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Paix mesurable pour l’Est de la RDC : feuille de route signée à Doha

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Samedi, à Doha, Kinshasa et le M23 — accusé d’être soutenu par Kigali — ont apposé leurs signatures sur une feuille de route. Plus qu’un acte protocolaire, ce geste concentre des décennies de violences et de ruptures. Pour l’Est de la République démocratique du Congo, ravagé par les conflits, cette étape dessine l’esquisse d’une Paix mesurable pour l’Est de la RDC, conditionnée à la traduction rapide des engagements en changements concrets sur le terrain.

Mais derrière l’encre, la tension demeure : promesse fragile, pacte suspendu entre méfiance et nécessité. C’est plus qu’un document. Une transformation de la guerre en parole, une conversion du chaos en trajectoire, la transformation de l’affrontement en horizon.

– Accord global signé à Doha –

Le Qatar, les États-Unis et l’Union africaine mènent depuis des mois des négociations. Objectif : mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, riche en ressources. Transition : le M23, soutenu par le Rwanda, a pris Goma en janvier et Bukavu en février.

En juillet, à Doha, Kinshasa et le M23 ont signé une déclaration de principe pour un « cessez-le-feu permanent ». Transition : les combats ont continué, mais le front reste relativement stable depuis mars.

Samedi, les belligérants ont signé à Doha un nouvel accord de paix global. Transition : la cérémonie a réuni des responsables des deux camps, avec la médiation des États-Unis et du Qatar.

Benjamin Mbonimpa, représentant du M23 à Doha, a déclaré samedi que l’accord ne comporte « aucune clause contraignante » et ne modifiera pas « la situation sur le terrain ». Transition: pour le M23, la signature n’a pas d’effet immédiat.

Le texte signé samedi compte huit « protocoles » sur les causes du conflit. Le représentant du M23 a indiqué que les parties négocieront ces protocoles avant de parvenir à un accord de paix global.

Parmi les huit protocoles figurent la libération de prisonniers par les deux camps, la surveillance du cessez-le-feu et l’accès humanitaire à l’Est, ont indiqué les autorités congolaises. Transition : des mesures concrètes, orientées vers la désescalade et la protection des civils.

– « aucun statu quo » –

Samedi soir, Kinshasa a annoncé dans un communiqué un objectif clair. Créer rapidement des conditions de changement réel et mesurable pour les populations. Transition : l’exécutif promet des effets concrets, pas des formules.

« Aucun statu quo n’est compatible avec l’objectif de paix », précise le communiqué. Transition : l’immobilisme est exclu.

Samedi soir, Kinshasa a déclaré dans un communiqué que le processus doit, rapidement, instaurer des conditions de changement réel et mesurable pour les populations. Transition : priorité à des effets concrets, visibles et comptables.

« Aucun statu quo n’est compatible avec l’objectif de paix », souligne le communiqué.

Massad Boulos, conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, a déclaré à l’AFP que la mise en œuvre de l’accord est « l’aspect le plus important ». Transition : c’est pourquoi « de nombreux mécanismes ont été mis en place » pour couvrir ses différents volets.

« Nous avons discuté de huit points de préoccupation et de huit sujets d’accord entre les deux parties », a précisé M. Boulos. Transition : convergence sur huit axes, après examen de huit enjeux.

– « point de départ » –

Il nuance la victoire : « La signature d’aujourd’hui est une étape majeure, mais elle doit être considérée comme le point de départ du processus.» La phrase déplace l’euphorie vers l’exigence. Symboliquement, elle transforme l’instant de l’accord en seuil — une porte franchie, pas l’arrivée. La paix commence ici, dans l’épreuve de l’exécution.

Le M23 récuse toute connexion avec Kigali et affiche une ligne de rupture : renverser le régime du président congolais Félix Tshisekedi, tout en consolidant son emprise sur les zones déjà sous son contrôle.

Cette posture dessine une stratégie de double ancrage — contestation du pouvoir central et territorialisation de la force. Symboliquement, elle transforme la guerre en projet politique, où le refus d’allégeance et la permanence sur le terrain deviennent les deux piliers d’une ambition de renversement.

Fin juin, à Washington, la RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix. Début novembre, constatant l’absence de progrès, ils se sont engagés à « redoubler d’efforts » pour sa mise en œuvre lors d’une nouvelle rencontre à Washington.

Kinshasa exige le retrait des troupes rwandaises de son territoire. Kigali, de son côté, conditionne la levée de ses « mesures défensives » à la neutralisation des FDLR, qu’il qualifie de « menace existentielle ». Transition : retrait contre neutralisation, deux exigences en tension.

Ces derniers jours, les combats ont repris dans l’Est entre le M23 et l’armée congolaise appuyée par des milices locales. Les deux camps s’accusent presque chaque jour de violer le cessez-le-feu conclu en juillet. Transition : trêve fragilisée, confrontation persistante.

Source: Agence France-Presse

Ukraine: Zelensky réclame des défenses antiaériennes

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Zelensky réclame des défenses antiaériennes : le président Volodymyr Zelensky a réitéré samedi son appel aux alliés pour livrer davantage de systèmes de protection après des frappes russes ayant fait sept morts à Kiev. Il a souligné l’urgence d’une réponse rapide et concrète des partenaires internationaux. Selon lui, la survie des civils dépend directement de ces livraisons.

Le président Volodymyr Zelensky a appelé sur les réseaux sociaux à un renforcement immédiat du soutien international, demandant davantage de systèmes de défense aérienne, des capacités de protection renforcées et une plus grande détermination des partenaires pour « sauver des vies ».

Cet appel intervient après la hausse du bilan des frappes russes qui ont touché des immeubles résidentiels à Kyiv vendredi. Les autorités ont comptabilisé une victime supplémentaire : une femme âgée décédée à l’hôpital.

La réévaluation renforce l’urgence des demandes de Zelensky pour plus de systèmes de défense aérienne et des capacités de protection accrues.

Volodymyr Zelensky a annoncé qu’une des victimes s’appelait Nataliia Khodemnchuk. Elle était l’épouse d’un agent technique de la centrale de Tchernobyl, décédé lors de la catastrophe de 1986. Cette identification ajoute une portée symbolique au bilan des frappes qui ont touché des immeubles résidentiels à Kiev.

– Vague d’attaques en Ukraine –

Volodymyr Zelensky a rappelé que, près de 40 ans après Tchernobyl, une nouvelle tragédie a coûté la vie à Nataliia.Il a attribué cette seconde tragédie au Kremlin. Il a utilisé ce parallèle pour dénoncer la responsabilité russe et renforcer son appel à un soutien international accru.

Parmi les autres victimes figuraient un couple de septuagénaires et une personne de 62 ans.

L’armée ukrainienne a annoncé samedi avoir frappé une raffinerie dans la région de Riazan, près de Moscou. Selon Kiev, l’opération visait à réduire la capacité de la Russie à lancer des missiles et des bombes.

Le gouverneur de Riazan, Pavel Malkov, a déclaré que la défense aérienne russe a abattu 25 drones ukrainiens au-dessus de la région pendant la nuit. Selon Malkov, l’opération de défense s’est déroulée sans dégâts majeurs signalés. Par ailleurs, les autorités locales ont renforcé les alertes et poursuivent les opérations de sécurisation.

Sur Telegram, il a indiqué que des débris avaient provoqué un incendie dans les locaux d’une entreprise. Aucun blessé n’a été signalé.

Les autorités du sud de l’Ukraine ont indiqué que les attaques russes de samedi ont tué quatre personnes. Les frappes ont touché plusieurs localités; les secours interviennent et les enquêtes sont en cours. Les frappes ont touché plusieurs localités, selon les bilans provisoires. Les services de secours sont intervenus et les enquêtes locales se poursuivent.

Le parquet de la région de Kherson a indiqué que trois civils ont été tués. Les décès ont été enregistrés dans le village de Myklitskyi et dans la ville de Kherson. Les autorités locales ont ouvert une enquête et les secours restent mobilisés.

Le gouverneur de la région de Zaporijjia, Ivan Federov, a déclaré qu’une attaque russe y avait fait un mort.

Source: Agence France-Presse

Francis Ngannou controversé au Cameroun : un héros devenu figure contestée

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Francis Ngannou controversé au Cameroun. Né sans rien, The Predator a conquis l’arène mondiale : champion UFC puis PFL, boxeur apprécié, il symbolise la réussite d’un enfant devenu icône. Mais l’icône se fissure. Derrière la gloire, des liens politiques supposés et un long silence ont fait basculer l’homme au cœur d’un débat public intense, transformant la célébration en interrogation sur la responsabilité et la loyauté.

Hier adulé comme symbole de résilience, Francis Ngannou est aujourd’hui la cible des critiques : ses proximités avec le pouvoir et son silence prolongé face aux crises politiques ternissent son image.

Son interview du 14 novembre 2025 marque un tournant : Ngannou dénonce la pauvreté, les abus et l’absence de paix dans son pays, tout en revendiquant sa liberté face aux accusations d’ingratitude.

De l’icône sportive au héros national+

Ngannou est né en 1986 à Batié, dans l’ouest du Cameroun. Marqué dès l’enfance par la pauvreté et le labeur dans une carrière de sable, Francis Ngannou migre en France en 2013, survit un temps comme sans-abri, puis est repéré par le MMA Factory qui lance sa trajectoire sportive.

Sa carrière explose : victoires spectaculaires, sacre à l’UFC en 2021, puis triomphe au PFL en 2024. Au Cameroun, les succès de Francis Ngannou dépassent l’arène sportive : ils deviennent une revanche collective, l’incarnation d’un peuple qui transmute ses blessures en fierté partagée. Chaque triomphe résonne comme une réparation symbolique, où l’athlète incarne la force de ceux qui refusent l’effacement et revendiquent leur dignité.

Le peuple voit en lui un modèle de résilience, un enfant du pays devenu star mondiale. La diaspora africaine l’adopte comme symbole de réussite et de fierté.

Les polémiques : silence et fréquentations

Mais l’enthousiasme s’est vite fissuré. Ngannou est critiqué pour son silence face aux crises politiques et sociales. Alors que le pays connaît répression, pauvreté et contestations, il reste muet.

Ses relations avec des figures proches du pouvoir accentuent la suspicion : Samuel Eto’o, président de la FECAFOOT et soutien affiché de Paul Biya ; Rigobert Song, sélectionneur des Lions Indomptables engagé dans la campagne présidentielle ; Franck Biya, fils du président et dauphin présumé ; la famille Babolke, liée au cabinet civil.

Pour une partie de l’opinion, ces fréquentations sont une compromission. Ngannou est accusé de profiter de son aura internationale tout en cautionnant implicitement le régime. Le héros devient une figure ambivalente, parfois rejetée comme “ingrate” ou “traître silencieux”.

L’interview de novembre 2025 : rupture et repositionnement

Le 14 novembre 2025, Francis Ngannou rompt son mutisme et s’avance sur un terrain inédit. Dans une interview accordée à Bruno Tagne, il affirme qu’il n’aurait pas voté pour Paul Biya, jugeant qu’après 43 ans de pouvoir, “il a donné ce qu’il pouvait donner”.

Par cette phrase, l’athlète franchit une frontière. Désormais, le champion sportif laisse place à une voix contestataire, inscrite au cœur du débat politique et symbolique sur l’avenir du Cameroun.

Il décrit la misère qu’il observe lors de ses déplacements : pauvreté, jeunes sans perspectives, familles en détresse. Il insiste : “Le pays n’est pas en paix”, évoquant les arrestations abusives et les disparitions de citoyens.

Francis Ngannou reconnaît le rejet de sa communauté, mais en fait un acte d’affirmation. Il revendique sa liberté, récuse toute lecture prosélyte de ses relations politiques et insiste sur son indépendance.

En insistant sur son indépendance, il se définit comme un homme qui parle par sincérité plutôt que par calcul. Ce positionnement transforme son image : il n’est plus seulement un athlète, mais une figure qui incarne la tension entre exclusion et souveraineté personnelle, au cœur d’un débat plus large sur l’intégrité et la liberté de parole.

La contre-offensive numérique

Cette sortie provoque une réaction immédiate. Des “mercenaires cybernétiques” proches du régime attaquent Ngannou en ligne. Les critiques s’intensifient : Ngannou est accusé d’ingratitude, sa tribu est pointée du doigt pour son hypocrisie, et l’affaire Manuela — la mort tragique d’une jeune fille dans un accident en avril 2025 où son nom apparaît — ressurgit comme une blessure collective.

Ce faisceau d’accusations brise l’image du champion. D’icône admirée, il bascule au centre d’un procès moral, où s’entrelacent rancunes, fractures communautaires et mémoire douloureuse.

Certains demandent même à Paul Biya de déclencher une procédure judiciaire contre lui. Cette stratégie est classique : déplacer le débat des constats sociaux vers la délégitimation personnelle. En ethnicisant la critique et en instrumentalisant un drame, le régime cherche à neutraliser une voix qui dérange.

Lecture globale et enjeux

Francis Ngannou incarne une figure double et troublante. Champion admired beyond borders, il porte la fierté d’un pays. Mais l’ombre d’une ambivalence citoyenne s’est installée : un long silence, puis des liens perçus avec le pouvoir, alimentent la méfiance.

Ce basculement culmine lorsqu’il prend la parole pour dénoncer la pauvreté et la répression — transformant la célébration en interrogation. Au bout du parcours, son image devient le reflet d’une nation divisée, où gloire et responsabilité se répondent en tension.

Son cas révèle la difficulté des célébrités africaines à concilier gloire internationale et attentes populaires, dans un contexte de crise politique.

Le peuple attend d’elles une parole claire, mais le pouvoir tente de les instrumentaliser. Ngannou, en revendiquant sa liberté, se situe dans un entre-deux fragile.

Francis Ngannou n’est plus seulement un athlète : il est devenu une voix qui dérange. Son interview de novembre 2025 marque une étape dans la politisation des figures sportives au Cameroun.

Mais son image reste ambivalente : héros sportif incontesté, citoyen critiqué, figure en repositionnement. Le futur dira si cette parole tardive est le début d’un engagement durable ou une déclaration isolée.

Une chose est sûre : Francis Ngannou dénonce la misère et les abus. Il ne se limite plus au rôle de champion sportif. En franchissant cette ligne, Francis Ngannou quitte le statut de héros célébré pour devenir figure contestataire, placé au centre du débat sur l’avenir du Cameroun.

Ses mots dépassent le sport. Ils ne sont plus seulement ceux d’un athlète, mais ceux d’un homme qui incarne les contradictions d’un pays. Ngannou incarne une fracture nationale : la fierté affronte la contestation, tandis que la quête de justice et de dignité s’impose comme horizon.

Missiles russes sur quartiers habités : Kiev frappée, six civils tués

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Missiles russes sur quartiers habités : vendredi, Kiev a de nouveau été la cible d’une attaque d’ampleur. Les frappes ont éventré des zones résidentielles, transformant un immeuble en tombeau collectif où six civils ont perdu la vie. Dans une capitale meurtrie, les coupures de courant se multiplient, plongeant des quartiers entiers dans l’obscurité. Symbole d’une ville assiégée, Kiev résiste désormais dans la pénombre.

Au même moment, Moscou proclame avoir abattu plus de deux cents drones ukrainiens, transformant cette statistique en démonstration de force. Deux récits s’opposent : celui du deuil silencieux des civils et celui de la puissance militaire revendiquée.

Entre ces chiffres et ces ruines, se dessine une guerre où chaque annonce devient arme, chaque perte devient message, et chaque nuit sans lumière rappelle la fragilité d’une capitale qui refuse de céder.

L’Ukraine a subi, ces dernières semaines, plusieurs frappes d’ampleur. Ces attaques ont visé son réseau électrique, ses installations gazières et ses chemins de fer. Elles ont fragilisé des infrastructures essentielles au fonctionnement du pays. Cette situation fait craindre un hiver difficile, marqué par des pénuries et des perturbations.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces russes ont lancé 430 drones et 19 missiles contre l’Ukraine. L’armée de l’air ukrainienne affirme avoir abattu 405 drones et 14 missiles. Malgré ces interceptions, l’attaque illustre l’ampleur de la pression militaire exercée sur le pays.

Le président Volodymyr Zelensky a dénoncé la Russie, affirmant qu’elle continue de terroriser les villes ukrainiennes. Il a accusé Moscou d’avoir visé des zones résidentielles à Kiev ainsi que des installations énergétiques. Cette déclaration souligne la gravité des frappes et leur impact sur la population civile.

– « Mes cheveux ont pris feu » –

Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir ciblé, comme lors des précédentes frappes nocturnes, des installations du complexe militaro-industriel et énergétique en Ukraine. Cette affirmation s’inscrit dans la ligne des justifications régulièrement avancées par Moscou pour ses attaques.

Selon les autorités ukrainiennes, cette frappe figure parmi les pires attaques contre la capitale. Elle se distingue par le nombre particulièrement élevé de missiles utilisés. Ce bilan souligne l’intensité croissante des offensives menées contre Kiev.

Le maire de Kiev, Vitaly Klitschko, a annoncé un bilan de six morts. Il a également fait état de trente-six blessés. Ces chiffres traduisent la gravité de l’attaque subie par la capitale.

