Rosine Ewouki a lancé ce cri, quelques instants après son accouchent. La jeune fille 25 ans sonnés, venait de mettre au monde une fille albinos.
Comme un lourd fardeau, la panique l’a envahie et son entourage avec. Pas une manifestation de joie des jours particuliers comme cela se passe souvent. L’atmosphère est plutôt très lourde. L’on y voit plutôt une étape difficile pour la maman sans revenus pour élever un tel enfant.
Alors, « je revois encore ce jour du mardi 6 avril 2004. Lorsque les contractions ont commencé. J’étais chez la grande sœur de mon mari. Nous sommes allés immédiatement ce midi dans une clinique privée à Bonabéri. Il y avait une sage-femme très réputée pour son expérience ».
L’entretien des albinos
Et « tout commence par-là. Cette dernière voyant l’enfant sortir, a pensé qu’elle sortait avec les fesses. Pourtant c’était sa tête avec un crane plutôt chauve. Aucun grain de cheveu. Elle fait appel au médecin qui a dit de laisser l’enfant sortir. C’est alors que tout le corps médical mobilisé est surpris de voir que c’est plutôt la tête. Et que l’enfant était une albinos », raconte Rosine.
Bref, à la joie d’avoir accouché sans incident s’est mêlée à l’angoisse. « Dans la salle des soins, des tonnes d’idées ont commencé à traverser mon cerveau. Je voyais la situation du papa en chômage et moi sans emploi. Avec tout ce qu’on avait entendu sur l’entretien des albinos. Le papa informé est venu précipitamment avec un air d’angoisse aussi. Tellement on avait suivi qu’il faut beaucoup d’argent pour garder un enfant albinos », raconte-t-elle encore.
Et dans la chambre d’hospitalisation, les commentaires des visiteurs n’arrangeaient pas les choses. « Ma belle-sœur ne cessait de se demander comment nous allons faire. Avec un enfant aussi difficile d’entretenir. Qui a un régime alimentaire assez rigoureux et couteux. Mon frère est mort, répétait Thérèse. La tante de la petite albinos qui venait de naitre », se rappelle Rosine.
Pas d’interdits proprement dits
Des idées répandues qui sont loin de la vérité : « Il n’y a pas d’interdits proprement dits. On ne va pas dire que les personnes souffrant d’albinisme ne doivent pas prendre de l’huile rouge, ne doivent pas utiliser telle ou telle chose. Non, ce n’est pas systématique. Il y en a qui prennent de l’huile rouge. Et qui n’ont absolument pas de problème.», explique le Dr Rose Ekambi.
Ainsi donc, la Dermatologue va d’ailleurs préconiser une attitude. «Il n’y a pas d’interdits formels. En fonction de la sensibilité de chacun, on évite telle ou telle chose. Si vous constatez qu’en donnant de l’huile rouge à votre enfant, il fait par exemple une éruption cutanée. Ou bien il a des rougeurs, vous arrêtez simplement avec ça », nous fait-elle savoir.
Pour elle encore, «l’albinos est un être humain comme nous tous. C’est juste qu’il est spécial. Il est spécial dans le sens où il ne peut pas s’exposer au soleil comme tout le monde. Parce que sa peau est très fragile », tout est dit.
Enfin il faut rappeler que l’Hôpital général de Douala, a fait des consultations gratuites le 12 juin 2025. Une date consacrée chaque année à l’albinisme dans le monde. Plus d’une centaine sont passés devant les médecins. Et des soins ont été administrés gratuitement aux albinos de toutes les tranches d’âge. Pour l’édition 2025, on a choisi pour thème : « Exigeons nos droits. Protégeons notre peau. Préservons nos vies ».