Le 10 décembre 2025, au Tribunal de grande instance du Mfoundi, le ministère public a surpris la défense en réclamant la peine de mort contre Dagobert Nwafo. Cette réquisition, fondée sur la préméditation présumée du meurtre du petit Mathys, rebat les cartes d’un procès déjà marqué par de multiples rebondissements.
Le procès de l’affaire Mathys, ouvert le 10 décembre dernier, a pris un tournant décisif. Dès l’ouverture des débats au Tribunal de grande instance du Mfoundi, le ministère public a invoqué l’article 374 du Code pénal et demandé la peine de mort contre l’accusé, Dagobert Nwafo. Selon l’accusation, les faits reprochés relèvent d’un meurtre commis avec préméditation. Les avocats des ayants droit se sont immédiatement alignés sur cette position, estimant que la gravité des actes appelle la sanction la plus lourde.
Pourtant, l’audience avait débuté sur un tout autre rythme. L’accusé, qui avait d’abord plaidé coupable, s’est brusquement rétracté. Son revirement, en pleine salle d’audience, a semé le doute sur la valeur de son aveu. Puis, interrogé plus longuement, il s’est mis à multiplier les contradictions. Chaque réponse effaçait la précédente. Chaque précision contredisait son récit initial. « On a découvert qu’il se reniait un tout petit peu. Le tribunal a renié son plaidoyer coupable », explique un des avocats de la partie civile. Constatant l’incohérence de ses propos, la cour a jugé le plaidoyer de culpabilité irrecevable. Elle a alors ordonné la reprise d’une procédure ordinaire, cette fois fondée sur un plaidoyer de non-culpabilité.
Yaoundé : Le père de l’artiste Lydol poignarde un enfant de 6 ans
Audience renvoyée au 14 janvier 2026
« Le tribunal, prudent, a préféré refuser son plaidoyer coupable. Il a renvoyé la cause au 14 janvier pour débattre du plaidoyer non coupable, après communication de nos témoins », précise Maître Piendjio. Selon lui, le dossier avance à un rythme satisfaisant : « Nous sommes sereins. Le dossier évolue normalement. » La thèse de la provocation, avancée par la défense, n’a pas davantage convaincu le tribunal. Elle n’a pas suffi à atténuer la gravité des faits, ni à empêcher la demande de peine capitale.
Rappelons que le 10 mai 2025 à Yaoundé, le petit Mathys agé de 6 ans a été mortellement poignardé par le père de l’artiste Lydol. Quelques heures avant le drame, une altercation avait opposé l’accusé au père de l’enfant dans un bar de Ngoa Ekellé. Pris d’une colère aveuglante, Dagobert Nwafo s’était alors rendu chez son rival armé d’un couteau s’en prenant à l’enfant qui mangeait un pain au chocolat.
L’audience reprendra le 14 janvier 2026, sous haute attente.















