La violence jihadiste continue de ravager le nord-est du Nigeria. Vendredi, des insurgés ont attaqué les villes de Banki et Freetown, proches de la frontière camerounaise. L’assaut a semé la panique et provoqué l’exode de 5 000 civils vers le Cameroun. L’armée nigériane, appuyée par l’aviation, a repoussé les jihadistes, mais plusieurs morts sont à déplorer. Ce nouvel épisode illustre la persistance du conflit dans une région déjà fragilisée.
La violence s’étend le long de la frontière camerounaise. L’attaque contre Banki et Freetown, survenue récemment, ravive les tensions. Elle intervient moins de deux semaines après un raid meurtrier près de Darul Jamal. Ce précédent assaut, également proche du Cameroun, avait fait jusqu’à 90 morts. Cette série d’attaques, selon les autorités locales, confirme l’intensification du conflit dans la région.
La menace jihadiste persiste dans le nord-est du Nigeria. Certes, les affrontements les plus violents ont reculé depuis 2013-2015. Mais l’ISWAP, groupe dissident de Boko Haram, continue de frapper. Ses attaques, ciblées et régulières, visent les zones rurales. Ce maintien de la violence, malgré les efforts militaires, fragilise la stabilité régionale.
L’attaque a commencé vers minuit. Selon plusieurs témoins, les jihadistes ont pris pour cible la ville de Banki. Un civil a été tué dans les affrontements qui ont suivi entre les insurgés et les militaires. Ce raid nocturne, mené avec violence, a semé la panique parmi les habitants. Depuis, les autorités locales renforcent la sécurité dans la zone frontalière.
Selon un rapport de sécurité fait pour l’ONU et vu par l’AFP, les assaillants appartenaient à Iswap.
– Attaque jihadiste, exode massif et riposte militaire –
La panique s’est emparée de la ville. « Partout, les gens criaient et couraient », témoigne Amina Bakari, une habitante jointe par l’AFP. Elle a fui, comme des milliers d’autres, vers le Cameroun. Ce récit, poignant, illustre la brutalité de l’attaque. Dans ce chaos, familles et enfants ont été séparés, selon plusieurs sources locales.
Les jihadistes ont tenté de prendre la base de Banki. Selon Ayuba Isa, commandant adjoint, les assaillants ont lancé l’assaut avant l’arrivée des renforts. L’intervention rapide des forces aériennes a permis de repousser l’attaque. Ce nouvel épisode, survenu dans une zone stratégique, illustre la pression constante sur les positions militaires. Dans ce contexte, l’armée nigériane reste en alerte maximale.
« Nos hommes ont combattu bravement, et nous avons pu les repousser », a-t-il dit. « Malheureusement, les civils avaient déjà fui et de nombreuses maisons ont été détruites. »
L’armée de l’air est intervenue en renfort. Son soutien a permis de mettre un terme à l’attaque. Malgré cela, deux soldats et deux civils ont perdu la vie. En parallèle, 5 000 personnes ont fui vers le Cameroun. Ce déplacement massif, selon les autorités locales, témoigne de la gravité de l’assaut.
Sollicité par l’AFP, un porte-parole de l’armée de l’air n’a pas donné suite.
Depuis 2009, les jihadistes sèment la terreur dans le nord-est du Nigeria. Leur objectif : instaurer un califat par la force. Ce conflit, mené par Boko Haram et l’Iswap, a déjà fait près de 40 000 morts. En parallèle, plus de 2 millions de personnes ont été déplacées. Cette insurrection, toujours active, fragilise durablement la région.
Les groupes jihadistes multiplient les offensives. Récemment, l’Iswap et Boko Haram ont intensifié leurs attaques contre les bases militaires. Ces assauts, concentrés dans l’État de Borno, visent le cœur du dispositif sécuritaire. En riposte, l’armée nigériane renforce ses positions dans la région. Ce regain de violence, selon plusieurs sources locales, alimente l’instabilité au nord-est du pays.
Source : Agence France-Presse