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La Crimée, de longue date au coeur des tensions internationales

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La Crimée, au coeur d’un regain de tensions entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump sur fond de tractations sur une fin des hostilités en Ukraine, a été annexée par la Russie en 2014, premier acte d’un conflit qui perdure jusqu’à aujourd’hui.

Selon des médias américains, le plan de Washington pour mettre fin à l’invasion russe de l’Ukraine, lancée en février 2022, passe notamment par la reconnaissance par Washington de cette péninsule comme russe, une éventualité inacceptable pour Kiev.

L‘annexion de la Crimée en mars 2014 avait déjà suscité les premières sanctions occidentales à l’encontre de la Russie, et un pic de tensions entre Moscou d’un côté et les Américains, Européens et Ukrainiens de l’autre.

– Pomme de discorde –

Riche de ses plages, de son passé gréco-romain, byzantin, tatar et turc, la Crimée est notamment connue pour la station balnéaire de Yalta où le sort de l’Europe avait été scellé en 1945. Il s’agit d’une région très touristique et viticole, qui attire par son climat méridional.

A l’époque de l’URSS, en 1954, la Crimée avait été territorialement rattachée à l’Ukraine soviétique sur décision de Nikita Khrouchtchev, lui-même d’origine ukrainienne, pour commémorer les 300 ans d’un important traité.

Il ne s’agissait alors que d’un redécoupage administratif, la Russie comme l’Ukraine étant à l’époque toutes deux des républiques au sein de l’Union soviétique.

L’Ukraine affirme avoir touché deux navires russes en Crimée annexée

Un an après la dissolution de l’URSS en 1991, l’Ukraine fraîchement indépendante accorde à la Crimée un statut de république autonome, pour prévenir les penchants séparatistes de sa population majoritairement russophone.

Après des années de disputes, la Russie obtient pour sa part la possibilité de stationner sa flotte de guerre dans le port de Sébastopol, étendant ainsi son champ d’action en mer Noire et par là, vers la Méditerranée, et le Proche-Orient.

Malgré cet accord, la question de la Crimée a empoisonné pendant des années les relations entre Moscou et Kiev. L’autorité centrale ukrainienne y était régulièrement contestée par certains responsables régionaux.

– L’annexion de 2014 –

Après l’arrivée au pouvoir d’autorités pro-occidentales en Ukraine au terme de plusieurs mois de manifestations sur la place du Maïdan à Kiev, des heurts éclatent en Crimée en février 2014 entre partisans de Moscou et partisans de Kiev. Un commando prorusse lourdement armé s’empare alors du Parlement, appuyé par des milliers d’hommes en uniforme déployés dans la péninsule.

Ces militaires, masqués et sans insignes, prennent rapidement le contrôle des bâtiments publics et assiègent les bases militaires ukrainiennes. Vladimir Poutine reconnaîtra plus tard qu’il s’agissait de soldats russes.

Zelensky dit vouloir s’accorder avec Trump sur un plan de paix avant de parler à Poutine

En mars 2014, la Russie organise un référendum de rattachement en Crimée, dont le résultat — 97% de « oui », selon Moscou — est jugé nul et non avenu par Kiev et les Occidentaux, qui refusent toute légalité à cette consultation et dénoncent une annexion illégale. Celle-ci n’a été à ce jour reconnue que par une poignée d’Etats comme l’Afghanistan, Cuba, la Corée du Nord, le Kirghizistan, le Nicaragua, le Soudan, la Syrie et le Zimbabwe, et notamment pas par la Chine ni des alliés de Moscou comme le Bélarus ou le Kazakhstan.

L’Union européenne, les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou encore le Canada adoptent alors de premières sanctions contre la Russie, sous forme de gels d’avoirs, d’embargos sectoriels et d’interdiction des investissements en Crimée.

– La Crimée depuis 2014 –

La Crimée, qui représente 4,5% du territoire ukrainien, est intégrée à partir de 2014 au sein du système territorial russe, devenant une république autonome avec son propre gouvernement et ses propres institutions subordonnées à Moscou. La ville de Sébastopol obtient un statut spécial, au même titre que Moscou et Saint-Pétersbourg.

Le rouble y remplace la hryvnia ukrainienne et la péninsule passe à l’heure de Moscou, tandis que les entreprises russes, y compris banques et opérateurs téléphoniques, s’y implantent.

Le tourisme occidental et ukrainien, lui, s’effondre, remplacé par des flots de vacanciers russes et bélarusses.

Les autorités locales distribuent massivement des passeports russes à la population, tandis que les Tatars de Crimée, une minorité musulmane qui a voté en majorité contre l’annexion, est visée par une répression.

En 2016, le Mejlis, l’organe représentatif de cette communauté, est déclaré « extrémiste », marquant le début d’une vague d’arrestations et d’exils forcés.

Depuis 2018, la péninsule est reliée à la Russie continentale par le pont de Kertch, un ouvrage titanesque de 19 kilomètres de long. Il a été plusieurs fois ciblé et endommagé par les forces de Kiev au cours des trois dernières années.

Source : Agence France-Presse

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