Réuni à Paris dans le cadre de sa 47e session, le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco a inscrit le 11 juillet 2025, le paysage culturel de Diy-Gid-Biy, dans les monts Mandara, sur sa liste prestigieuse. Une première pour un site culturel camerounais.
Un vent de fierté souffle sur les hauteurs du Cameroun. Nichées dans la région de l’Extrême-nord, ces ruines millénaires s’étendent sur plus de 2 500 hectares. Le paysage regroupe 16 sites archéologiques dispersés dans 7 villages. Les structures en pierres sèches dressées entre les XIIe et XVIIe siècles défient le temps. Toutefois, le site de Diy-Gid-Biy, ce n’est pas qu’un décor. C’est un lieu sacré, un témoin de civilisations anciennes, dont les bâtisseurs restent encore mystérieux. En langue mafa, le nom signifie « Œil du chef au sommet », une appellation forte, enracinée dans une culture ancienne mais encore mal connue.
Inédit: le Ngondo inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO
Reconnu patrimoine national depuis 2006
Ce classement n’est pas un hasard. Car le site avait déjà été classé patrimoine national en 2006, puis inscrit en 2017 sur la liste indicative de l’Unesco. Il aura fallu plus de 18 ans pour franchir la dernière étape. La reconnaissance du paysage de Diy-Gid-Biy est donc bien plus qu’un honneur.
Ce classement s’inscrit dans une dynamique plus large. En effet, sur le continent africain, l’Unesco a aussi reconnu le mont Mulanje au Malawi. Cependant, l’Afrique ne compte que 9 % des sites du patrimoine mondial. Pourtant, elle abrite près de 25 % de ceux en danger. Et les monts Diy-Gid-Biy n’échappent pas aux menaces. La faute aux conflits, au réchauffement climatique ou encore à l’exploitation abusive des ressources.
Le Cameroun inscrit de plus en plus son nom à l’Unesco. Rappelons que l’année dernière, le festival Ngondo a rejoint la liste du patrimoine immatériel de l’humanité. Une fête traditionnelle des peuples Sawa désormais reconnue à l’échelle mondiale.