« Mes cheveux ont pris feu », a témoigné Maria Kaltchenko à l’AFP. Elle se tenait devant un immeuble à la façade ravagée et noircie. La plupart des fenêtres avaient été soufflées par l’impact. Son récit illustre la violence de l’attaque et ses conséquences immédiates sur les habitants.

Elle dit avoir cherché à la lampe torche son chien paniqué et lorsqu’elle s’est retournée, le mur avait disparu. « Les portes avaient été soufflées. Il y avait des flammes partout, le feu se propageait, les voisins criaient ».

Selon les autorités, une vingtaine de sites ont été frappés dans sept des dix quartiers de Kiev. Les cibles incluent des immeubles résidentiels, un hôpital, des magasins et des bureaux. Les autorités ne donnent jamais d’informations sur les dommages subis par les installations militaires.

L’ambassade de l’Azerbaïdjan à Kiev a été endommagée lors des frappes russes. Ce pays, partenaire de Moscou mais marqué par des relations tendues, a réagi immédiatement. Bakou a convoqué l’ambassadeur russe pour exprimer sa protestation.

– Escalade des frappes –

Un haut responsable ukrainien, cité par l’AFP sous couvert d’anonymat, a indiqué que les forces russes utilisent désormais beaucoup plus de missiles balistiques. Il a souligné que ce changement était très perceptible. Cette remarque traduit une inquiétude face à l’évolution des méthodes d’attaque.

Pendant la nuit, des journalistes de l’AFP ont entendu de puissantes explosions dans le centre de Kiev. Ils ont observé l’activation des systèmes de défense antiaérienne. Vendredi soir, plusieurs quartiers de Kiev se sont retrouvés sans électricité.

Ces coupures étaient planifiées en réponse aux frappes russes précédentes. Elles visent à préserver le réseau énergétique face à de nouvelles attaques.

Vendredi matin, une attaque a frappé un marché près d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine. Selon le gouverneur régional, deux personnes ont été tuées et sept autres blessées. Ce drame illustre la persistance des violences visant les zones civiles.

Les autorités russes ont annoncé avoir détruit un grand nombre de drones ukrainiens pendant la nuit. Certains de ces appareils visaient le port pétrolier de Novorossiïsk, sur la mer Noire. D’autres ont ciblé les villes de Volgograd et Saratov, situées sur la Volga. Cette déclaration met en avant l’ampleur des attaques ukrainiennes sur le territoire russe.

– Centrale nucléaire perturbée en Russie –

Le ministère russe de la Défense a annoncé que les systèmes antiaériens ont intercepté 216 drones ukrainiens pendant la nuit. Les systèmes antiaériens russes ont abattu 66 drones ukrainiens dans la région de Krasnodar.

Ils ont intercepté 59 autres drones au-dessus de la mer Noire. Ces chiffres illustrent l’intensité des attaques nocturnes et la réactivité des défenses russes. Ce bilan met en évidence l’intensité des attaques ukrainiennes sur le territoire russe.

Un incendie a éclaté dans une raffinerie de pétrole à Novorossiïsk. Les secours sont intervenus rapidement et ont réussi à maîtriser le feu. L’incident souligne la vulnérabilité des infrastructures énergétiques russes face aux attaques.

Des fragments de drones ont endommagé plusieurs immeubles résidentiels et un bateau civil. L’incident a fait plusieurs blessés, selon les autorités. Ces dégâts illustrent l’extension des frappes ukrainiennes sur des zones sensibles du territoire russe.

L’Ukraine cible régulièrement les dépôts et raffineries de pétrole en Russie, ainsi que les conduites d’hydrocarbures ou des sous-stations électriques.

Un drone ukrainien a frappé une voiture dans la région de Belgorod, à la frontière avec l’Ukraine. L’attaque a tué un civil, selon le gouverneur Viatcheslav Gladkov, qui s’est exprimé sur Telegram. Cet incident souligne la vulnérabilité croissante des zones russes proches du front.

Des débris de drones ukrainiens ont endommagé plusieurs dispositifs jeudi, perturbant brièvement le fonctionnement de la centrale nucléaire de Novovoronej, dans le sud-ouest de la Russie. Le directeur de l’agence russe du nucléaire, Rosatom, a confirmé l’incident vendredi.

Selon lui, « environ huit drones » ukrainiens ont visé cette centrale nucléaire située à quelque 500 kilomètres de Moscou.

Source: Agence France-Presse

La prochaine vague robotique : quand l’IA matérielle quitte la science‑fiction pour transformer nos foyers, nos emplois et nos vies

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La prochaine vague robotique s’incarne dans des gestes banals : un bras mécanique plonge dans l’évier, un autre remplit le tambour d’une machine à laver. Ce ne sont plus des scènes de science‑fiction mais des prototypes d’Enactic, start‑up tokyoïte en quête d’un nouveau Graal — faire de l’intelligence artificielle une présence tangible dans notre quotidien.

Fini les algorithmes confinés aux serveurs. L’IA s’incarne. Elle prend forme. Elle devient robot, voiture autonome, assistant domestique. Chaque geste automatisé raconte une révolution silencieuse : celle d’un monde où la pensée artificielle s’infiltre dans la matière.

Et chaque tâche ménagère accomplie par une machine humanoïde devient le symbole d’un basculement : celui d’une humanité qui délègue, qui transforme, qui s’interroge.

– La prochaine vague de l’IA matérielle –

Après l’IA générative, place à l’IA matérielle. Elle maîtrise les lois de la physique, se déplace dans notre environnement et acquiert une perception du réel. Jensen Huang, PDG de Nvidia, l’affirme : La prochaine vague, c’est celle-là.

Les géants de la tech misent gros. Des milliards investis. Objectif : inonder le monde de robots humanoïdes. D’ici 2050, plus d’un milliard pourrait circuler, selon Morgan Stanley. La machine devient masse. Le futur, marché.

Les vidéos circulent. Des androïdes dansent, soulèvent des charges, bougent avec fluidité. La plupart viennent de Chine. Leur aisance fascine. L’engouement grandit. L’illusion d’un futur proche s’installe.

Au-delà du fantasme de majordomes robotiques, surgissent des inquiétudes. D’abord l’emploi : des tâches remplacées, des postes menacés. Ensuite la vie privée : capteurs, données, surveillance. Enfin le délai : combien de temps avant une utilité réelle ? Le progrès promet — mais il inquiète.

Hiro Yamamoto, 24 ans, dirige Enactic. Il affirme que le tournant est proche. Leur outil : des bras humanoïdes, les OpenArm. Nvidia et Stanford les utilisent déjà. Enactic promet un déploiement dès l’été prochain. Conclusion: prototype à production. Le compte à rebours commence.

Ces robots sont encore en développement. Ils devront côtoyer des humains dans des lieux chaotiques et changeants. Par exemple : maisons de retraite. Ils auront une enveloppe extérieure souple. Objectif : éviter de blesser quelqu’un. M. Yamamoto l’a expliqué à l’AFP.

– « Presque tous les rôles » –

À Canton, une silhouette féminine monte sur scène. Elle porte un masque ovale, posture d’escrimeuse. Elle avance lentement sous les acclamations. C’est le dernier robot humanoïde de XPeng. Le constructeur chinois de véhicules électriques le présente comme une performance — et une promesse.

Des machines agiles existent déjà. Boston Dynamics impressionne avec ses robots‑chiens quadrupèdes. Mais la Chine avance vite. Pékin soutient les industriels. Des chaînes d’approvisionnement locales solides accélèrent la production. Unitree et EngineAI gagnent du terrain. Course technologique : innovation contre l’écosystème industriel.

« Je n’ai pas pensé au volume annuel dans dix ans. Mais ce sera sans doute plus que des voitures.» He Xiaopeng, fondateur de XPeng, l’affirme à la presse. Les robots pourraient dépasser l’automobile en marché.

Les robots IRON marchent et dansent seuls. Ils affichent une autonomie spectaculaire. Mais la manipulation d’objets reste incertaine. Attraper, saisir, manipuler demande bien plus de finesse. XPeng n’a pas encore prouvé cette compétence à grande échelle. Spectacle, oui. Preuve opérationnelle non.

Leurs doigts agiles et leur peau flexible ne devraient pas remplacer les ouvriers des usines chinoises de sitôt, reconnaît M. He. Le prix d’une main robotique, qu’il faudrait remplacer chaque mois en cas de travaux intensifs, couvrirait le salaire d’un ouvrier sur plusieurs années.

Avec assez de données et d’entraînement, les humanoïdes pourront tout faire. Nourrice. Cuisinier. Jardinier. Presque tous les rôles, affirme Brian Gu, président de XPeng. La polyvalence robotique n’est plus une utopie.

– « Large fossé » –

Si ChatGPT apprend sur des milliards de mots, les robots doivent apprendre autre chose. D’abord la vision. Ensuite les relations spatiales entre objets. Ces éléments sont plus complexes. L’IA matérielle nécessite des données sensorielles et des entraînements différents.

Piloter à distance des robots pour leur apprendre à faire des gestes simples comme attraper une tasse « est de loin le moyen le plus fiable de collecter des données », explique M. Yamamoto.

Environ 50 démonstrations de chaque tâche sont nécessaires: pour ces tests, les bras humanoïdes d’Enactic sont pilotés à distance par un opérateur équipé d’un casque de réalité virtuelle.

L’entreprise a approché des dizaines d’établissements de soins au Japon, pour que ses robots télé-opérés y prennent en charge les tâches ingrates, afin que les soignants se consacrent aux résidents âgés: cette expérience sur le terrain est censée entraîner ses modèles pour que les robots agissent ultérieurement de manière autonome.

La start-up américano-norvégienne 1X adopte une approche similaire avec son assistant humanoïde NEO, dont elle prévoit l’arrivée dans les foyers américains dès l’année prochaine.

NEO coûte 20 000 dollars, mais ses performances restent hésitantes, une vidéo montrant le robot peinant à fermer la porte d’un lave-vaisselle, même en mode téléopéré.

Le géant japonais de l’investissement SoftBank a, lui, récemment racheté pour 5,4 milliards de dollars la division robotique de l’helvético-suédois ABB, qualifiant l’IA matérielle de « prochaine frontière ».

Pour l’heure, il subsiste un « large fossé » entre les systèmes d’IA des robots et leurs capacités physiques, tempère Sara Adela Abad Guaman, professeure-assistante en robotique à l’University College de Londres.

« La nature montre que pour s’adapter à un environnement, il faut avoir le corps adéquat », explique-t-elle. « Au final, notre sens du toucher reste incomparable. »

Source: Agence France-Presse

Mégots de cigarette en débat : une conférence mondiale face à l’urgence écologique du tabac

À Genève, une conférence internationale sur la lutte antitabac s’apprête à s’ouvrir sous haute tension écologique. Mégots de cigarette en débat : ces résidus infimes, mais omniprésents, cristallisent les enjeux d’un fléau à la fois sanitaire et environnemental. Leur présence massive interroge les choix industriels, les politiques publiques et la responsabilité collective face à une pollution devenue quotidienne.

Leur omniprésence dans les océans, les rues, les sols incarne la trace persistante d’une dépendance mondiale. Certains intervenants franchiront la ligne : ils réclameront l’interdiction totale des mégots. Acte radical.

Volonté de rupture. Héritage toxique à abattre. Ce rendez-vous ne sera pas une simple conférence technique. C’est une scène de confrontation. D’un côté, les habitudes figées. De l’autre, l’exigence d’un monde délivré de ce poison discret mais omniprésent.

Pour Andrew Black, chef par intérim du secrétariat de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, le diagnostic est sans appel : les filtres doivent disparaître. Leur suppression totale serait, selon lui, la meilleure solution pour l’environnement.

Derrière cette affirmation se dessine une rupture symbolique : mettre fin à l’illusion d’un accessoire présenté comme protecteur, mais qui s’avère être un polluant persistant.

En prônant cette mesure radicale, Black ne se contente pas d’un avis technique ; il ouvre un débat sur la responsabilité collective et sur la nécessité de rompre avec un héritage industriel qui empoisonne la planète.

Jeudi, devant les journalistes, Andrew Black a pris la parole comme pour annoncer l’ouverture d’un moment décisif. La semaine prochaine, du 17 au 22 novembre, Genève accueillera l’onzième conférence des États parties à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.

– Sauver des vies et des écosystèmes –

Au programme : des choix stratégiques sur plusieurs dossiers majeurs. Mais au-delà des discussions techniques, l’événement s’impose comme un carrefour symbolique, où les États devront décider s’ils poursuivent la continuité ou s’engagent dans une rupture historique face à l’un des fléaux les plus persistants de notre époque.

M. Black a précisé que cette conférence examinerait en particulier les dommages environnementaux causés par l’industrie du tabac et ses produits.

Un chiffre tombe comme un couperet : 4,5 milliards de mégots abandonnés chaque année. Infime par la taille, colossal par la présence, ce déchet banal est devenu le plus répandu de la planète.

Sa prolifération compose une marée invisible, preuve tangible d’une habitude qui sature l’environnement. Ce nombre brut n’est pas qu’une statistique : il révèle la persistance d’un geste quotidien et le poids écologique qu’il impose au monde.

« Ces mégots sont toxiques et constituent une source importante de pollution plastique, en raison de leurs filtres non biodégradables », des plastiques dérivés de la cellulose. De plus, a-t-il assuré, les filtres n’atténuent en rien la toxicité des cigarettes.

Rüdiger Krech, directeur du programme Environnement et changement climatique de l’OMS, a déclaré qu’il est grand temps d’interdire ces plastiques, car ils représentent la principale source de pollution des eaux et sont contaminés par des substances toxiques.

À ce jour, 180 États ont ratifié la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, entrée en vigueur en 2005, mais l’industrie du tabac exerce une pression constante pour réduire la portée des décisions à venir.

Selon Andrew Black, la conférence fixera l’évolution du tabagisme pour les générations futures. Chaque année, le tabac provoque plus de sept millions de décès. Un bilan humain entièrement évitable, insiste-t-il.

– Les enfants ciblés –

Parmi les points saillants de l’ordre du jour figure le marketing agressif des multinationales du tabac. Transition : les inquiétudes montent. De nouveaux procédés entraînent un nombre croissant d’enfants dans la dépendance.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a averti cette semaine : les cigarettes électroniques, présentées comme alternatives plus sûres au tabac classique, n’apportent aucun bénéfice net pour la santé publique. Transition : au contraire, les preuves de leur nocivité s’accumulent.

Selon la première estimation mondiale de l’OMS, plus de 100 millions de personnes vapotent. Transition : parmi elles, au moins 15 millions sont des enfants âgés de 13 à 15 ans.

M. Tedros a rappelé que les grands acteurs du tabac ne poursuivent qu’un objectif : le profit. Transition : il a averti que l’industrie tente d’infiltrer et de saboter la conférence de la semaine prochaine.

Benn McGrady, chef de l’unité Droit et politiques de santé publique de l’OMS, a confirmé que l’industrie du tabac mène un lobbying intense. Transition : elle cherche à semer la discorde avant la conférence.

Il a affirmé que les nouveaux produits de cigarette électronique sont vendus comme outils de réduction des risques. Transition : en réalité, ils attirent les enfants. Couleurs vives. Arômes fruités.

Il a souligné l’augmentation alarmante de l’usage de la cigarette électronique chez les enfants. Transition : il a alerté sur la promotion de nouveaux produits par l’industrie sur les réseaux sociaux, espaces où les jeunes construisent leur identité.

L’OMS réclame l’interdiction totale de la publicité et du parrainage du tabac. Transition : la mesure inclut aussi les cigarettes électroniques et les pochons de nicotine aromatisés.

Source: Agence France-Presse

Le podcast filmé propulse les plateformes vidéo vers une nouvelle ère du streaming

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Les géants du streaming avancent sur un nouveau front. Netflix, TikTok, Disney : chacun cherche à capter l’attention par les podcasts filmés. Le podcast filmé propulse les plateformes, transformant ce format hybride, entre parole et image, en symbole d’une mutation culturelle.

Il attire une génération jeune, insaisissable, mais convoitée par les marques. Dans cette course, chaque plateforme tente de transformer la voix en spectacle, l’intimité en produit et la conversation en marché.

Le podcast filmé devient ainsi plus qu’un contenu : un terrain de conquête, où se joue l’avenir de l’influence et de la publicité.

« Une nouvelle étape pour le podcast ». Voilà comment Roman Wasenmüller, le responsable de ces programmes chez Spotify, a qualifié le partenariat passé avec Netflix, mi-octobre.

YouTube n’a pas attendu le N rouge pour déplacer la parole vers l’image. En favorisant la migration des podcasts du son vers le flux vidéo, la plateforme a changé le terrain de jeu: l’écoute devient regard, l’intime devient scène.

Ce basculement, initié sans attendre ses rivaux, signale une prise de pouvoir symbolique sur la conversation publique. Désormais, les podcasts ne se contentent plus d’être entendus: ils doivent être vus — et donc mesurés, monétisés, scénarisés.

Netflix arrive sur ce champ transformé, mais la ligne de front est déjà tracée par YouTube.

YouTube s’est imposé comme la place centrale de la parole filmée. Avec 33% du marché américain des podcasts, la filiale de Google transforme l’écoute en spectacle et le flux en standard.

