pixel

Ukraine: à Kiev et près du front, la rencontre Trump-Poutine ne suscite pas d’espoir

Date:

Pages jaunes
Trans Afrique

Il y a dix mois, lorsque Donald Trump a été élu président des États-Unis, Viatcheslav, soldat ukrainien sur le front, espérait voir l’invasion russe de son pays s’achever rapidement.

Mais aujourd’hui, « il n’y a plus d’espoir, il reste juste des attentes », lâche le soldat de 36 ans interrogé par l’AFP dans la région orientale de Donetsk, cible prioritaire du Kremlin et épicentre des combats.

Avant son retour à la Maison Blanche, le président américain s’était vanté de pouvoir mettre un terme à trois ans d’invasion russe en « 24 heures ».

Mais ses ambitions ont été mouchées par l’échec de trois cycles de pourparlers de paix entre Kiev et Moscou organisés récemment en Turquie.

Ces derniers jours, le ballet diplomatique s’est intensifié avec l’annonce d’une rencontre entre Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, prévue vendredi en Alaska.

Ce sommet se déroulera a priori sans le président ukrainien Volodymyr Zelensky, suscitant des inquiétudes quant à la possibilité qu’un accord, conclu sans l’Ukraine, la forçant à céder à la Russie des portions de son territoire.

Une situation « inappropriée », pour Dmytro, un soldat également rencontré par l’AFP dans la région de Donetsk. « C’est une question qui concerne l’Ukraine. Il s’agit de notre avenir. »

– Un échange qui « ne changera rien » –

L’une des solutions évoquées par Washington, sans plus de précisions, serait un échange de territoires entre Kiev et Moscou. Une proposition balayée par Kiev et ses alliés européens.

Lundi, Donald Trump s’est dit « contrarié » par ce refus ukrainien. « Car il y aura des échanges de territoires », a-t-il insisté.

Un échange « qui ne changera rien » selon Dmytro.

« Cela suspendra la guerre, peut-être sous certaines conditions, mais ça donnera à la Russie une chance de se regrouper et de ne pas commettre les erreurs qu’elle a commises au début de l’année 2022 », lors du lancement de l’invasion de l’Ukraine, dit-il.

« Nous comprenons que nous ne pourrons pas récupérer ce que nous avons perdu, mais nous nous battrons pour chaque morceau de notre terre », poursuit-il, « à n’importe quel prix ».

Anatoliï, un engagé volontaire de 28 ans interrogé dans la ville de Kramatorsk, dans la région de Donetsk, partage la même pensée.

Pour lui, le président américain et son homologue russe vont « se mettre d’accord entre eux, puis présenter à l’Ukraine un fait accompli ».

« Trump dira : +Je suis trop cool, j’ai conclu un accord, mettons-le en œuvre.+ Mais quel genre d’accord peut-il y avoir sans notre participation ? C’est un peu le bazar », conclut-il.

À une vingtaine de kilomètres de là, les combats continuent de faire rage sur le front.

Les troupes russes, plus nombreuses, attaquent depuis des mois et grignotent du terrain. Ces derniers heures, elles ont même effectué une percée de plusieurs kilomètres dans un secteur stratégique de la région de Donetsk, au nord-est de la ville de Pokrovsk, selon l’armée ukrainienne et des analystes.

– Une paix « temporaire » –

Les bombardements de la Russie sur le pays, quasi quotidiens, n’ont pas non plus cessé.

À Kiev, la capitale, qui a subi fin juillet d’intenses attaques russes, l’état d’esprit des civils n’est guère différent de celui des soldats.

Oleksiï Vadovytchenko estime qu’il ne faut « rien attendre de ces négociations ».

« Il y en a déjà eu suffisamment et elles n’ont jamais abouti à des résultats concrets », explique cet homme de 38 ans, vêtu aux couleurs militaires.

Quant à l’idée d’échanger des territoires, « même se poser la question est inapproprié et incorrect », affirme-t-il.

Car, selon lui, le fait que les territoires candidats à l’échange soient « temporairement occupés » par les troupes russes « ne les rend pas russes ».

Valentyn, un jeune Kiévien de 22 ans préférant taire son nom de famille, est fataliste : « Même s’il y a la paix, ce sera temporaire », dit-il. « Dans un an, deux ou trois ans, il y aura une nouvelle attaque » russe.

Lundi, Volodymyr Zelensky a appelé, sur ses réseaux sociaux, à ne pas céder aux exigences de Vladimir Poutine. « Les concessions ne persuadent pas un tueur », a-t-il déclaré.

Source : Agence France-Presse

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

Otages à Gaza: le Hamas a rendu quatre dépouilles supplémentaires d’Israéliens

Après le retour des vingt derniers otages vivants, lundi,...

Dossier libyen: Nicolas Sarkozy sera incarcéré le 21 octobre à la prison de la Santé

Nicolas Sarkozy ira en prison le 21 octobre. Lundi,...

Au sommet sur Gaza, Trump proclame un « jour formidable pour le Moyen-Orient »

Lundi, Donald Trump a salué « un jour formidable...

Face à la levée de boucliers, Netanyahu renonce à se rendre au Sommet sur Gaza

Lundi, l’annonce de la participation de Benjamin Netanyahu au...