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Liban: Vengeance annoncée du Hezbollah après l’assassinat de son chef militaire par Israël

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Sous les drapeaux noirs et les slogans de défi, le Hezbollah a enterré lundi son chef militaire Haitham Ali Tabatabai, tué par Israël dans la banlieue sud de Beyrouth. Le cortège funèbre, marqué par la colère et le silence, devient une démonstration de force et annonce la vengeance annoncée du Hezbollah face aux pressions de désarmement.

Dans ce théâtre de deuil, l’Iran appelle à la vengeance, transformant la tombe en symbole de résistance et de menace. Chaque pas des porteurs de cercueil résonne comme une mise en garde : le Liban est pris dans une spirale où mémoire, pouvoir et sang se mêlent.

La mort de Tabatabai ne clôt pas une page, elle ouvre un chapitre de tension accrue, où l’ombre de la guerre s’étend sur la région.

– Le miroir d’une guerre inachevée –

À l’appel du Hezbollah, des centaines de partisans ont convergé lundi vers la banlieue sud de Beyrouth. Dans son fief, ils ont accompagné les funérailles de Haitham Ali Tabatabai, salué par le mouvement comme un « grand leader ». La foule a transformé le cortège en démonstration de force.

Jusque-là inconnu du grand public, Haitham Ali Tabatabai devient le plus haut cadre du Hezbollah tué depuis la fin de la dernière guerre contre Israël, il y a un an. Ce conflit avait déjà coûté la vie à plusieurs responsables chiites, dont le chef Hassan Nasrallah. L’échelle des pertes souligne la gravité du moment.

Téhéran, allié militaire et financier du Hezbollah, a dénoncé lundi un « lâche assassinat ». Les Gardiens de la Révolution ont réaffirmé que l’« axe de la résistance », coalition de groupes armés soutenus par l’Iran et hostiles à Israël, détient le « droit » de « venger le sang des combattants de l’islam ».

Ainsi, la menace s’inscrit dans une logique de représailles immédiates, avec une rhétorique martiale et sans équivoque.

Dans la banlieue sud de Beyrouth, des combattants du Hezbollah en uniforme ont porté les cercueils de Haitham Ali Tabatabai et d’autres victimes de la frappe de dimanche. Drapés des drapeaux jaunes du mouvement, les corps ont été accompagnés de chants religieux.

La scène, décrite par un correspondant de l’AFP, illustre la solennité et la tension du moment.

Cet assassinat intervient alors qu’Israël intensifie ses frappes au Liban, en dépit du cessez-le-feu. L’armée affirme viser des membres et des infrastructures du Hezbollah, qu’elle accuse de se réarmer. Le mouvement chiite rejette ces accusations.

– « Voie diplomatique » –

Le gouvernement libanais subit une forte pression de Washington pour forcer le Hezbollah à déposer les armes, conformément au cessez-le-feu du 27 novembre 2024. Le mouvement islamiste refuse jusqu’à présent de s’y plier.

Après l’assassinat de Haitham Ali Tabatabai, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé qu’Israël « ne laissera pas le Hezbollah reconstruire son pouvoir ».Il a en outre exhorté Beyrouth à « respecter son engagement » de désarmer le mouvement chiite.

À Paris, la diplomatie française a appelé à la « retenue » après la frappe israélienne, jugée porteuse d’un « risque d’escalade ». Le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a exhorté « toutes les parties » à faire preuve d’une « retenue maximale ».

Les options du Hezbollah se réduisent. Affaibli par le conflit lancé contre Israël après la guerre de Gaza, le Hezbollah a perdu son axe d’approvisionnement via la Syrie depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier.

Washington presse également Beyrouth de lui couper les financements iraniens.

Il existe aujourd’hui « deux tendances au sein du groupe », explique à l’AFP une source proche du Hezbollah, sous couvert d’anonymat. « Ceux qui veulent répondre à l’assassinat et ceux qui préfèrent s’abstenir, et pour l’instant, la direction du groupe préfère la voie diplomatique ».

– « Rejeter les pressions » –

Lors des funérailles, Ali Damuch, haut responsable du Hezbollah, a affirmé que l’assassinat de Haitham Ali Tabatabai visait à « effrayer et affaiblir » le mouvement pour le contraindre à « se rendre et se soumettre ». Il a ajouté que cet objectif « ne sera jamais atteint ».

« Israël craint une réaction du Hezbollah et doit rester sur ses gardes », a-t-il déclaré. Il a exhorté les autorités libanaises à réagir par tous les moyens. Il leur a demandé de rejeter les diktats américains et de refuser les conditions imposées par Israël.

Ainsi, son appel se veut frontal, sans compromis, et place l’État face à une exigence de résistance.

L’accord de cessez-le-feu oblige l’armée libanaise à agir. Elle doit éliminer la présence militaire du Hezbollah sur une bande de trente kilomètres. Cette zone s’étend de la frontière israélienne jusqu’au fleuve Litani.

Ainsi, le texte impose une responsabilité claire : reprendre le contrôle du territoire et réduire l’influence du mouvement armé.

L’armée a présenté au gouvernement un plan. Elle promet d’accomplir cette tâche titanesque, puis d’avancer par étapes sur le reste du territoire libanais. Mais les États-Unis et Israël accusent les autorités libanaises de tarder, face à la ferme opposition du Hezbollah.

Il souligne surtout la présence persistante de cinq postes israéliens dans le sud du Liban. Or, l’accord de cessez-le-feu prévoit clairement le retrait de l’armée israélienne.

Un responsable militaire libanais a jugé « impossibles » les exigences américaines et israéliennes de désarmement d’ici fin 2025. Il a invoqué le manque de moyens humains et matériels. De plus, il a souligné le risque de heurts avec les communautés locales, largement acquises au Hezbollah.

 

Source: Agence France-Presse

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