– Quand le podcast devient spectacle –

Plus d’un milliard d’amateurs à l’échelle mondiale: une audience qui déplace le centre de gravité des médias vers le visuel, l’algorithme et la mesure. Ce n’est plus seulement un canal, c’est une arène: là où la conversation devient produit, où l’intimité se scénarise, où les marques courtisent l’attention.

Le podcast n’est plus un format discret; il est une scène ouverte, et YouTube en tient la lumière.

YouTube ne se contente plus d’héberger la voix: il lui donne un visage. En offrant aux producteurs audio la possibilité de générer, via l’IA, une vidéo pour habiller leurs émissions, la plateforme transforme l’absence d’image en présence scénarisée.

La parole devient matière visuelle, prête à séduire l’algorithme et à rallier des audiences qui défilent désormais par le regard. Ce geste est symbolique: l’IA sert d’atelier, le podcast devient tableau, et la frontière entre contenu et contenant s’efface.

Dans cette nouvelle grammaire, l’intimité parlée se produit à l’écran—et YouTube tient le pinceau.

Plus récemment, Spotify l’a imité, et, à fin septembre, 390 millions d’utilisateurs du site avaient visionné au moins un podcast filmé.

« Le podcast est vu comme un média à la croissance considérablement plus rapide que les autres, et c’est attractif pour les investisseurs », pointe Martin Spinelli, professeur de podcast à l’université britannique de Sussex.

La montée en puissance du balado, comme il est appelé au Québec, est particulièrement marquée chez les jeunes, relève Yoram Wurmser, analyste du cabinet Emarketer.

« Les +Gen Z+ (nés après 1996) sont de grands auditeurs et spectateurs de podcast », souligne-t-il, « donc c’est un moyen d’établir une connexion avec eux. »

– « Elargir leur public » –

La tournée des podcasts effectuée par Donald Trump lors de sa campagne présidentielle a ainsi contribué à accroître sa popularité chez les jeunes adultes, tout comme avec le démocrate Zorhan Mamdani, tout récemment élu à la mairie de New York.

Arrivée sur le tard dans cet univers, Netflix s’est déjà assuré de la mise en ligne, début 2026, d’une dizaine de programmes sous licence Spotify, mais ambitionne déjà, selon Business Insider, d’en proposer rapidement plus de cinquante et même, à terme, jusqu’à 200 au total.

Selon le même site, il s’agira de podcasts existants mais aussi de nouvelles productions dédiées à Netflix.

TikTok a, lui, annoncé lundi une collaboration avec le géant américain de la radio iHeartMedia, qui vise à lancer jusqu’à 25 programmes animés par des influenceurs de la plateforme.

« Nous combinons nos vastes réseaux pour diffuser du contenu pertinent à une échelle majeure », a commenté Rich Bressler, numéro deux d’iHeartMedia. « C’est une aubaine pour les créateurs, les fans et les marques. »

TikTok ne diffusera pas les épisodes entiers mais des extraits, à l’instar de ce que font déjà la plupart des podcasts à succès, certains récoltant plusieurs millions de vues à chaque fois.

Le réseau social ne produit pas ses propres vidéos, pas plus que YouTube, mais Martin Spinelli s’attend à ce que les services de streaming à la demande « utilisent (ce média) pour capitaliser sur les contenus qu’ils monétisent déjà ».

– La nouvelle économie du podcast filmé –

Avant même de lancer son offensive, Netflix avait ainsi déjà mis sur les rails des compagnons audio de plusieurs de ses séries à succès, de « The Crown » à « Heartstopper ».

Disney a aussi beaucoup misé sur ce créneau et annoncé début septembre l’arrivée de podcasts déclinés des séries « Only Murders in the Building » ou « La vie secrète des épouses mormones ».

Fin octobre le géant du divertissement avait aussi communiqué sur les débuts, sur sa plateforme Disney+, du podcast vidéo « Couch » de l’influenceuse française Lena Situations.

Pour les podcasts existants, l’accès à de nouvelles audiences « devrait augmenter les revenus », anticipe Yoram Wurmser, que ce soit grâce à la publicité, aux abonnements ou aux produits dérivés.

Martin Spinelli y voit lui une victoire pour les podcasts indépendants, qui « vont pouvoir élargir leur public ».

« C’est beaucoup plus facile de trouver » un podcast en fonction de son contenu « sur YouTube que sur Apple Podcasts », considère l’universitaire, qui anime lui-même le programme « For Your Ears Only », « et je pense que ce sera la même chose pour Netflix et TikTok ».

 

Source: Agence France-Presse

Scandale de corruption en Ukraine : réseaux d’influence au sommet de l’État

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Alors que les sirènes d’alerte continuent de retentir dans les villes assiégées, un autre choc frappe l’Ukraine : l’éclatement d’un vaste scandale de corruption révélant des réseaux d’influence au sommet de l’État. Deux ministres sont contraints à la démission, emportés par les soupçons. Le président Volodymyr Zelensky, symbole de la résistance face à l’invasion russe, se voit forcé de sanctionner l’un de ses proches, exposant les tensions croissantes entre impératifs de guerre et exigences de transparence.

Ce geste, brutal mais nécessaire, révèle une faille dans le bastion politique ukrainien. Dans ce pays en lutte pour sa survie, la guerre ne se joue pas seulement sur les champs de bataille.

Elle s’infiltre dans les couloirs du pouvoir, où l’intégrité devient une arme aussi précieuse que les missiles. Le scandale, au-delà de ses implications immédiates, symbolise le combat intérieur d’une nation : rester debout, même quand ses fondations chancellent.

La région énergétique a été pillée. Des détournements massifs ciblent l’industrie de l’énergie, près de 90 à 100 millions d’euros en jeu. En conséquence, deux ministres ont démissionné et des sanctions ont été prises contre un proche de Zelensky.

C’est l’une des pires crises politiques auxquelles Zelensky doit faire face depuis le début de la guerre en 2022. La confiance vacille. L’État, déjà mis à l’épreuve par l’invasion, subit une nouvelle fracture.

 

– « Opération Midas » –

Lundi, le scandale a éclaté. Le Bureau anticorruption ukrainien NABU a frappé fort. Il a mené 70 perquisitions pour démanteler un « système criminel ». Ce réseau a détourné 100 millions de dollars, soit environ 86 millions d’euros, dans le secteur de l’énergie.

En conséquence, deux ministres ont démissionné et un proche de Zelensky a été sanctionné. La crise frappe au cœur d’un État en guerre et fragilise davantage la résistance.

L’opération s’appelle Midas. Elle vise un réseau qui transformait l’énergie en profit. Cinq arrestations ont été effectuées. Parmi les interpellés : un ancien conseiller du ministère de l’Énergie et un cadre d’Energoatom.

L’enquête resserre l’étau autour des rouages du système. La symbolique est cruelle : l’or de Midas devient la chaîne qui étouffe l’État.

L’opération s’appelle Midas. Elle vise un réseau qui transformait l’énergie en profit. Cinq arrestations ont été effectuées. Parmi les interpellés : un ancien conseiller du ministère de l’Énergie et un cadre d’Energoatom.

L’enquête resserre l’étau autour des rouages du système. La symbolique est cruelle : l’or de Midas devient la chaîne qui étouffe l’État.

Ils ont créé une chaîne décisionnelle parallèle. Des « gestionnaires de l’ombre » contrôlaient les choix clés. Ces intermédiaires imposaient des fournisseurs et montants. Ils court-circuitaient les procédures officielles.

Ainsi, le pouvoir réel se situait hors de tout cadre légal. La corruption ne volait pas seulement de l’argent ; elle captait l’autorité.

L’argent a été blanchi à l’étranger. Un réseau de sociétés non résidentes a servi de relais pour légaliser les fonds volés. Les flux ont transité par des comptes et des guichets hors d’Ukraine. Ainsi, le produit des détournements a disparu des radars nationaux

– Zelensky sous pression –

La stupéfaction a suivi la révélation d’un nom. Timour Minditch, 46 ans, est présenté comme l’auteur du système. Homme d’affaires, il serait un proche ami du président Zelensky.

Sa mise en cause transforme le scandale en crise politique majeure. La proximité personnelle renforce le choc et la défiance. Désormais, la bataille contre la corruption touche l’entourage même du chef de l’État.

Timour Minditch a quitté l’Ukraine peu avant le scandale, probablement pour Israël selon les médias. Il est copropriétaire de Kvartal 95, la société fondée par Volodymyr Zelensky quand il était comédien. La révélation de son nom a accentué la stupeur et transformé l’affaire en crise politique majeure

Selon le NABU, M. Minditch « contrôlait » le blanchiment d’argent détourné et sa répartition.

Timour Minditch est soupçonné d’avoir manipulé des décisions au sommet. Notamment, il aurait influencé l’ex‑ministre de la Défense Roustem Oumerov, aujourd’hui secrétaire du Conseil de sécurité. Ainsi, le réseau ne visait pas que l’argent ; il cherchait aussi le pouvoir.

La proximité avec de hauts responsables transforme le scandale en crise institutionnelle. Désormais, la défiance atteint le cœur des décisions de sécurité nationale.

L’entourage a dit à l’AFP que le président a été pris au dépourvu par ces accusations et qu’il soutient pleinement l’enquête.

– Corruption énergétique –

Face à la montée des critiques, M. Zelensky a assuré vouloir la « transparence » et exigé la démission du ministre de la Justice, Guerman Galouchtchenko, et de la ministre de l’Énergie Svitlana Gryntchouk, qui l’ont soumise mercredi.

Les enquêteurs accusent M. Galouchtchenko, ex‑ministre de l’Énergie, d’avoir perçu des avantages personnels. Les autorités considèrent Mme Gryntchouk comme une personne de confiance de M. Galouchtchenko, sans la viser directement pour l’instant.

Les enquêteurs accusent aussi Oleksiï Tchernychov, ancien vice‑Premier ministre. Ils lient son nom au réseau de corruption dans le secteur de l’énergie. Sa mise en cause élargit le champ de l’affaire aux plus hauts sommets de l’État. La crise prend une tournure institutionnelle et politique.

Si ce scandale n’a pas suscité pour l’heure de réaction de l’UE, le chancelier allemand Friedrich Merz, dont le pays est le principal bailleur européen de Kiev, a réclamé que M. Zelensky lutte « avec énergie » contre la corruption.

– De précédentes affaires –

L’Ukraine, où la corruption reste un problème récurrent malgré d’importants progrès en la matière, a connu plusieurs affaires retentissantes depuis 2022.

En septembre 2023, Oleksiï Reznikov a démissionné. Les médias ont révélé des scandales d’achats d’uniformes et d’alimentation à prix gonflés pour l’armée. Ces révélations ont poussé le ministre hors du poste. La colère publique a accéléré sa chute.

En avril, les autorités ont arrêté plusieurs responsables de la défense. Les autorités accusent ces responsables d’avoir livré des dizaines de milliers d’obus défectueux à l’armée. Les autorités ont retiré les munitions du front. Elles ont arrêté plusieurs responsables impliqués. La confiance dans les chaînes d’approvisionnement militaires s’est effondrée. L’armée doit désormais vérifier chaque lot avant déploiement. Ces arrestations élargissent le scandale au cœur du secteur militaire. La confiance dans les achats de guerre en sort profondément ébranlée.

– Corruption persistante –

Le système de mobilisation alimente la corruption. Des responsables exploitent les procédures pour favoriser les amis et fournisseurs. Pot-de-vin, faux certificats et détournements ralentissent les enrôlements.

La mobilisation devient un marché où l’argent achète des exemptions et des postes. En temps de guerre, cette corruption fragilise l’effort militaire et la confiance publique.

En 2023, Volodymyr Zelensky avait limogé la totalité des responsables régionaux chargés du recrutement militaire pour éradiquer ce problème.

Les relations entre la présidence et les instances anticorruption sont tendues. La présidence se plaint de pressions et d’exigences publiques. Les organismes anticorruption dénoncent des hésitations et des retards.

La méfiance mutuelle entrave la coopération. Cette fracture fragilise la capacité de l’État à réagir efficacement.

Cet été, le pouvoir a tenté de priver le NABU et le Parquet anticorruption (SAP), créés il y a dix ans, de leur indépendance avant de faire marche arrière face à la levée de boucliers au sein de la société civile et chez les alliés occidentaux de Kiev.

Transparency International classe l’Ukraine 105e sur 180 dans l’indice de perception de la corruption 2024. En 2014, elle était 142e. Le pays a donc progressé dans le classement, mais reste loin d’un niveau de confiance généralisée. Le scandale actuel rappelle que les progrès restent fragiles et réversibles.

Source: Agence France-Presse

Visite de Mamadou Mota à Maroua : une charge frontale contre Atanga Nji

La visite de Mamadou Mota à Maroua s’inscrit en faux contre le discours officiel. Selon le natif de la région, le message de paix porté par le Minat ne suffit plus : il contraste avec une réalité marquée par l’abandon, le désintérêt et les promesses non tenues. Mota oppose à la rhétorique institutionnelle une parole enracinée dans le vécu local.

Le ministre de l’Administration territoriale s’est rendu à Garoua, le fief du candidat du Fscn à la présidentielle. La tournée de l’émissaire de Paul Biya l’a conduit dans les trois régions du Grand Nord. Des régions qui ont été parmi les plus impactées par les mouvements de protestation post-électorales. L’objectif est d’évaluer la situation sécuritaire dans cette partie du pays.

À la suite de cette visite de l’émissaire de Biya, Mamadou Mota a effectué une sortie sur les réseaux sociaux. Il y affirme que cette descente dans le septentrion ne saurait être saluée. « Elle n’est pas un geste de paix. Mais un acte de défiance politique et une démonstration d’arrogance institutionnelle. Face à une population qui ne demande plus l’aumône de la « paix », mais l’intégrité de son vote et la fin d’une exclusion historique », dit-il.

– Acteurs clés du braquage –

Ajoutant que « Vous venez dispenser un sermon sur la « paix » et le « vivre-ensemble » ». Mais vous êtes l’un des acteurs clés du braquage électoral qui est la véritable raison structurelle de la colère populaire. Votre mission, loin d’être celle d’un apôtre de la quiétude, s’apparente à celle d’un porte-flingue politique venu intimider. Et normaliser l’inacceptable dans une région déjà éprouvée par des décennies d’abandon ».

Le président par intérim du MRC confie que « le vote n’est pas un trouble», mais l’expression d’une vérité bafouée. Pour lui, « qualifier les manifestations de « troubleurs post-électoraux » », orchestrés par des « officines malveillantes », est une insulte à la lucidité des citoyens. La colère qui gronde dans l’Extrême-Nord n’est pas le fruit d’une manipulation, mais la réponse organique et cinglante à la manipulation du suffrage universel ».

Selon Mamadou Mota, « le Mythe des « Jeunes Drogués » : Invoquer 300 jeunes de 12 à 17 ans. Interpellés sous l’emprise des stupéfiants est une tentative éculée de décrédibiliser un mouvement de fond. En le réduisant à la délinquance juvénile. »

– Non à la manipulation –

Par ailleurs, « la jeunesse de l’Extrême-Nord n’est pas une cohorte d’abrutis toxiques. Elle est la génération sacrifiée qui refuse l’héritage d’une misère institutionnalisée. Le vrai poison, Monsieur le Ministre, c’est l’injustice politique qui crée le désespoir. Qui laisse entrer la drogue au Cameroun ? »

Le leader politique est convaincu pour sa part que « le « non à la manipulation » n’émane pas des populations se félicitant du statu quo. Mais de ceux qui exigent que la vérité sortie des urnes. Celle que vous cherchez à étouffer — soit respectée. L’Extrême-Nord, loin de « réaffirmer sa confiance dans la vérité des urnes » que vous présentez, rejette le mensonge sorti des PV».

Analyse de Achille Mbembe : « L’ère-Biya est terminée »

L’analyse de Achille Mbembe sonne comme un avertissement. Le philosophe estime que le Cameroun entre dans une phase de basculement inévitable. Pour lui, les mécanismes de contrôle par l’achat des consciences s’effondrent, laissant place à une transition que le pouvoir ne pourra pas contenir indéfiniment.

L’on n’échappera pas à une transition au Cameroun. C’est qu’affirme Achille Mbembe. Pour le politologue, l’on aurait tort de cesser de braquer les lumières sur ce qui se joue au Cameroun. Le choc final n’a pas encore eu lieu. Et la farce électorale qui vient de s’y dérouler n’a fait que reporter les échéances.

– L’irréparable fracture –

Selon l’historien camerounais, cette situation a aussi révélé l’irréparable fracture qui existe désormais entre un régime honni et désavoué. Et une masse quasi-hébétée, qui tente finalement de se désenvouter.

Lui qui dénonce le fait que « pour acheter les consciences, des milliards de francs sont partis en fumée. Chaque année, le gouvernement engloutit entre 30 et 40 % du budget de l’État dans des dépenses somptuaires.

À cette dérive budgétaire viennent désormais s’ajouter de nouveaux abus, révélant une mécanique de gaspillage institutionnalisée. Par l’une des élites les plus voraces et les plus prédatrices du continent ».

Les organisations internationales ont recensé entre 40 et 50 morts. Chiffre en apparence anodin si on le compare aux plus de 700 enregistrés lors du carnage en Tanzanie, ou aux 2000 identifiés quelques années auparavant, lors des massacres kenyans.

