Le 31 mai 2025, Maurice Kamto a réuni des milliers de sympathisants à Paris. Le leader du Mrc entendait raviver l’élan politique de la diaspora, mais sa sortie a suscité une vague de critiques venant des autres partis politiques.
Sous un soleil printanier, la Place de la République de Paris a accueilli une foule dense samedi dernier. Lors du meeting, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (Mrc) revendique plus de 50 000 participants. Annoncé depuis plusieurs semaines, la tribune a vu défiler plusieurs figures engagées à l’instar du Pr Aba’a Oyono, Pr Aimé Bonny, l’honorable Jean-Michel Nintcheu, l’activiste Wilfried Ekanga et l’artiste engagé Valsero, entre autres. Tous ont appelé à l’alternance et à une participation plus forte des Camerounais de l’étranger.
Réactions tranchées
En effet, dans son discours offensif à Paris, Maurice Kamto a affirmé : « Il n’y a aucun obstacle juridique à ma candidature en 2025. » Il a dénoncé les critiques qu’il qualifie de « droit du quartier », évoquant des « illettrés juridiques squattant les plateaux TV ». Il a aussi pris un engagement inédit : « Je protégerai Paul Biya et sa famille si je suis élu. » Une déclaration qui a suscité des réactions tranchées. Le Ministre délégué de la Justice, Jean de Dieu Momo, n’a pas caché son ironie : « Depuis que j’ai entendu ça, je ris encore. » Pour lui, cette promesse relève du théâtre électoral. Même tonalité du côté d’Elimbi Lobè : « 90 % des participants n’ont pas la nationalité camerounaise. Ce meeting n’a aucun poids politique. »
Du côté du pouvoir, les critiques fusent également. Le ministre du travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, a fustigé une mobilisation « minable ». Il ironise : « Même pas cinq mille personnes ! Plus d’insinuations que de convictions. » Selon lui, le pays « n’a pas besoin de cette agitation de façade ». Enfin, l’ancien cadre du Mrc, Célestin Djamen, pointe l’inefficacité électorale de l’événement : « Ce sont des non-inscrits. La priorité reste les électeurs vivant au Cameroun ». Une chose est sure, le meeting du Mrc divise. Mais son pari de Paris suffira-t-il à faire bouger les lignes ?