L’armée israélienne a annoncé dimanche avoir tué deux cadres du Hezbollah et bombardé un site militaire du mouvement pro-iranien dans le sud du Liban, visé par une série de frappes aériennes qui ont fait deux morts, selon les autorités libanaises.
Le président libanais, Joseph Aoun, a qualifié le désarmement du Hezbollah de question « délicate », alors qu’Israël poursuit ses bombardements, affirmant viser des positions du mouvement islamiste malgré la trêve entrée en vigueur le 27 novembre.
« Nous mettrons en place » un monopole de l’Etat sur la détention d’armes, « mais il faut attendre que les circonstances le permettent », a assuré M. Aoun, en soulignant qu’il s’agissait d’une question « sensible, délicate et fondamentale pour la préservation de la paix civile ».
Liban: le Hezbollah « ne permettra à personne de le désarmer », dit son chef
« Personne ne parle de calendrier ou de pression », a-t-il ajouté alors que Washington, allié d’Israël, fait pression sur Beyrouth pour un désarmement du Hezbollah.
« Les questions intérieures controversées ne peuvent être abordées que dans un esprit de dialogue et de concertation, sans confrontation. Sinon, nous mènerons le Liban à la ruine », a-t-il prévenu.
– Israël cible le Hezbollah –
Le Hezbollah « ne permettra à personne de le désarmer », avait de son côté affirmé vendredi son secrétaire général, Naïm Qassem.
Il s’est dit prêt à engager un « dialogue » voulu par l’Etat libanais sur une « stratégie de défense », « mais pas sous la pression de l’occupation et de l’agression » israélienne.
L’émissaire américaine adjointe pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, a récemment déclaré que le désarmement du Hezbollah devait se faire le plus tôt possible.
Un autre haut responsable du Hezbollah avait affirmé vendredi que le mouvement refuserait toute discussion sur la remise de ses armes tant qu’Israël ne se serait pas totalement retiré du Liban.
Israël cible le Hezbollah au Liban durant une visite d’une émissaire américaine
Le Hezbollah est la seule faction à avoir conservé ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990). Longtemps force politique dominante, il est sorti affaibli de plus d’un an de conflit avec Israël en marge de la guerre à Gaza.
Aux termes du cessez-le-feu, le Hezbollah doit démanteler son infrastructure militaire entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres au nord, tandis que les forces israéliennes doivent aussi se retirer de ces régions où l’armée libanaise a commencé à se déployer.
L’armée israélienne a cependant maintenu des troupes sur cinq positions du sud du Liban qu’elle juge « stratégiques ».
– « Contrebande d’armes » –
Dimanche, le ministère libanais de la Santé a fait état d’un raid israélien « contre un véhicule à Kaouthariyet al-Saiyad », entre Saïda et Tyr, dans le sud du Liban, qui a fait un mort, et d’une attaque sur une maison à Houla, près de la frontière israélienne, qui a fait aussi un mort.
L’armée israélienne a annoncé avoir frappé un site militaire du Hezbollah dans la région de Nabatiyeh où elle a visé « plusieurs lance-roquettes et infrastructures militaires où opéraient » des combattants du mouvement.
Une autre frappe a visé et tué un « responsable » du Hezbollah dans la région de Houla, selon l’armée.
Sans préciser le lieu de la frappe, l’armée israélienne avait annoncé plus tôt avoir « éliminé » le chef adjoint d’une unité du Hezbollah qui « travaillait à la contrebande d’armes et d’argent » vers le Liban afin d’aider au réarmement du mouvement.
L’agence officielle libanaise Ani a également affirmé que l’aviation israélienne avait mené « une série de raids » sur la région montagneuse d’Iqlim al-Tuffah, à l’est de Saïda, ainsi que sur les secteurs de Jezzine et d’Arnoun.
L’armée libanaise a indiqué avoir saisi des roquettes et leurs lanceurs dans la région de Saïda-Zahrani et arrêté plusieurs personnes soupçonnées de préparer des tirs vers des zones sous contrôle israélien.
Deux soldats et un officier libanais ont par ailleurs été tués dans l’explosion de munitions transportées dans un véhicule militaire dans la région de Nabatiyeh, a annoncé l’armée.
Alors que les bombardements de dimanche semblaient plus étendus qu’à l’habitude, Joseph Aoun a fait le point avec le chef de l’armée sur « les attaques israéliennes sur un certain nombre de villages du sud », selon la présidence libanaise.
Source : Agence France-Presse