– L’avenir confisqué –

«La lutte politique étant un jeu à somme nulle dans ces contrées. Et le pouvoir un butin tribal que l’on se partage en famille, il faut bien récompenser laquais et sicaires. Punir ceux et celles qui ont osé se tenir debout face au satrape. Et à force de vendetta et de terreur, extirper, autant que faire se peut, tout le reste », constate Mbembe.

De son analyse, la question aujourd’hui est de savoir si elle sera subie (et par conséquent désastreuse) ou non. « C’est cette transition qu’il importe d’organiser », dit-il. Car « nul ne le fera à la place des Camerounais. Il leur appartient d’articuler l’Agenda de cette transition en réactivant leur imagination ».

En « s’adossant sur leur intelligence collective et en convoquant l’énergie requise pour dessiner un futur alternatif ». Surtout pour les générations dont l’avenir est actuellement confisqué par une gérontocratie cynique, sans foi ni loi ».

Pour Achille Mbembé, des idées et propositions pour inventer ce futur existent. C’est à les nourrir et à les porter collectivement qu’appellent les temps.

Corruption gouvernementale en Ukraine : Zelensky frappe fort contre un proche

Jeudi, face à une affaire de corruption gouvernementale en Ukraine, le président Zelensky a tranché. Il a sanctionné un homme d’affaires proche, accusé d’avoir orchestré le scandale. Il a choisi l’autorité plutôt que la loyauté.

Ce geste marque un tournant : l’ombre de la guerre ne suffit plus à justifier les silences. Face à l’effondrement moral qui menace l’État, le chef de l’exécutif tente de restaurer la confiance, quitte à sacrifier ses proches.

Dans ce bras de fer entre loyauté privée et devoir public, c’est l’image d’un pouvoir en quête de rédemption qui se dessine.

Timour Minditch, 46 ans, est dans le viseur. Avec un autre homme d’affaires, il est au cœur du scandale. L’enquête s’accélère. Le décret présidentiel ordonne le gel de leurs biens. Ces sanctions frappent au cœur du scandale.

M. Minditch aurait monté un réseau de corruption dans l’énergie. Montant des pots-de-vin : 100 millions de dollars. Des ministres et hauts responsables seraient impliqués. Le scandale secoue l’appareil d’État.

L’homme a quitté l’Ukraine juste avant le scandale. Il est copropriétaire de la société fondée par Zelensky, ex-humoriste devenu président. Le lien personnel rend l’affaire explosive.

Le scandale survient au pire moment. Les frappes russes ont ravagé le réseau énergétique. Résultat : des coupures de courant, alors que l’hiver approche. Le pays vacille.

Pour Zelensky, c’est l’une des pires crises depuis février 2022. Depuis l’invasion russe, jamais son pouvoir n’a été aussi fragilisé. Le scandale frappe au cœur de l’État.

– Pressions internationales –

L’inquiétude monte à Kiev. Des voix redoutent la réaction des alliés européens. Le scandale pourrait fragiliser le soutien occidental, pourtant vital à l’effort de guerre.

Le silence officiel de l’Union européenne tranche avec les murmures en coulisses. À Kiev, une source européenne, protégée par l’anonymat, exprime une double exigence : d’un côté, une volonté ferme de voir l’État ukrainien purger ses rangs des éléments corrompus ; de l’autre, une reconnaissance implicite — ce scandale, aussi dévastateur soit-il, prouve que les mécanismes de lutte contre la corruption sont bel et bien actifs.

Dans cette ambivalence, l’Europe observe, jauge et attend des actes. Car au-delà des mots, c’est la crédibilité d’un pays en guerre qui se joue.

Viktor Orban frappe fort. Jeudi, sur Facebook, le Premier ministre hongrois a dénoncé un « réseau mafieux ukrainien de guerre » lié à Zelensky. Une attaque directe, dans la lignée de ses critiques contre l’aide européenne à Kiev.

Berlin hausse le ton. Jeudi, lors d’un appel avec Zelensky, le chancelier Friedrich Merz a exigé une lutte « énergique » contre la corruption. L’Allemagne, principal bailleur européen, veut des garanties.

Le FMI met la pression. Kiev espère un nouveau prêt. Mais pour l’obtenir, il faudra prouver que la lutte contre la corruption est réelle. Pour les donateurs, c’est une réforme centrale.

– « Pété un câble » –

Zelensky n’a rien vu venir. Zelensky a été pris de court. Un haut responsable ukrainien, interrogé par l’AFP, confirme que le président n’avait rien anticipé. Le choc est brutal. Le choc est réel, même au sommet de l’État.

Zelensky a explosé en apprenant les faits. « Il ne trouve pas ça normal », confie un proche. Le président soutient l’enquête. Le gouvernement promet de coopérer.

Le président a frappé fort. Selon une source proche, il a pris « les mesures les plus dures possibles » : sanctions immédiates et demande de départ pour deux ministres. Il agit dans les limites de ses pouvoirs.

« Le président n’a pas parlé avec Minditch » depuis l’éclatement de cette affaire, a encore affirmé le responsable.

« Il n’y a rien à discuter. Qu’il parte. Il a causé assez de dégâts », a-t-il lâché, furieux.

Minditch aurait influencé des décisions au sommet de l’État. Sont cités : Roustem Oumerov, ex-ministre de la Défense et actuel secrétaire du Conseil de sécurité, ainsi que le vice-Premier ministre Oleksiï Tchernychov. Le scandale gagne les hautes sphères.

Deux ministres tombent. Mercredi, Svitlana Gryntchouk (Énergie) et Guerman Galouchtchenko (Justice) ont démissionné. Zelensky leur a demandé de partir après la révélation du scandale.

– Visite auprès des troupes –

La chute s’accélère. Guerman Galouchtchenko, ex-ministre de l’Énergie, aurait profité personnellement du scandale. Il aurait cédé à Timour Minditch le contrôle des flux financiers du secteur énergétique en échange d’avantages.

Ce soupçon ne touche pas seulement un homme — il révèle un mécanisme, une complicité, une logique de troc au sommet de l’État. Et dans ce jeu d’influence, c’est l’intérêt national qui semble avoir été monnayé.

Svitlana Gryntchouk n’est pas mise en cause pour corruption. Mais selon des médias ukrainiens, elle est proche de Guerman Galouchtchenko. Ce lien soulève des questions.

Zelensky s’est rendu à Zaporijjia. Ce matin, il a visité les troupes engagées dans le sud, cible d’une nouvelle offensive russe. Un geste fort, en pleine tempête politique.

Source Agence France-Presse

La Côte d’Ivoire renforce ses frontières face à un afflux « inhabituel » de réfugiés maliens

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Alerte à la frontière malienne. Jeudi, la Côte d’Ivoire a dressé un rempart face à une menace qui ne cesse de grandir. À sa frontière nord, le pays resserre l’étau. Ce n’est plus une simple mesure de précaution : c’est une réponse directe à une onde de choc venue du sud du Mali. Là-bas, des groupes armés terrorisent les villages, déchirent les terres, chassent les familles. Ces exilés, poussés par la peur, franchissent la frontière ivoirienne en nombre inhabituel. Le flux devient un signal. Et l’État ivoirien, en alerte, choisit de verrouiller.

Mais derrière les chiffres, une inquiétude sourde : et si, parmi les fuyards, se glissaient les bourreaux ? Le gouvernement ne prend aucun risque. Il verrouille, surveille, anticipe. Ce renforcement n’est pas qu’un geste sécuritaire. Il incarne une ligne de défense, une frontière entre le chaos et la stabilité, entre l’effondrement et la résilience.

Depuis septembre, le JNIM, affilié à Al-Qaïda, attaque les camions-citernes. Cibles : les convois de carburant en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Ces routes assurent l’essentiel des livraisons vers le Mali. Objectif des assaillants : asphyxier l’économie malienne.

Plusieurs véhicules ont été incendiés, des chauffeurs ainsi que des soldats ont été tués près de la frontière ivoirienne.

– L’État ivoirien resserre l’étau –

Mercredi, des centaines de civils ont fui Loulouni, à 50 km de la frontière ivoirienne. Raison : une attaque jihadiste contre des chasseurs dozos. Ces derniers résistaient aux groupes armés. La population, prise entre deux feux, s’est repliée vers d’autres villes maliennes.

Jeudi, le Conseil national de sécurité (CNS) a alerté : des flux inhabituels de réfugiés arrivent du Mali. L’appareil sécuritaire ivoirien est en alerte. Le signal est clair : la pression monte à la frontière nord.

Ces flux s’expliquent par des attaques terroristes contre des civils dans le sud du Mali. Le gouvernement ivoirien ordonne l’enregistrement des demandeurs d’asile. Objectif : surveiller, encadrer, anticiper.

Le CNS a ordonné au chef d’état-major de renforcer la sécurité aux frontières nord. Mesures immédiates exigées. Objectif : contenir les risques, verrouiller les accès, protéger le territoire.

La Côte d’Ivoire héberge déjà près de 90 000 réfugiés burkinabè. Ces derniers fuient les violences jihadistes et les milices liées à l’armée du Burkina Faso. La pression migratoire s’intensifie.

Jeudi, le CNS a évoqué la sécurité des élections législatives prévues le 27 décembre. Des mesures sont attendues. Objectif : garantir un scrutin sans heurts.

– Entre urnes et interdits –

Le CNS s’est félicité du bon déroulement de la présidentielle d’octobre. Pourtant, 11 morts, 71 blessés et 1 658 interpellations ont été recensés. L’opposition conteste : elle évoque 27 décès liés à la campagne et au scrutin.

Le CNS maintient 44 000 agents des forces de Défense et de Sécurité. Déjà mobilisés pour la présidentielle, ils sécuriseront les législatives du 27 décembre. Le dispositif reste en place. Vigilance maximale.

Dernier point abordé par le Conseil national de sécurité : la rue. Dans un contexte politique encore fragile, le CNS a décidé de prolonger d’un mois l’interdiction de manifester imposée en octobre. Jusqu’en janvier, les partis et groupements politiques devront se taire dans l’espace public — sauf s’ils s’inscrivent dans le cadre strict du processus électoral.

Ce prolongement n’est pas neutre. Il traduit une volonté de contrôle, de maîtrise du tempo politique. Dans une période où chaque rassemblement peut devenir une étincelle, l’État choisit la retenue autoritaire. La démocratie se poursuit, mais sous surveillance. La parole publique, elle, reste encadrée.

Source: Agence France-Presse

Déchéance de nationalité de Dologuélé en Centrafrique : plainte à l’ONU

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La déchéance de nationalité de Dologuélé propulse l’affaire jusqu’à l’ONU. Mercredi, il a saisi officiellement le Comité des droits de l’Homme après la décision rendue à Bangui à la mi‑octobre de lui retirer la nationalité.

D’abord, acte juridique, cette décision prend un sens plus lourd. Pour Dologuélé, perdre la nationalité, c’est perdre l’appartenance politique, sociale et historique. Ainsi, son recours n’est pas seulement technique : c’est une contestation du droit même d’appartenir à la nation.

La plainte vise à révéler ce qu’elle implique pour la démocratie centrafricaine. Elle dit que l’exclusion juridique peut devenir une exclusion politique. De fait, Dologuélé transforme une sanction judiciaire en symbole : celle d’une fracture entre l’État et certains de ses opposants.

Par conséquent, l’affaire dépasse la personne. Elle interroge la valeur de la citoyenneté et la solidité des institutions. En saisissant un organe international, il élargit son combat.

Désormais, il dispute plus que des intérêts immédiats. Il met en jeu des principes universels. L’arène change : du local à l’international. Le débat porte sur la légitimité des institutions.

« J’attends que ma nationalité et mon passeport me soient restitués, et de pouvoir me présenter aux élections », a déclaré mercredi à l’AFP M. Dologuélé, sans plus de détails. Il a déposé sa candidature le 8 octobre pour la présidentielle du 28 décembre.

– Dologuélé contre l’État –

Sa plainte vise à obtenir la réintégration de ses droits civils et politiques. Si elle aboutit, il retrouvera la possibilité de concourir officiellement.

La justice centrafricaine subit des pressions. Elle a besoin d’un coup de main international, a ajouté M. Dologuélé, sans plus de détails. Il est arrivé deuxième de la présidentielle de 2020, derrière Faustin‑Archange Touadéra, réélu au premier tour. La phrase lie fragilité judiciaire et enjeu politique.

Les décisions du Conseil des droits de l’Homme ne lient pas juridiquement. La procédure n’impose pas d’effet contraignant. Le plaignant doit d’abord épuiser toutes les voies de recours locales pour que sa plainte soit recevable.

Sans recours locaux épuisés, le Comité peut rejeter la saisine. La voie internationale reste subordonnée à l’épuisement des mécanismes nationaux.

Le 16 octobre, un tribunal de Bangui a statué contre Anicet‑Georges Dologuélé. Huit jours après son dépôt de candidature, il a été déclaré non-centrafricain. Le tribunal a rappelé qu’il avait acquis la nationalité française en 1994.

Il s’est appuyé sur l’article du code de la nationalité de 1961 : « tout Centrafricain qui acquiert une nationalité étrangère perd la nationalité centrafricaine ». La décision écarte sa qualité de citoyen et menace sa participation à la présidentielle.

M. Dologuélé a renoncé en août à la nationalité française. Il l’a fait pour se conformer à la Constitution révisée en 2023. La révision interdit désormais aux binationaux de briguer la présidence. Sa renonciation visait à préserver sa candidature présidentielle. Pourtant, la décision judiciaire remet en cause l’effet de cet acte.

– Dologuélé porte l’affaire à l’ONU –

Cette révision, adoptée par référendum, a en outre levé la limitation du nombre de mandats; par conséquent, elle permet au président Touadéra de briguer un troisième mandat.

Président de l’Union pour le Renouveau centrafricain (Urca), M. Dologuélé dénonce un « acharnement » contre sa personne et conteste l’application de l’article du code de la nationalité.

« On ne peut pas rendre quelqu’un apatride », a-t-il expliqué à l’AFP, « et après, qu’est-ce qui va arriver, ils vont m’arrêter? »

Ses avocats ont déposé la plainte mercredi à Genève. « Le pouvoir en place tente de confisquer la démocratie, nous engagerons toutes les voies de droit pour mettre fin à cette dérive dictatoriale », a déclaré Me Robin Binsard à l’AFP.

Le Conseil constitutionnel doit, au plus tard le 16 novembre, valider la liste des candidats à la présidentielle.

D’abord, il examinera les dossiers; ensuite, il rendra sa décision finale le 16 novembre au plus tard. Par conséquent, les candidatures doivent être en règle avant cette date.

2,3 millions d’électeurs sont attendus aux urnes le 28 décembre. Le scrutin sera quadruple : présidentiel, législatif, régional et municipal. L’estimation vient de l’Autorité nationale des Élections. La mobilisation électorale est donc massive et couvrira plusieurs niveaux de pouvoir.

Source: Agence France-Presse

Le Veuf d’une victime du crash d’Ethiopian obtient 28,45 millions de dollars

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Depuis le 3 novembre, dans une salle austère du tribunal fédéral de Chicago, le procès contre Boeing s’est tenu sous haute tension, opposant le géant aéronautique au veuf d’une victime du crash d’Ethiopian, l’un des 157 passagers morts en mars 2019.

Mercredi, le jury a rendu son verdict. 28,45 millions de dollars. Une somme qui ne ramènera pas les morts, mais qui résonne comme un signal : même les géants doivent répondre de leurs actes. Ce jugement dépasse le cadre d’un simple dédommagement.

Il incarne la quête de justice des familles brisées, et rappelle que derrière chaque défaillance industrielle, il y a des vies fauchées. Le ciel, ce jour-là, n’a pas pardonné. La justice, elle, vient de parler.

Dans la salle du tribunal, le silence a suivi le verdict. Puis Soumya Bhattacharya a parlé. Son épouse, Shikha Garg, a péri dans le crash du 737 MAX 8. « Ce verdict nous satisfait.

Nous voulions un procès avec jury. C’est chose faite. » Ses mots, sobres mais fermes, portent le poids de l’attente, de la douleur, et de la justice rendue. Ce n’est pas une victoire. C’est une reconnaissance. Et dans ce combat solitaire contre un géant industriel, c’est déjà immense.

C’est une première. Boeing faisait face à un procès civil après le crash du 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines. Le précédent drame, en octobre 2018, impliquait le même modèle, exploité par Lion Air. Deux catastrophes. Une seule entreprise sur le banc des accusés.

Boeing a reconnu sa part de responsabilité dès 2019. Un logiciel antidécrochage a contribué aux deux crashs. 346 morts. Une défaillance technique. Un aveu lourd de conséquences.

– Le prix d’une vie face à la justice –

Le jury, composé de cinq femmes et trois hommes, n’a examiné qu’un seul dossier : celui des ayants droit de Shikha Garg, résidente de New Delhi. La seconde plainte prévue a été retirée. Un accord à l’amiable a été conclu à la fin du deuxième jour d’audience.

Deux heures. C’est le temps qu’il a fallu au jury pour trancher. Résultat : 28,45 millions de dollars pour M. Bhattacharya. Il était présent, chaque jour, dans la salle d’audience. Il a entendu, vu, attendu. La justice a fini par parler.

