Une centaine de jeunes engagés dans la préservation de l’environnement planchent durant deux jours à Kinshasa sur des stratégies innovantes de protection de la forêt, dans le cadre d’un forum sur les forêts du bassin du Congo qui s’est ouvert vendredi.
« Nous attendons de la jeunesse des stratégies et orientations » à l’intention des décideurs d’Afrique centrale et de leurs partenaires, a déclaré la ministre de l’Environnement de la République démocratique du Congo, Eve Bazaiba, à l’ouverture de ce Forum de la jeunesse du partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC).
Il faut que « les générations présentes et futures » puissent profiter « des écosystèmes et des ressources forestières du bassin du Congo », a ajouté la ministre devant les quelque 150 participants, venus d’Afrique centrale et d’Europe.
Derrière l’Amazonie, le bassin du Congo est le deuxième massif forestier et poumon écologique de la planète, avec ses 220 millions d’hectares de forêts répartis à travers plusieurs pays, dont la RDC, le Congo-Brazzaville et le Gabon.
Mais s’il est « bon de parler de sauver l’humanité, nous devons aussi penser à notre population : nous vivons dans la forêt, nous vivons de la forêt. Nous devons savoir concilier le besoin d’oxygène et le besoin de pain », a ajouté la ministre.
Dans l’assistance, Mounira Mfossi Woussafit, une Camerounaise de 25 ans, espère que des résolutions visant à « réduire au maximum possible la déforestation et la dégradation » des forêts sortiront du forum de Kinshasa.
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Membre du Rejefac (Réseau des jeunes des forêts d’Afrique centrale) et ingénieure en environnement et développement durable, elle regrette d’ailleurs que durant ce genre d’événement, dont l’objet est la protection des forêts, « on distribue des badges en papier et des cahiers, qui sont faits à base de bois ».
C’est « contradictoire », constate la jeune femme, en proposant plutôt « quelque chose de numérique ».
Denise Zanabu, originaire de la RDC, est quant à elle membre du parlement des jeunes de la province du Nord-Kivu, région de l’Est déchirée par des conflits.
Elle espère, à l’issue de ce forum, « avoir des éléments de plaidoyer aussi bien en faveur de la forêt que des populations déplacées » qui, pour survivre, doivent aller dans la forêt. « Si la femme déplacée ne coupe pas de bois, elle ne peut pas manger », explique l’avocate de 32 ans.
Ce forum est un prélude à la 20ème « réunion des parties » (RdP20) du PFBC, qui se déroulera de lundi à mercredi prochain à Kinshasa. Créé en 2002, le PFBC est une initiative pour la conservation et la gestion durable des forêts d’Afrique centrale à travers la coopération entre gouvernements, société civile, communautés locales et secteur privé.
Source: Agence France-Presse