médicaments, « il faut que plusieurs institutions travaillent de concert », avait proposé en son temps un membre de l’Ordre national des pharmaciens du Cameroun.
« Le problème de la porosité des frontières par exemple favorise l’entrée de médicaments de contrebande et ne peut être résolu par le ministère de la Santé tout seul. Il faut la collaboration des Douanes et d’autres ministères », avait-il ajouté.