Le contraste était saisissant. Shanin Specter, avocat du plaignant, a demandé entre 80 et 230 millions de dollars. En face, Dan Webb, représentant Boeing, n’en proposait que 11,95. Deux visions. Deux mondes. Un affrontement.

Dès l’ouverture du procès, Dan Webb a posé les bases. Boeing reconnaît devoir indemniser. Mais le désaccord porte sur le montant. Pas sur le principe. Sur le prix d’une vie.

Mercredi, en pleine plaidoirie, Dan Webb a exprimé les regrets de Boeing. Il s’est tourné vers Soumya Bhattacharya. Face à lui, il a présenté les excuses du constructeur. Un geste. Des mots. Mais le deuil reste.

« Nous sommes terriblement désolés pour tous ceux qui ont perdu un être cher. » C’est la réaction officielle de Boeing après le verdict. Des mots attendus. Mais pour les familles, le vide reste.

« La plupart des plaintes ont été réglées à l’amiable. Mais les familles ont le droit d’aller jusqu’au bout. Nous respectons ce choix. » C’est ce qu’a affirmé Boeing après le verdict.

Le 10 mars 2019, le vol ET302 d’Ethiopian Airlines s’est écrasé. L’appareil, un Boeing 737 MAX 8, avait décollé d’Addis-Abeba pour Nairobi. Six minutes plus tard, il s’abîmait au sud-est de la capitale. 157 morts. 35 nationalités. Un drame mondial.

– Mort injustifiée –

Entre avril 2019 et mars 2021, Boeing a été visé par 155 plaintes. Des proches de victimes ont attaqué pour mort injustifiée, négligence, et plus encore. Le chiffre est lourd. La colère, persistante.

Au lancement du procès, onze plaintes étaient encore actives. Trois ont été réglées hors tribunal. Une a débouché sur un verdict favorable. Le processus avance. Mais la justice reste fragmentée.

Shikha Garg avait 32 ans. Elle venait de se marier, trois mois plus tôt, après six ans de vie commune. Consultante pour un programme de développement de l’ONU, elle voyageait pour son travail. Le crash a tout interrompu. Sa vie. Son avenir. Son engagement.

Shikha Garg se rendait à Nairobi pour l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement. Comme beaucoup de victimes. Elle préparait un doctorat sur les énergies renouvelables. Un avenir prometteur. Brisé net.

Ils s’étaient rencontrés aux Nations Unies. Leur travail les avait réunis. M. Bhattacharya devait être à bord du vol ET302. Il a annulé à la dernière minute, pour raisons professionnelles. Un choix. Un sursis.

« Ne pas avoir été avec elle, c’est mon plus grand regret. » Soumya Bhattacharya l’a confié au procès. Ils voulaient des enfants. Un projet de vie. Brisé.

– Quand la justice contourne la douleur –

Fin octobre, lors d’une audience préparatoire, les avocats de Shikha Garg ont révélé qu’elle était enceinte. Début de grossesse. Mais le jury n’en a rien su. La procédure l’a empêché. Un détail crucial. Écarté.

Après le crash de Lion Air, des dizaines de plaintes ont été déposées aux États-Unis. Aujourd’hui, une seule reste ouverte. Le reste a été réglé. Mais la justice n’a pas fini de parler.

Boeing affirme avoir versé « plusieurs milliards de dollars » aux ayants droit. À cela s’ajoutent les montants issus d’une procédure pénale fédérale au Texas. Des chiffres. Mais aucune somme ne rend justice.

Le 6 novembre, le juge a tranché. Les poursuites ont été abandonnées. C’était une requête du ministère américain de la Justice. Deux accidents. Un volet judiciaire refermé. Mais pas pour les familles.

L’accord annoncé en mai prévoit 1,1 milliard de dollars versés par Boeing. Dont 444,5 millions pour un fonds d’indemnisation des familles. Des chiffres. Des réparations. Mais aucune somme ne remplace une vie.

Source: Agence France-Presse

Le G7 sur tous les fronts : entre appels à la paix et tensions diplomatiques

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Le G7 sur tous les fronts : mercredi, les grandes puissances ont lancé un appel pressant à la paix. L’Ukraine, ravagée par plus de trois années de guerre, doit retrouver le silence des armes. Mais si le soutien à Kiev est réaffirmé, le ton reste mesuré envers Moscou. Le G7 avance avec prudence, condamne sans provoquer et tente de maintenir l’équilibre diplomatique sur un fil.

Ce choix, lourd de diplomatie, révèle une stratégie prudente face à un adversaire toujours convaincu de sa victoire.

Dans le même souffle, les ministres ont braqué les projecteurs sur le Soudan, théâtre d’une guerre qui s’intensifie. Là-bas, la faim s’installe, les civils fuient, les violences sexuelles se multiplient.

Le G7 tire la sonnette d’alarme, dénonçant une tragédie humaine qui dépasse les frontières. Deux conflits, deux urgences, un même cri : stopper l’engrenage.

À Niagara, après deux jours de discussions, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont lancé un appel clair : il faut faire taire les armes en Ukraine, et vite.

Leur déclaration, portée par les voix des États-Unis, de la France, du Canada, de l’Italie, de l’Allemagne, du Royaume-Uni et du Japon, résonne comme un cri diplomatique.

Ce n’est plus une demande, c’est une injonction : le cessez-le-feu est vital, urgent, incontournable.

– La guerre en filigrane –

Le G7 affiche son unité. Mais il reste prudent. Chaque mot est pesé. Il condamne sans provoquer. Il alerte sans escalader. L’équilibre est précaire. La diplomatie avance sur un fil.

Le G7 prévient : aucune frontière ne doit être changée par la force. Soutien total à Kiev. La souveraineté de l’Ukraine reste non négociable.

L’Ukraine veut en finir. Vite. Son ministre des Affaires étrangères, Andriï Sybiga, presse le G7 : il faut investir davantage. Missiles, drones, défense aérienne — Kiev réclame du concret.

Selon lui, le président russe Vladimir Poutine « se fait toujours l’illusion qu’il peut gagner ».

Ottawa frappe Moscou avec de nouvelles sanctions. L’annonce tombe alors que l’hiver approche. L’Ukraine subit des attaques intensifiées sur ses infrastructures énergétiques. La pression monte.

Le mois dernier, Donald Trump a sanctionné Rosneft et Lukoil. Il accuse Poutine de prolonger la guerre. Le ton est frontal. Le message, sans détour.

– « Impact dévastateur » –

À Niagara, le G7 ne s’est pas réuni seul. Pour cette seconde rencontre de l’année, les grandes démocraties ont tendu la main à d’autres puissances : Afrique du Sud, Australie, Brésil, Inde, Mexique, Corée du Sud, Arabie saoudite. Sept invités, sept regards sur un monde en crise.

Ce geste dépasse la courtoisie diplomatique. Il traduit une volonté d’inclusion, une reconnaissance que les équilibres globaux ne se jouent plus à huis clos. Dans un monde fragmenté, élargir le cercle devient une nécessité. Car les conflits d’aujourd’hui appellent des réponses collectives, et chaque voix compte.

Tous ont évoqué le conflit au Soudan, qui s’est encore aggravé ces dernières semaines.

Le G7 dénonce une guerre dévastatrice. La famine ravage les civils. La crise humanitaire atteint un sommet mondial. Les violences sexuelles sont condamnées sans réserve.

Depuis avril 2023, le Soudan s’effondre. L’armée affronte les FSR. Les deux camps sont accusés d’exactions. Le bilan est lourd : des dizaines de milliers de morts, près de 12 millions de déplacés. L’ONU parle de la pire crise humanitaire mondiale.

Marco Rubio hausse le ton. Il exige l’arrêt immédiat des livraisons d’armes aux FSR. Selon lui, ces paramilitaires poursuivent leurs avancées grâce à un soutien extérieur. Il appelle à agir. Sans délai.

Des ONG accusent les Émirats arabes unis de livrer des armes aux FSR. Abu Dhabi dément. Pourtant, les soupçons persistent. L’allié de Washington est dans la ligne de mire.

Deux sujets sensibles ont été écartés : le Venezuela et le différend commercial entre le Canada et les États-Unis. Les discussions sont restées prudentes. Les tensions, elles, restent en suspens.les non-dits d’un sommet sous haute tension

– Les non-dits d’un sommet sous haute tension –

Marco Rubio quitte le Canada en affirmant : le Venezuela n’a pas été abordé. Pourtant, la veille, Jean-Noël Barrot exprimait son inquiétude. Les opérations militaires américaines dans les Caraïbes suscitent des tensions.

Les États-Unis ont lancé plusieurs frappes dans les Caraïbes et le Pacifique. Cibles : des embarcations suspectées de trafic de drogue. Aucune preuve fournie. Bilan : 76 morts. L’opération soulève des questions.

Le différend commercial entre le Canada et les États-Unis n’a pas été abordé. Silence diplomatique. Les tensions restent en arrière-plan.

Les discussions commerciales entre Ottawa et Washington ont déraillé. En cause : une publicité canadienne sur les droits de douane. Donald Trump, vexé, a mis fin aux pourparlers fin octobre. Depuis, le Canada se dit prêt à reprendre le dialogue.

Anita Anand se dégage du dossier. Elle affirme ne pas l’avoir abordé avec Marco Rubio. Le sujet reste en suspens.

Anita Anand rassure : les relations de travail sont solides. Elle précise que les échanges ont porté sur l’Ukraine, le Moyen-Orient, Haïti et l’Arctique. Le ton est coopératif, le dossier commercial reste de côté.

Source: Agence France-Presse

Fractures au sommet de l’État : la coalition présidentielle sénégalaise sous tension

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Mardi, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a brisé le silence, révélant les fractures au sommet de l’État. Dans une déclaration grave, il a dénoncé les « facteurs de division » qui minent la coalition présidentielle, jetant une lumière crue sur les tensions internes qui fragilisent l’architecture du pouvoir.

Ce n’était pas un simple constat : c’était un coup de semonce. Derrière ces mots, une inquiétude plus profonde affleure — celle d’un pouvoir qui se fissure de l’intérieur.

Les regards se tournent vers Ousmane Sonko, son Premier ministre, compagnon de lutte devenu source d’incertitude. Le tandem qui incarnait l’espoir d’un renouveau semble vaciller.

Et dans cette brèche, c’est tout un projet politique qui pourrait s’effondrer. Le symbole d’une unité promise se heurte à la réalité d’un pouvoir partagé.

Début septembre, Bassirou Diomaye Faye a tranché. Il a limogé Aïda Mbodj, coordinatrice de la coalition « Diomaye président ». Proche d’Ousmane Sonko, elle incarnait un pilier du dispositif électoral.

Le président a officialisé cette décision dans une « lettre d’information » adressée aux partis alliés. Ce geste marque une rupture. Et accentue les tensions internes.

Bassirou Diomaye Faye a remplacé Aïda Mbodj. Il a nommé Aminata Touré pour réorganiser la coalition présidentielle.

Ancienne première ministre, elle entretient, selon la presse, des relations tendues avec Ousmane Sonko. Ce choix interpelle. Il accentue les fractures. Et relance les interrogations sur l’unité du pouvoir.

Samedi à Dakar, Ousmane Sonko a pris position. Devant une foule massive, il a réaffirmé son soutien à Aïda Mbodj. Il a rejeté tout changement à la tête de la coalition. Ce message est clair. Il défie la décision du président Faye. Et il creuse davantage le fossé au sommet de l’État.

– L’union au sommet vacille –

Le président Faye dénonce l’inertie. Il pointe les divisions internes. Pourtant, la coalition « Diomaye président » suscite un vif intérêt. Ce contraste l’inquiète. Il le souligne dans sa lettre. Et appelle à une réorganisation urgente.

Samedi, Ousmane Sonko a évoqué sa relation avec le président Faye. Il a mis en garde. Selon lui, certains cherchent à semer la discorde. Il n’a cité aucun nom. Mais le message est clair : il défend leur alliance. Et dénonce les manœuvres internes.

Ousmane Sonko a réagi. Il a dénoncé ceux qui espèrent une rupture avec le président Faye. « Tout peut arriver », a-t-il admis. Mais il a affirmé que la séparation ne viendrait pas de lui. Ni, selon lui, de Faye. Une déclaration qui se veut rassurante. Mais qui souligne la tension ambiante.

Depuis 2024, le Sénégal vit une situation inédite. Le président Faye doit son poste à son Premier ministre. Sans l’invalidation judiciaire, Sonko aurait été élu. Ce renversement crée un déséquilibre. Et nourrit les tensions au sommet de l’État.

Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye ne sont pas de simples alliés : ils sont les visages d’un combat partagé. Pendant trois années, ils ont affronté le pouvoir de Macky Sall, au prix de leur liberté.

Leur emprisonnement, loin de les affaiblir, a renforcé leur aura. Leur victoire en 2024 a incarné un tournant, un souffle nouveau, surtout pour la jeunesse sénégalaise. Ensemble, ils formaient un attelage porteur d’espoir.

Mais les fondations de cette alliance, forgées dans l’adversité, sont aujourd’hui mises à l’épreuve par les dynamiques du pouvoir. Et l’histoire commune devient un champ de tension.

M. Faye avait nommé M. Sonko à la tête du gouvernement après son élection.

Source: Agence France-Presse

Ukraine: un proche de Zelensky accusé d’orchestrer un vaste système de corruption

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Mardi, Kiev a été secouée par une affaire de corruption au sommet de l’État. Timour Minditch, proche du président Zelensky et figure influente du secteur énergétique, est accusé d’avoir orchestré un système tentaculaire évalué à près de 100 millions de dollars.

Derrière les chiffres, c’est une fracture morale qui s’ouvre au cœur du pouvoir ukrainien. Tandis que le pays lutte pour sa survie face à l’agression russe, cette affaire révèle une autre bataille : celle contre les démons internes.

Le symbole est fort. L’intégrité du cercle présidentiel vacille, et avec elle, la confiance d’un peuple en guerre.

Ces accusations marquent un tournant. Le scandale de corruption dans l’énergie s’aggrave. Le pouvoir ukrainien se déchire. La tension monte. Le bras de fer interne s’intensifie.

M. Minditch est copropriétaire de la société de production audiovisuelle Kvartal 95, fondée par M. Zelensky, qui était un humoriste vedette avant de se lancer en politique.

– Corruption nucléaire –

Le procureur est formel. Minditch contrôlait tout. Les juges le décrivent comme le maître d’un empire financier occulte. Proche du président, il agissait dans l’ombre. L’accusation est grave.

Accumulation, distribution, blanchiment — tout passait par lui. Et ce n’était pas n’importe quel secteur : c’était l’énergie, colonne vertébrale d’un pays en guerre.

L’accusation ne vise pas seulement un homme, elle éclaire un système. Un pouvoir parallèle, tapi dans les ombres du pouvoir officiel.

Le suspect a profité de ses « relations privilégiées avec le président ukrainien » pour ses activités criminelles, a-t-il ajouté.

Les enquêteurs ciblent le ministre de la Justice. Guerman Galouchtchenko, ex-ministre de l’Énergie, aurait touché des avantages personnels. Selon le Parquet anticorruption, il aurait monnayé son contrôle sur les flux financiers du secteur énergétique. L’affaire remonte au sommet.

Lundi, la NABU a frappé fort. Les enquêteurs ont démantelé un réseau de corruption de 100 millions de dollars.Cinq suspects arrêtés. Sept inculpés. Le scandale s’élargit.

Les enquêteurs ont collecté des milliers d’heures d’enregistrements audio.Elles prouvent l’existence d’une organisation criminelle de haut niveau. Elle opérait dans l’énergie et la défense. C’est ce qu’a déclaré l’Agence anticorruption.

– Minditch a quitté le pays –

L’opération “Midas” a frappé après 15 mois d’enquête. En collaboration avec le SAPO, elle a mené à 70 perquisitions. Résultat : un système criminel révélé. Le réseau extorquait les sous-traitants d’Energoatom. Il s’était solidement implanté.

Energoatom avait confirmé avoir fait l’objet d’une perquisition et avait dit coopérer à l’enquête, sans commenter les accusations de corruption.

Les enquêteurs ont perquisitionné les domiciles de Galouchtchenko et Minditch. L’information vient de médias ukrainiens. L’étau se resserre.

Oleksander Abakoumov, chef de l’équipe d’enquête du NABU, a déclaré à la télévision d’État que M. Minditch avait quitté le pays peu avant.

Le ministère ukrainien de la Justice a indiqué que M. Galouchtchenko de son côté coopérait avec les enquêteurs et qu’il s’abstiendrait de tout autre commentaire.

– Scandale Energoatom –

Le NABU et le SAPO sont deux organismes anticorruption indépendants du pouvoir.

Mardi, le gouvernement a tranché. Le gouvernement a limogé le conseil de surveillance d’Energoatom. Les enquêteurs le jugent central dans le système de corruption. L’État réagit.

Le gouvernement agit. Un audit d’urgence est lancé. Le conseil d’Energoatom est limogé. Pour la Première ministre Ioulia Svyrydenko, ce sont les “premières mesures” pour relancer l’entreprise.

Zelensky a réagi. Après les perquisitions, il a jugé les actions anticorruption “absolument nécessaires”. Il a appelé les responsables à coopérer. Le message est clair.

Mardi en fin de soirée, il n’avait pas encore commenté les accusations portées à l’encontre de Timour Minditch.

La Russie bombarde le secteur énergétique. Les coupures s’enchaînent. Pendant ce temps, des responsables détournent des fonds. Le scandale indigne la population.

Et l’éradication de la corruption est l’une des principales conditions d’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne (UE).

Zelensky a tenté de reprendre la main. Cet été, il a voulu placer le NABU et le SAPO sous contrôle gouvernemental. Résultat : critiques vives. L’opinion publique s’est braquée. Bruxelles aussi.

Source: Agence France-Presse

Le Mali sous étau jihadiste : deux mois de blocus, de pénuries et de silence

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Le Mali est sous étau jihadiste. Depuis septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, mène une offensive discrète mais implacable. Le pays s’enfonce dans une crise silencieuse, marquée par les blocus et les pénuries.

Ils ne frappent pas par les armes, mais par l’étouffement. Localité après localité, convoi après convoi, ils dressent des blocus, coupent les routes, isolent les populations. Le carburant ne passe plus. L’économie suffoque.

Ce n’est plus une guerre de terrain : c’est une guerre de nerfs, une guerre de patience. Et dans ce bras de fer invisible, c’est tout un pays qui vacille, pris au piège d’un étranglement méthodique. Le blocus devient symbole : celui d’un pouvoir défié, d’un peuple pris en otage, d’un avenir suspendu.

La junte malienne vacille. Depuis septembre, les jihadistes du JNIM bloquent les villes et convois. Le carburant ne circule plus. L’économie s’étouffe. Le Mali, enclavé et dépendant des importations, subit une pression croissante. Et le pouvoir militaire perd du terrain.

– Axes routiers sous contrôle du JNIM –

Le JNIM cible les convois de carburant. Il frappe les grands axes vers le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Ces routes sont vitales : elles acheminent l’essentiel des importations maliennes. Le pays, enclavé, se retrouve piégé. Et l’étau se resserre.

Fin octobre, une vidéo glaçante a circulé. Le JNIM, bras armé d’Al-Qaïda au Sahel, y proclame une nouvelle réalité : autour de Bamako, chaque route devient une zone de guerre.

Ce n’est plus seulement une question de sécurité, mais de contrôle total. Les jihadistes ne se contentent pas de bloquer : ils dictent. Dans les transports, ils imposent la séparation entre hommes et femmes. Leur guerre s’étend au corps social, à l’intimité, aux gestes du quotidien.

Ce n’est pas seulement une offensive militaire : c’est une tentative de remodeler l’ordre public selon leur vision. Et dans cette emprise qui avance masquée, c’est toute la capitale qui se retrouve encerclée — physiquement, symboliquement, idéologiquement.

Toutefois, la situation semble s’améliorer légèrement depuis quelques jours. Plusieurs convois de carburant sous escorte militaire ont été acheminés vers la capitale et certaines localités du pays.

MSC et CMA-CGM avaient suspendu leurs opérations au Mali. Mais ils ont fait marche arrière. Des accords avec le gouvernement ont permis leur retour. Le commerce reprend, sous tension.

– Situation à Bamako –

Dans la capitale, la situation s’est améliorée même si les files d’attente dans les stations-service perdurent.

Le carburant revient. Après des semaines de pénurie, les convois arrivent enfin. Tous les secteurs avaient été touchés. La pression baisse, mais la tension reste palpable.

Lundi, les écoles et universités ont rouvert. Elles étaient fermées depuis deux semaines. La pénurie de carburant avait forcé les autorités à suspendre les cours. L’enseignement reprend, mais l’incertitude demeure.

Les transports restent perturbés. L’électricité manque. Depuis le blocus, rien n’est revenu à la normale. Le quotidien reste fragile. Et la reprise est incomplète.

À Bamako, la pénurie persiste. Sur plus de 700 stations-service, seulement 110 fonctionnent — et de manière aléatoire. Le carburant reste rare. La capitale tourne au ralenti.

L’État malien perd du terrain. De vastes zones échappent à son contrôle. Ses forces se replient autour de Bamako. Objectif : protéger le régime. Le reste du pays reste vulnérable.

– Dans le reste du pays –

La crise persiste hors de Bamako. Le sud et le centre du Mali restent sous blocus jihadiste. Les convois de carburant n’arrivent pas. L’attente se prolonge. La population s’essouffle.

Mopti et Bandiagara sont plongées dans le noir. Depuis un mois, plus d’électricité. La crise énergétique s’installe. Le quotidien devient insoutenable.

Dioïla est à sec. À 160 km de Bamako, aucune station-service n’a de carburant. L’Essor, quotidien d’État, confirme la rupture. La ville est paralysée.

Le carburant revient à Ségou et Sikasso. C’est la première livraison depuis plusieurs semaines. Mais Mopti reste à sec. Depuis début septembre, aucune citerne n’y est arrivée. L’inégalité s’installe.

À Ségou, l’espoir renaît. Un habitant parle de solidarité. Il mise sur l’arrivée des citernes pour améliorer la situation. Mais rien n’est encore gagné.

L’électricité se fait rare. Depuis le début du blocus, la fourniture s’est dégradée. Au mieux, huit heures de courant par jour. Le quotidien devient instable. La crise énergétique s’installe.

Le nord du Mali échappe aux blocus. La zone reste approvisionnée grâce aux convois venus du Niger. Là-bas, les stocks tiennent. Le contraste avec le centre et le sud est frappant.

– Réactions internationales –

Face à la dégradation de la situation, les États-Unis et le Royaume-Uni ont annoncé il y a deux semaines le retrait de leur personnel non essentiel du Mali, et plusieurs ambassades, dont la France, ont demandé à leurs ressortissants de quitter le territoire.

Le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Mahmoud Ali Youssouf a fait part dimanche de sa « profonde préoccupation » face à la dégradation de la sécurité au Mali et appelé à une « action internationale urgente ».

À l’aéroport Modibo Keïta de Bamako dimanche, les étrangers étaient « de plus en plus nombreux » à quitter le pays, selon un chef d’escale d’une compagnie aérienne africaine.

Toutefois, il n’y a pas d’affluence massive ou de mouvement de panique, a constaté un journaliste de l’AFP.

« On assiste à beaucoup de départs de Chinois qui étaient nombreux dans les petites localités », explique à l’AFP un agent d’une compagnie internationale.

« Les expatriés au Mali, surtout occidentaux, se comptent sur le bout des doigts. Il n’y a pas de départs massifs, puisqu’il n’y en a plus beaucoup », poursuit l’agent.

Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères français, Pascal Confavreux, 4 300 Français sont inscrits sur la liste consulaire. « Leur sécurité est prioritaire », a-t-il insisté la semaine dernière.

– Prise de Bamako peu crédible –

L’hypothèse d’une prise de Bamako par le JNIM semble peu probable à ce stade, selon les observateurs, les jihadistes n’en ayant pas les capacités militaires ou de gouvernance.

Toutefois, leur objectif est bien « la chute de la junte » afin d’installer « un califat », a estimé lundi le chef des services de renseignements extérieurs français Nicolas Lerner, interrogé sur la radio France Inter.

Source: Agence France-Presse

Projet Cstar à Kribi : 118,2 milliards Fcfa de financement

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Le projet Cstar à Kribi connait des avancées notables. L’on parle de 118 milliards Fcfa qui représentent l’apport en fonds propres de la Snh.

La Société nationale des hydrocarbures (Snh) et Bgfi Bank Cameroun ont signé à Yaoundé, une convention cadre et un mandat d’arrangement. Ce, pour le financement du Projet Cstar à Kribi. Ce financement s’élève à 118,2 milliards Fcfa (210 millions de dollars US), représentant l’apport en fonds propres de la Snh.

Lancé le 17 juillet 2025 à Lolabé, le Projet Cstar est une ambitieuse construction d’une nouvelle raffinerie de pétrole. D’une capacité de 30 000 barils par jour (1,5 million de tonnes/an). Ledit projet nécessite un investissement global de près de 350 milliards Fcfa (621,96 millions de dollars US). « Sollicitée par l’ADG de la Snh, Adolphe Moudiki, Bgfi Bank s’engage. Selon son ADG Abakal Mahamat, à mobiliser les fonds sous 90 jours. Et à structurer le financement en mobilisant des ressources régionales ».

Projet crucial

Ce projet, dont la mise en service est prévue en juin 2028, est crucial pour le Cameroun.  Il vise à compenser l’absence de raffinage local depuis l’incendie de la Sonara en 2019. Aussi et surtout à substituer jusqu’à 30 % des importations de produits pétroliers. A créer plus de 2 000 emplois directs. Bien plus  à générer des économies budgétaires estimées à 150 millions de dollars US par an en devises.

Pétrole : Vérités sur la nouvelle raffinerie

Selon les prévisions de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Contenues dans le rapport de son Comité de politique monétaire. Sur les « principaux indicateurs économiques, monétaires et financiers de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA)». Publié en mars 2025, la production pétrolière au Cameroun devrait culminer à 2,9 millions de tonnes en 2025. Ce qui correspond à une baisse de 300 000 tonnes en glissement annuel.

Baisse constante

Cette projection révèle surtout que le Cameroun devrait enregistrer. En 2025, sa production pétrolière la plus faible depuis au moins l’année 2023. En effet, selon le document de la banque centrale des pays de la Cemac. Cette production est estimée à 3,2 millions de tonnes en 2024. Après 3,3 millions de tonnes en 2023, révélant ainsi une baisse constante depuis au moins 2 ans.

Tension post-électorale : Michèle Ndoki échappe à un kidnapping

Michèle Ndoki, militante politique, remet en cause la victoire de Paul Biya à la présidentielle d’octobre 2025.

Où est passée Michèle Ndoki ? Lavocate inscrite au barreau du Cameroun donne de ses nouvelles à ses partisans. La militante politique camerounaise affirme avoir fui un kidnapping et remet en cause la victoire de Paul Biya.

En effet, elle affirme s’être résolue à l’exil en Côte d’Ivoire, après avoir, selon elle, échappé à une tentative d’enlèvement. Attribuée à des agents liés au régime en place. Elle déclare avoir été exfiltrée grâce à l’appui de certains contacts au sein même du gouvernement etc… Et soutient également que les résultats officiellement attribués à Paul Biya ne reflètent pas la réalité issue des urnes.

Favorable à une alternance

Avocate, activiste, femme politique, ancienne membre du Mrc, Michèle Ndoki a toujours milité pour le changement au Cameroun.  La cofondatrice du mouvement Les bâtisseurs de la Nation est favorable à une alternance à la tête de l’Etat.

À deux semaines de l’élection présidentielle, le Cameroun avait enregistré une vague de tensions. De nombreux acteurs de la société civile évoquaient quelques soupçons de fraude et déficit de transparence. Aussi dénonçaient-ils,  la non-transparence du processus électoral. Mise au parfum, une coalition d’associations citoyennes, baptisée Forces alternatives pour le changement, lançait une application mobile inédite.

MRC – Présidentielle 2025: Michèle Ndoki s’exprime!

Application innovante

À Yaoundé, des développeurs bénévoles avaient mis au point une application innovante. Celle-ci devait permettre aux électeurs de signaler en temps réel les irrégularités dans les bureaux de vote. Compatible avec WhatsApp et Telegram, elle devrait faciliter la remontée d’informations depuis tout type de téléphone, même les plus basiques.

« L’objectif est simple. Permettre à chaque citoyen, même peu familier avec la technologie, de contribuer à la transparence du scrutin », expliquait-elle. La porteuse du projet.  « Grâce à la géolocalisation et à une équipe répartie dans plusieurs régions, les signalements sont vérifiés et analysés rapidement. Une réponse technologique à un besoin démocratique urgent. « Les données sont sécurisées hors du territoire pour éviter toute tentative de censure ou de piratage», poursuivait-elle.

En son temps, l’initiative avait été saluée par de nombreux défenseurs de la démocratie. Engagée auprès du mouvement d’opposition Mrc, elle est une des avocates de son leader, Maurice Kamto. Elle est blessée par balle lors d’une manifestation le 26 janvier 2019 à Douala.

Libération des prisonniers : L’ultimatum de Issa Tchiroma…

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Du fond de son refuge, Issa Tchiroma candidat du Fscn exige la libération des prisonniers arrêtés dans le cadre de la crise post-électorale et met le garde le régime.

Issa Tchiroma fait parler de lui. Après avoir appelé les camerounais à observer « les villes mortes » en signe de protestation. Il lance un ultimatum au régime. « Le 6 novembre, le peuple camerounais a été témoin d’un acte de hold-up de son État. Et c’est une honte terrible. Je donne au régime Biya 24h pour libérer tous les prisonniers arbitrairement arrêtés. Pour leurs opinions ou leur soutien à la vérité. Passé les 24h, les conséquences vous incombent », menace Issa Tchiroma Bakary.

121 personnes déférées

Pendant la crise post-électorale, de nombreux citoyens ont été arrêtés. Et placés en garde à vue administrative dans les prisons du pays. Selon Me Meli, 121 personnes déférées le jeudi 7 novembre 2025. 52 au tribunal militaire, 69 au parquet du tribunal de première instance.

« Le parquet du tribunal militaire de Yaoundé a reçu 52 déférés dans la journée: Daga Ludovie, Roland Assoah Etoga, P. Mvoum, E. Ntonga, Brice Tchiouo, Kevin Fotsing Signe, Jackson Tousse. Et 45 autres ramassés, déférés le 30 octobre 2025, tous des victimes de l’inquisition post-électorale en cours. Le commissaire du gouvernement les a retourné dans les centres d’internement originels, 4 au SCRJ et le reste à la Légion de gendarmerie», dit-on.

Cameroun : Issa Tchiroma dénonce l’enlèvement de deux proches

Privation de liberté

Selon le conseil, Ekane Anicet, Djeukam Tchameni et le Pr Aba’a Oyono n’ont pas fait partie du groupe des déférés. Comme ce fut le cas le 30 octobre 2025.  Il dénonce le fait qu’ « aucun motif ne soit fait retour des 52 au total. Ou du non déferrement des 3 cités n’a filtré aux oreilles de la défense. Leur privation de liberté reste maintenue malgré la cessation de leurs gardes à vue ».

« Pendant que l’équipe de défense assistait ces 52 au tribunal militaire de Yaoundé, elle apprend qu’un autre groupe des ramassés. Qui étaient internés au Groupement de la gendarmerie composé de 69 personnes a été déféré. Au parquet du Tribunal de Première Instance de Yaoundé Centre Administratif comprenant 9 mineurs », nous apprend la défense.

Aussi apprend-elle par la même occasion que « les ramassés par la police nationale qui séjournent dans ses cellules. Non encore complètement identifiées n’ont pas fait l’objet de déferrement. Ce qui est confirmé par une descente d’avocats aussi au Parquet du Tribunal de Première Instance de Yaoundé Ekounou ».

Discours de Paul Biya : Une simple formalité ?

Le chef de l’Etat, Paul Biya, lors de son discours d’investiture, est resté muet sur le sort des personnes aux arrêts pour avoir protesté contre sa victoire.

Dans son allocution d’investiture, Paul Biya n’a pas parlé des citoyens embastillés dans le cadre de la crise post-électorale. Pour le huitième mandat placé sous le signe de l’espoir, Paul Biya fait la part belle à la jeunesse et à la femme.

De l’avis de certains observateurs politiques, le discours du chef de l’État a été une simple formalité. Ils disent avoir eu droit à une feuille de route qui ne place pas l’autonomisation. Et la protection des jeunes et des femmes au sommet des priorités nationales.

Bilan humain d’un processus électoral

A en croire ces mêmes observateurs, Paul Biya est resté muet sur le sort des morts. Il en est de même des blessés et des prisonniers de la crise post-électorale. Aussi le président réélu a ignoré le bilan humain d’un processus électoral qui a été particulièrement violent. « Il s’est contenté d’adresser ses sincères condoléances aux familles des victimes. Les blessés ont eu droit aux souhaits de bon rétablissement. Sans plus », conclut sentencieux un leader politique.

Qui reconnait toutefois que le chef de l’Etat a félicité les forces de défense et de sécurité pour leur courage. Leur abnégation et leur professionnalisme. Ces qualités, qui selon Paul Biya, ont permis de « maîtriser la situation ». Une situation qu’il a résumée en « scènes de pillage et de vandalisme d’une violence inouïe ». Mais aussi en « incendies, destructions des biens publics et privés », « attaques contre les forces de l’ordre ». Et « pertes en vies humaines » , dénonce ce leader politique.

Pourtant, dit-il, il s’agit des victimes de la répression menée par les policiers, les gendarmes et les militaires. Contre les manifestants sortis dans les rues pour contester la victoire de Paul Biya à l’élection présidentielle du 12 octobre.

Des opposants aux arrêts

« Certains contestataires s’opposaient à une réélection du président, âgé de 92 ans, dont 43 ans au pouvoir. D’autres revendiquaient la victoire de l’opposant Issa Tchiroma Bakary qui s’est déclaré vainqueur avant la proclamation des résultats. Les affrontements entre civils et forces du maintien de l’ordre ont éclaté dans plusieurs villes du pays. Dès la proclamation des résultats le 27 octobre par le Conseil constitutionnel », rappelle ce dernier.

Lui qui condamne le fait que « des opposants politiques soient aux arrêts : Anicet Ekane, Djeukam Tchameni. Le Pr Aba’a Oyono ou encore Françoise Aimée Titchio ». Et s’insurge contre le fait que « le gouvernement n’a communiqué aucun bilan humain officiel de toutes ces tensions enregistrées. Même le président réélu est resté muet sur ce point. Pourtant la prestation de serment marque la fin du cycle électoral de la présidentielle ».

Santé publique : Des sirops de toux frelatés  en circulation

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Depuis le mois d’août, environ une vingtaine d’enfants sont morts en Inde, après avoir consommé des sirops de toux frelatés, de marque Coldrif.

L’alerte est donnée par le président de Focaco et membre de l’Alliance internationale des organisations de patients (IAPO). Il s’agit des marques Coldrif, Respifresh et Relife qui sont aussi en circulation au Cameroun. Selon la Direction générale des Douanes.

Produit chimique

Ces médicaments contre la toux incriminés contiendraient du diéthylène glycol, un produit chimique hautement toxique. Ce n’est pas la première fois que des sirops fabriqués en Inde sont contaminés par cette substance. Et mis en cause dans la mort d’enfants. En 2023, plus de 140 victimes avaient été dénombrées en Gambie, en Ouzbékistan et au Cameroun.

Depuis le mois d’août, environ une vingtaine d’enfants sont morts dans les États indiens du Madhya Pradesh au centre. Et du Rajasthan (dans le Nord du pays) après avoir consommé du sirop pour la toux de marque Coldrif. Ce dernier était frelaté et contenait plus de 48 % de diéthylène glycol, un produit chimique hautement toxique.

« Deux jours avant ce 27 août où Rishika Peepre est tombée malade. Elle faisait ce que font tous les enfants de 5 ans. Elle dansait et jouait. Lorsque le père de la fillette l’a emmenée chez le médecin, celui-ci lui a prescrit un sirop pour la toux. Mais après l’avoir bu, elle a vomi toute la nuit ».

Contrefaçon : Un faux sirop « Apfer » en circulation

« Trois jours plus tard, elle a été hospitalisée, et son état s’est détérioré en l’espace d’une semaine. Quand son père s’est retrouvé à court d’argent, le 16 septembre, l’hôpital a refusé de poursuivre le traitement. Dix minutes après avoir quitté l’hôpital, Rishika est décédée, raconte le média indien en ligne.

Ingrédient toxique

En 2023, l’Organisation mondiale de la santé avait déclaré qu’un lot de sirop contre la toux et le rhume vendu au Cameroun. Sous la marque Naturcold contenait des niveaux extrêmement élevés d’un ingrédient toxique. Ce qui constituait la dernière d’une série d’avertissements récents concernant des sirops contre la toux.

L’étiquette de l’emballage du sirop indiquait qu’il avait été fabriqué par une société appelée Fraken International (Angleterre). Mais l’autorité britannique de régulation sanitaire a déclaré qu’une telle société n’existait pas dans le pays, avait déclaré l’OMS.

Qui affirmait que « des enquêtes sont toujours en cours pour déterminer l’origine du produit ». Alphonse Ayissi Abena, président de la Fondation camerounaise des consommateurs exhorte le Ministère de la santé publique. Et les Ordres des médecins et pharmaciens du Cameroun à se prononcer au plus vite sur cette situation périlleuse.

Maroua : Peur et arrestations après la présidentielle

Depuis la présidentielle d’octobre 2025, Maroua vit dans la peur. Des dizaines de personnes ont été arrêtées, souvent sans explication. Pendant ce temps, le président Paul Biya appelle les Camerounais à tourner la page et à rester unis.

À Maroua, capitale de l’Extrême Nord, la tension reste forte depuis l’élection du 12 octobre 2025. Après le scrutin, plusieurs habitants ont été arrêtés par les forces de sécurité. Selon des témoins, certaines personnes ont été emmenées sans qu’on informe leurs familles.

Officiellement, les autorités parlent d’arrestations liées à des « actes de violence » et à des « destructions de biens publics ». Mais sur le terrain, beaucoup pensent qu’il s’agit plutôt de représailles politiques contre ceux qui ont critiqué les résultats de l’élection.

Des proches des détenus crient à l’injustice. « Nos frères ne sont pas des criminels. Ils ont juste parlé », déclare un habitant de Maroua, très ému. La peur s’est installée dans la ville. Plusieurs familles ont quitté Maroua pour se réfugier au Tchad ou au Nigéria, craignant d’être arrêtées à leur tour.

L’opposant Issa Tchiroma Bakary a donné 48 heures au gouvernement pour libérer toutes les personnes arrêtées après les élections. De son côté, le gouvernement, à travers Benoît Ndong Soumhet, explique que ces interpellations visent à « maintenir l’ordre » face à des actes de pillage.

Présidentielle 2025 : Le Rdpc en mode reconquête à Maroua

Pendant ce temps, le président Paul Biya, déclaré vainqueur du scrutin, appelle au calme. Dans un message publié sur ses réseaux officiels, il demande aux Camerounais de « tourner la page » de la présidentielle et de cesser les discours de haine.

« Le Cameroun est notre bien commun. Nous devons le construire, pas le détruire », a écrit le chef de l’État, qui vient d’entamer son huitième mandat.

Mais à Maroua, la peur ne faiblit pas. Beaucoup attendent de voir si les promesses d’apaisement seront suivies d’actes concrets.

Nku’ua : Une fillette de trois ans retrouvée morte dans un puits

La découverte du corps sans vie de la petite Gaby, âgée de trois ans et disparue depuis le 6 novembre 2025, a plongé le village de Nku’ua dans une profonde émotion et une consternation générale.

Dans le petit village de Nku’ua, dans le Moungo, l’émotion est encore vive. La population pleure la disparition tragique de la petite Gaby, trois ans à peine, retrouvée morte dans un puits après deux jours de recherche.

Tout a commencé le jeudi 6 novembre 2025, lorsque la fillette a disparu sans laisser de trace. Aussitôt, le village entier s’est mobilisé. Hommes, femmes et jeunes ont fouillé les puits, les fosses et les broussailles. Pendant deux jours, ils ont espéré la retrouver vivante.

Mais le samedi, l’espoir s’est effondré. Le corps sans vie de Gaby a été découvert dans un puits du village. Ses petites mains étaient attachées avec une corde, et des pierres avaient été placées sur ses vêtements, sans doute pour qu’elle coule. Selon les premiers constats, la fillette présentait des blessures au front, causées par un objet dur, probablement un caillou, et des sévices sexuels.

Dans une vidéo relayée par le journaliste Alain Bertrand, la mère de Gaby a raconté qu’elle avait confié sa fillette à une voisine, comme elle le faisait depuis sa petite enfance, avant de se rendre aux champs. Quelques heures plus tard, en revenant chercher Gaby, l’enfant avait disparu. La voisine, de son côté, explique qu’elle pensait pourtant que la jeune femme était déjà venue récupérer l’enfant comme les autres fois, sans l’en avertir.

La voix brisée par les larmes, submergée par la douleur d’avoir perdu sa fille dans de telles circonstances, elle s’exclame, incapable de retenir ses émotions : « Que pouvait bien faire une enfant de trois ans pour mériter cela ? »

Garoua : Le corps d’un jeune homme sans vie repêché au fond d’un puits.

Cet acte dépasse l’imaginable

À Nku’ua, la colère et l’incompréhension grandissent. Les habitants, encore sous le choc, demandent justice. Pour eux, cet acte dépasse l’imaginable et doit être puni avec la plus grande sévérité.

La gendarmerie locale a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances exactes du drame et retrouver les auteurs de cet acte inhumain. En attendant, le village pleure Gaby, symbole d’une innocence brisée trop tôt.

Mali : Léré sous étau jihadiste, la population prise au piège du blocus

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À la lisière du désert, devant le poste frontalier de Fassala, le sable trace une frontière muette entre le Mali et la Mauritanie. Dans ce décor figé, marqué par l’attente et la chaleur, Léré vit sous étau jihadiste. Le blocus impose son rythme : lent, oppressant, implacable. Chaque souffle, chaque regard vers l’horizon, porte le poids d’un exode devenu impossible.

Quelques dizaines de silhouettes, assises à même le sol, s’abritent sous l’ombre maigre d’un mur ocre.

Leurs regards scrutent l’horizon, incertains. Le désert, vaste et muet, devient le théâtre d’une attente lourde, presque sacrée.

Chaque souffle, chaque mouvement, chaque silence porte en lui la tension d’un passage espéré, redouté. Ici, la frontière n’est pas qu’un tracé géographique : elle incarne l’espoir, la fuite, le recommencement.

Et dans cette immobilité brûlante, le mur ocre devient un rempart symbolique entre ce qui fut et ce qui pourrait être.

Ils fuient le blocus imposé sur leur ville de Léré par les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, qui resserre l’étau sur le régime militaire malien, de plus en plus fragilisé.

À cette heure de l’après-midi, le soleil est brûlant. Fatima, une mère touarègue vêtue d’une tunique aux couleurs vives, serre contre elle sa dernière-née.

Dans ses bras, l’enfant observe ce paysage inconnu de ses grands yeux noirs avant d’éclater en sanglots. Fatima reste indifférente. Elle attend que l’enfant se calme.

Bientôt, son nom sera appelé. Elle se lèvera. Elle avancera vers l’agent. Son statut changera : réfugiée, sur le sol mauritanien. Au revoir, le Mali. Au revoir, la guerre.

– « Plus rien à manger » –

« On nous a dit qu’il fallait quitter la ville. Il n’y avait plus rien à manger. Alors nous sommes partis », dit-elle d’un ton calme, les yeux perdus vers un horizon introuvable.

La situation était intenable. Depuis deux semaines, le JNIM a imposé un blocus de la localité de Léré, dans le centre du Mali, à un peu plus de soixante kilomètres de là.

Ils seraient déjà entre 2 000 et 3 000 à avoir franchi la frontière mauritanienne pour se mettre à l’abri, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés.

« Il s’agit du plus important afflux de réfugiés maliens depuis fin 2023 », explique Norik Soubrier, expert terrain pour la branche humanitaire de l’Union européenne.

Les autorités ont déclenché un plan de contingence. Elles ont fixé des priorités claires : fournir de l’eau, distribuer de la nourriture, installer des abris et assurer les soins de santé.

Sur tout le territoire malien, les blocus jihadistes se multiplient depuis septembre. Cette stratégie d’étranglement de l’économie se fait sentir jusqu’à la capitale Bamako qui fait face à une pénurie de carburant.

Près de la zone d’enregistrement, une femme amène un bidon d’eau. Quelques hommes remplissent des cruches métalliques et portent à leurs lèvres le liquide précieux. Un baume pour leur gorge sèche.

Le soleil brûle les peaux. La poussière colle aux corps. Ils sont épuisés. Ils ont marché pendant des jours. Chaque pas pèse. Chaque souffle coûte.

Beaucoup se sont déplacés avec toute leur famille. Certains ont apporté leurs maigres ressources: un âne, quelques chèvres, un cheval.

La plupart de ces hommes sont bergers. Ils ont laissé derrière eux une partie de leur bétail.

À l’ombre d’un acacia, un groupe d’hommes discute. L’un d’entre eux tient dans sa main un téléphone portable. Le réseau est mauvais et les nouvelles ne sont pas bonnes.

– « 24h pour partir » –

« Les jihadistes nous ont fixé un ultimatum de 24 heures pour partir. Nous avons quitté parce que nous avons eu peur. Hier, ils ont assassiné ceux qui étaient restés », raconte un homme sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité.

« Ils les suspectent d’être de mèche avec l’armée malienne, raison pour laquelle il y a eu ces représailles », précise l’un de ses voisins, vêtu d’un boubou vert et de son turban traditionnel.

Lundi, des hommes armés ont attaqué Léré. Ils ont tué douze personnes. Le bilan est lourd. La ville est sous le choc.

Deux bergers ont disparu, quatre jours plus tôt. Des hommes armés les ont enlevés. On les a retrouvés morts. Des sources locales et militaires confirment.

« Ce n’était pas une attaque aveugle », affirme un chef communautaire, arrivé récemment. « Ils disposaient de listes, connaissaient leurs cibles et poursuivaient des individus bien identifiés », ajoute-t-il.

Il raconte le blocus comme on évoque une strangulation lente. La ville, déjà éprouvée fin 2024, subit aujourd’hui une pression plus brutale, plus sourde. Ce n’est plus un simple isolement : c’est une asphyxie organisée.

– Léré, ville assiégée –

Les routes sont coupées, les vivres rares, les soins incertains. Chaque jour qui passe creuse un peu plus le gouffre entre l’intérieur et le monde. Le blocus devient un mur invisible, une frontière de souffrance. Et dans ce silence imposé, la ville résiste, mais vacille.

« Lorsque les forces armées maliennes (Fama) sortent, elles peuvent circuler sans problème. Il n’y a pas de combat. Mais dès qu’elles retournent dans la caserne, le JNIM les remplace et les populations sont prises au piège ».

« Une fois que le blocus est imposé, les denrées se font rares. Les prix explosent », explique-t-il.

« Et même pour fuir, désormais, c’est impossible. Ils ont donné un temps aux gens pour sortir. Maintenant c’est fini ».

Les jihadistes tiennent aussi la route la plus directe vers la Mauritanie et ont imposé aux habitants de deux autres villages de partir.

Selon lui, cette situation « est une punition pour les populations qui sont fidèles aux Fama ».

« À Léré, tu es obligé de répondre aux ordres des Fama, même si tu es le premier fidèle du JNIM. La population, dit-il, est comme un chiffon qu’on se dispute: elle passe de main en main selon celui qui la domine ».

Source: Agence France-Presse

Le retour d’un président déchu : Nicolas Sarkozy face à la justice, libre mais sous contrôle

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Vingt jours de silence. Vingt jours d’enfermement. Ce lundi, le retour d’un président déchu prend forme : Nicolas Sarkozy quitte sa cellule, mais sans triomphe. Sa sortie n’est pas une victoire, c’est une transition. Une étape dans un parcours judiciaire encore incertain.

L’ancien président, désormais sous contrôle judiciaire, ne peut approcher les figures clés de l’appareil judiciaire — jusqu’au ministre de la Justice lui-même. Ce mur invisible, dressé entre lui et les institutions, symbolise une fracture : celle entre pouvoir et justice, entre passé et reddition.

La vérité, dit-il, triomphera. Mais elle devra d’abord traverser les couloirs étroits de la procédure.

À 14h00 GMT, Nicolas Sarkozy quitte la prison de la Santé. Âgé de 70 ans, il monte dans une voiture aux vitres teintées. Escorté par des motards. Direction : son domicile. Des journalistes de l’AFP assistent à la scène. Le retour s’opère sans déclaration.

Il était incarcéré depuis le 21 octobre, une première pour un ex-chef d’État de l’Union européenne (UE), après sa condamnation en septembre dans l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle en 2007.

– Sarkozy, libre mais encerclé –

Sarkozy reste libre. Le procès en appel est prévu pour mars. Il attend, sous contrôle judiciaire. La procédure continue. Rien n’est encore joué.

« Le droit a été respecté. Je prépare l’appel. Toute mon énergie vise un seul objectif : prouver mon innocence. La vérité triomphera. C’est une leçon de vie.» Déclaration postée sur X après sa sortie.

La liberté retrouvée de Nicolas Sarkozy reste encadrée. La cour d’appel de Paris lui interdit de quitter le territoire français. Une mesure lourde de sens. Elle repose sur une crainte : celle d’une possible influence sur les coprévenus, mais surtout sur des témoins-clés.

Ces témoins, pour certains anciens dignitaires du régime Kadhafi, vivent aux quatre coins du monde. Leur parole pourrait peser dans le procès à venir.

Et leur vulnérabilité, dans ce contexte, devient un enjeu judiciaire majeur. Ainsi, la géographie devient frontière, et la justice, un rempart contre l’ombre des réseaux passés.

Interdiction de contact élargie. Sarkozy ne peut approcher ni anciens responsables libyens ni hauts magistrats français. Y compris Gérald Darmanin, ministre de la Justice. La cour souligne sa capacité à mobiliser les services de l’État. Une influence jugée préoccupante.

Sarkozy comparait en visioconférence. Depuis une salle blanche de la prison. Visage fermé. Aucun mot. Aucune émotion visible. L’audience se déroule dans le silence.

– Photos interdites –

Ses pieds battent le sol, ses doigts font danser un stylo. Le corps parle, trahit la tension. Puis la voix s’élève, sobre mais lourde : « C’est dur, c’est très dur… éreintant.» Par ces mots, Nicolas Sarkozy livre un aveu rare.

Et surtout, il incarne une première historique : celle d’un ancien président de la République française apparaissant en détention, par écran interposé. Une image saisissante, presque irréelle, où le pouvoir déchu affronte la rudesse carcérale, sous le regard d’une nation suspendue.

Pas de photos. La loi l’interdit en salle d’audience. Téléphones éteints dès l’entrée. Placés dans des enveloppes scellées. Aucune image ne devait filtrer.

Les journalistes l’aperçoivent. Sarkozy, veste bleue foncée, pull sombre, chemise. Visage fermé. Tension visible. L’ancien président (2007–2012) ne dissimule rien.

« Je me bats pour que la vérité triomphe », déclare Sarkozy. Il conteste sa condamnation à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs. L’appel est lancé. Le combat judiciaire continue.

« C’est un homme fort, robuste, courageux. Mais la détention a été une épreuve. Une grande souffrance. Une douleur réelle.» Maître Jean-Michel Darrois, son avocat, l’a dit en visioconférence, à ses côtés.

– Détention sous haute surveillance –

Maître Darrois est catégorique. Aucun risque de récidive. Aucune pression sur les témoins. Il exclut toute tentative d’influence. La défense se veut ferme.

« La menace, c’est la détention. Pas Sarkozy.» Maître Christophe Ingrain, avocat de l’ancien président, insiste. L’inversion du soupçon est posée.

Dans les coulisses de la détention, une mesure inhabituelle : Nicolas Sarkozy a été placé à l’isolement. Une décision motivée par des raisons de sécurité, mais qui en dit long sur la singularité de sa situation.

Deux agents l’encadraient en permanence, assurant une protection renforcée. Ce dispositif, exceptionnel dans l’univers carcéral, souligne le paradoxe d’un homme à la fois puissant et vulnérable.

L’ancien président, seul entre quatre murs, devient une figure à part — protégée, surveillée, contenue. Une présence hors norme dans un lieu fait pour l’ordinaire.

– Dates du procès en appel –

Le 25 septembre, Sarkozy est reconnu coupable. Le tribunal correctionnel de Paris le juge responsable. Il aurait laissé ses proches solliciter la Libye de Kadhafi. Objectif : financer secrètement sa campagne présidentielle de 2007.

En 2005, deux proches de Sarkozy rencontrent Abdallah Senoussi. Beau-frère de Kadhafi. Condamné à perpétuité en France. Motif : attentat contre un avion d’UTA en 1989. 170 morts, dont 54 Français. L’affaire prend une tournure explosive.

Les dates du procès en appel arrivent. Elles seront communiquées jeudi. Les avocats attendent. L’AFP cite des sources proches du dossier.

Sarkozy a déjà été condamné. Un an ferme dans l’affaire des écoutes. Le 26 novembre, il saura si la Cour de cassation confirme sa peine dans l’affaire Bygmalion : un an, dont six mois ferme. Motif : financement illégal de sa campagne de 2012.

Source: Agence France-Presse

Trump attaque la BBC : plainte en diffamation après un montage controversé

Trump attaque la BBC : l’ancien président américain menace de déposer une plainte en diffamation contre le groupe audiovisuel britannique, qu’il accuse d’avoir manipulé l’un de ses discours dans un montage controversé. Il réclame au passage une indemnisation d’un milliard de dollars, dans ce qui s’annonce comme un affrontement judiciaire spectaculaire.

Lundi, le président de la BBC a présenté ses excuses, reconnaissant une « erreur de jugement ». Mais le mal est fait. Ce bras de fer dépasse le simple litige médiatique : il incarne une lutte plus vaste entre pouvoir politique et responsabilité journalistique, vérité et manipulation, image et influence.

Les avocats de Donald Trump passent à l’offensive. Dimanche, sur Truth Social, il traite les journalistes de la BBC de « corrompus » et « malhonnêtes ». Dans la foulée, ses avocats adressent une lettre à la BBC. Ils menacent de poursuites pour « déclarations fausses et diffamatoires ».

Ultimatum. Les avocats de Donald Trump exigent le retrait du documentaire avant vendredi, 17 h 00 à Washington (22 h 00 GMT). Ils réclament aussi des excuses. L’AFP a obtenu copie du courrier.

Si la BBC ne cède pas, Trump ripostera. Il entend faire valoir ses droits en engageant une action en justice, avec à la clé une demande d’indemnisation d’au moins un milliard de dollars. C’est écrit noir sur blanc.

La BBC temporise. « Nous allons examiner la lettre et y répondre en temps voulu », déclare un porte-parole. Pas de détail supplémentaire.

Donald Trump cible les médias. Il multiplie les menaces, les plaintes. Certains groupes cèdent. Ils paient des millions pour éviter le procès. La guerre est ouverte.

– « Contrôle renforcé » –

Symbole de rigueur et de service public, la BBC traverse une zone de turbulences. Longtemps adulée par les Britanniques, l’institution est aujourd’hui ébranlée par une série de polémiques.

La dernière en date : un documentaire de son emblématique magazine « Panorama », diffusé en octobre 2024, à la veille de l’élection présidentielle américaine. Ce reportage, accusé d’avoir déformé les propos de Donald Trump, a plongé la chaîne dans une tourmente médiatique et politique.

L’affaire cristallise les tensions entre journalisme d’investigation et responsabilité éditoriale, dans un contexte où chaque mot peut devenir une arme.

La BBC est accusée d’avoir manipulé un discours du 6 janvier 2021. Elle aurait monté des phrases prononcées à des moments différents. Résultat : l’impression que Donald Trump incitait ses partisans à aller au Capitole pour se « battre comme des diables ».

Conséquence immédiate : deux démissions. Dimanche, Tim Davie, directeur général de la BBC, et Deborah Turness, patronne de BBC News, quittent leurs fonctions. La polémique les emporte.

Lundi, Samir Shah s’excuse. Dans une lettre adressée à la commission parlementaire de la Culture et des Médias, le président du conseil d’administration de la BBC reconnaît une « erreur de jugement ». La chaîne tente de calmer la tempête.

Samir Shah promet des mesures. Il veut renforcer le contrôle éditorial. Mais il défend la BBC. Selon lui, le groupe a produit « des milliers d’heures d’un journalisme remarquable » ces dernières années.

Deborah Turness contre-attaque. Lundi, malgré sa démission, elle défend BBC News. Elle affirme qu’il n’y a « pas de partialité institutionnelle » dans la chaîne. Panorama reste sous pression.

– « Rôle vital » –

La tempête médiatique devient politique. La classe dirigeante britannique, quasi unanime, fustige la BBC pour sa gestion de l’affaire Trump. Cette vague de critiques survient à un moment délicat : le groupe audiovisuel public doit renégocier son contrat de mission décennal avec le gouvernement d’ici fin 2027.

Ce contexte ajoute une pression institutionnelle à la crise éditoriale. L’enjeu dépasse l’image. La BBC joue son avenir. Et son rôle dans la démocratie britannique. La crise est profonde.

Malgré la tempête, Downing Street soutient la BBC. Le porte-parole de Keir Starmer l’a affirmé : le gouvernement veut « une BBC forte et indépendante ». Message clair.

Le gouvernement insiste. « La BBC a un rôle vital dans une ère de désinformation », déclare le porte-parole de Keir Starmer. Mais il exige plus : qualité élevée, corrections rapides.

La BBC dépend de la redevance. Chaque année, 22,8 millions de foyers paient 3,8 milliards de livres (4,3 milliards d’euros). C’est sa principale source de revenus.

– « Séisme » –

C’est un coup porté à l’essence même de la BBC. « Sa réputation d’honnêteté, qui est son image de marque dans le monde, est maintenant ternie », affirme Karen Fowler-Watt, responsable du département Journalisme à l’université City St George’s de Londres.

Ce constat, sévère et lucide, souligne l’ampleur du séisme. Ce n’est plus seulement une crise éditoriale : c’est une remise en question de la confiance mondiale envers une institution longtemps considérée comme un phare de rigueur et d’impartialité.

Karen Fowler-Watt parle d’un « séisme ». Selon elle, l’affaire découle d’une « attaque de la droite ». Elle évoque des divisions internes et des nominations politiques au conseil d’administration de la BBC.

Michael Prescott alerte. Dans une note interne révélée par le Telegraph, l’ex-conseiller du comité des normes éditoriales de la BBC dénonce. Selon lui, les responsables ont nié toute faute, malgré le montage controversé du discours de Trump.

Samir Shah réfute. Lundi, il affirme que le sujet a bien été abordé avec l’équipe du programme. Mais il admet : des mesures « plus formelles » auraient dû être prises.

Source: Agence France-Presse

Un président en quête de réhabilitation : Nicolas Sarkozy face à la justice et au regard de la République

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Un président en quête de réhabilitation, Nicolas Sarkozy, a quitté la prison le regard droit, le visage fermé. Quelques heures plus tard, il prononce une phrase qui claque comme un manifeste : « La vérité triomphera.» Ce cri, solennel et chargé de défi, incarne sa volonté de reconquérir l’honneur perdu et de faire face à l’institution judiciaire.

La cour d’appel de Paris, en le plaçant sous contrôle judiciaire, lui impose silence et distance : interdiction formelle d’approcher les hauts responsables, dont le garde des Sceaux Gérald Darmanin.

Mais Sarkozy, dans ce moment suspendu entre l’ombre et la lumière, choisit la posture du combattant. Son mot d’ordre devient symbole : celui d’un homme qui refuse l’effacement, qui croit encore à sa vérité, et qui entend la faire entendre.

À peine libéré, Nicolas Sarkozy brise le silence. Sur X, il écrit avec gravité : « Le droit a été appliqué.» Mais derrière cette formule, une stratégie se dessine. L’ancien président se projette déjà vers l’appel, concentré, tendu, déterminé.

Son énergie, dit-il, ne vise qu’un but : prouver son innocence. Puis vient la phrase, presque prophétique : « La vérité triomphera.» Elle sonne comme un mantra, une conviction forgée dans l’épreuve.

Et il conclut par une maxime : « C’est une évidence que la vie enseigne.» Un message à double portée : personnelle, pour affirmer sa résilience ; publique, pour rappeler qu’il reste un homme d’État, debout face à l’adversité.

À 13 h 45, la porte de la Santé s’est ouverte pour lui. Soixante-dix ans, marqué par des mois derrière les murs depuis le 21 octobre, il franchit l’instant comme une étape.La cour d’appel autorise sa sortie.

Mais l’essentiel reste à venir : le procès en appel, prévu en mars. Cette libération n’est qu’un répit. L’attente devient une tension. Chaque pas dehors annonce l’affrontement.

– Le retour d’un président déchu –

La décision a été appliquée sans délai. Peu avant 15 h, Nicolas Sarkozy a quitté la prison. Il était à bord d’une voiture aux vitres teintées. Des motards de la police l’ont escorté. Il est rentré chez lui, dans le XVIe arrondissement.

« La prison, c’est dur. Très dur. Pour tous les détenus. C’est éreintant.» Nicolas Sarkozy l’a dit lundi matin, en visioconférence. C’était lors de l’audience sur sa requête. Une image inédite : un ancien président derrière les barreaux.

Sous contrôle judiciaire, Nicolas Sarkozy fait face à deux interdictions. Les juges les ont imposées. Le champion déchu de la droite reste empêtré dans ses affaires. La pression judiciaire se resserre.

La cour craint des pressions. Elle évoque un risque de concertation avec les co-prévenus. Mais surtout, elle redoute des manœuvres sur des témoins-clés. Parmi eux : d’anciens dignitaires du régime Kadhafi, éparpillés dans le monde. Résultat : interdiction formelle de quitter le territoire.

Autre interdiction : pas de contact avec de hauts responsables judiciaires. La justice vise Gérald Darmanin, garde des Sceaux. Motif : Sarkozy peut activer des leviers d’État. Son statut d’ex-président inquiète les juges. La mesure élargit le périmètre du contrôle.

Le 29 octobre, Nicolas Sarkozy reçoit une visite en prison. Le ministre entre à la Santé. L’entrevue choque. Des magistrats dénoncent. Rémy Heitz, procureur de la République, alerte : risque pour la sérénité, atteinte à l’indépendance. Le procès approche.

L’entourage de Gérald Darmanin réagit. Il affirme : « Le garde des Sceaux respecte toujours les décisions de justice.» Message clair, réponse cadrée. La polémique est contenue, du moins en apparence.

– « Un cauchemar » –

Le parquet général a soutenu sa libération. Il a demandé un contrôle judiciaire. Motif : les garanties de représentation sont exceptionnelles. Rarement un tel niveau est atteint. La justice a suivi cette recommandation.

Trois détenus après le jugement. La justice libère Nicolas Sarkozy et Wahib Nacer. Alexandre Djouhri reste en prison. Motif : risque de fuite et de pressions. L’affaire libyenne reste explosive.

Le 25 septembre, le tribunal a tranché. Nicolas Sarkozy est reconnu coupable. Il a laissé ses proches solliciter la Libye de Kadhafi. Objectif : financer en secret sa campagne de 2007. La justice parle d’actes délibérés.

Le tribunal l’a condamné à cinq ans ferme. Mandat de dépôt immédiat. Exécution provisoire. Il est incarcéré, malgré son appel. La décision frappe fort.

Nicolas Sarkozy a été incarcéré moins d’un mois après sa condamnation. C’est une première pour un ex-président français. Sa détention a provoqué de vifs débats. Dans l’Union européenne, aucun ancien chef d’État n’avait été emprisonné. Le choc est politique autant que symbolique.

« Je rends hommage au personnel pénitentiaire.» Nicolas Sarkozy salue leur humanité. Il parle d’un cauchemar — rendu supportable grâce à eux. À l’écran, veste bleue, pull, chemise. Il apparaît dans une salle blanche, entouré de ses deux avocats.

– Une libération sous contrôle –

Pour Me Vincent Brengarth, avocat de l’organisation Sherpa, cette libération marque un tournant. Elle referme un chapitre : celui d’un feuilleton judiciaire où l’accusé se posait en victime. Elle ouvre un autre temps, plus frontal, plus décisif : celui du fond du dossier.

Mais au-delà du symbole, l’avocat y voit une mesure de protection. Protection des autres protagonistes, encore exposés. Protection aussi des institutions, du pouvoir en place, face à d’éventuelles pressions.

La justice libère Sarkozy sous contrôle. Objectif : préserver l’équilibre. Droit à la défense d’un côté, intégrité du procès de l’autre. Une ligne de crête judiciaire.

La droite applaudit sa libération. Bruno Retailleau salue son courage et sa détermination. Laurent Wauquiez parle d’une décision juste et digne. Pour eux, Sarkozy reste un homme d’État. Le soutien politique est net.

Nicolas Sarkozy ne participera pas aux commémorations du 11 novembre. Il était invité, comme le veut le protocole. Son entourage l’a confirmé à l’AFP. Il ne sera pas présent sur les Champs-Élysées ni à l’Arc de triomphe. Le contexte judiciaire pèse.

Source: Agence France-Presse

Remaniement : Vent de panique au sein du sérail

Ministres et autres commis de l’Etat ont perdu le sommeil depuis l’investiture de Paul Biya. Il y a le spectre du remaniement ministériel qui plane.

Dans les officines et autres cabinets ministériels, la psychose est perceptible.  L’anxiété d’un remaniement ministériel gagne du terrain. La quiétude n’est plus la chose la mieux partagée.

Dans les prochains jours, le président élu devra procéder à la nomination d’un nouveau gouvernement. « En ce moment, personne ne sait s’il sera reconduit ou muter dans un autre département ministériel », nous confie une source au sein d’un ministère. « Même mon patron n’est plus du tout serein. Les chiffres de l’élection dans son département d’origine n’ont du tout été en faveur du candidat du Rdpc et du coup ça craint », lâche-t-il.

Excellents technocrates

Plusieurs membres du gouvernement savent que leur maintien en fonction relèvera du miracle. Tout comme dans l’actuel équipe gouvernementale, il y’a d’excellents technocrates qui vont rester.

Nos sources au sein de certains ministères clés révèlent que l’heure est aux supputations. Chacun se demandant à quelle sauce il sera mangé par le chef de l’Etat. « En ce moment je puis vous dire que personne n’est sûr de rien. La redistribution du gâteau national fait peur. On croise les doigts et on attend », nous confie l’une de nos différentes sources.

Vainqueur de l’élection présidentielle du 12 octobre avec 53,66%, Paul Biya a officiellement prêté serment le 6 novembre 2025. En présence de nombreuses personnalités, le Chef de l’État a exprimé sa profonde gratitude au Peuple camerounais pour sa confiance. Pour ce huitième mandat, il a solennellement promis de rester fidèle aux idéaux de construction d’un Cameroun uni, stable et prospère.

Remaniement : vent de panique au sein du sérail

 Union sacrée

Il a lancé un appel à l’union sacrée pour relever les défis. Tout comme il a condamné les discours de haine.  Le cœur de son septennat sera axé sur les jeunes et les femmes. Notamment par la mise en œuvre d’un plan spécial pour l’emploi prévoyant des facilités fiscales aux entreprises privées contre l’obligation de recruter.

Il en va de même de l’encadrement des projets de jeunes, l’investissement dans des travaux à haute intensité de main d’œuvre. Ainsi que la reprise des études doctorales et la relance des concours aux Écoles Normales Supérieures. Sur le plan sécuritaire, il a salué l’amélioration de la situation par les Forces de défense et de sécurité.

Non sans exhorter au dialogue communautaire avec les groupes armés pour le retour au Programme DDR. Paul Biya a conclu en affirmant que, malgré les troubles post-électoraux, l’ordre régnera et le Cameroun continuera d’avancer.

Pour y parvenir, il devra nommer une équipe dynamique et entreprenante. Des hommes qu’il faut à la place qu’il faut.