pixel

France: l’ancien président Sarkozy est en prison, une première historique

Date:

Pages jaunes
Trans Afrique

Nicolas Sarkozy a été incarcéré mardi à la prison de la Santé. Le tribunal l’a condamné pour association de malfaiteurs. Motif : financement libyen de sa campagne présidentielle. Une peine ferme. Une exécution immédiate. Et surtout, une première dans l’histoire de la République.

C’est également une première dans l’Union européenne, où aucun ancien chef d’État n’a connu l’emprisonnement. Ailleurs dans le monde, des dirigeants comme le Brésilien Lula ou le Sud-Africain Jacob Zuma ont dormi en prison après avoir quitté le pouvoir.

« C’était terrible. Il a tenu bon.» Jean-Michel Darrois, avocat de Nicolas Sarkozy, l’a affirmé après leur première entrevue au parloir. Carla Bruni était là aussi. L’ancien président encaisse. Et la prison devient réalité.

Il a fait du sport. Il a commencé à écrire. Un livre, sur sa détention. C’est ce qu’a confié Me Darrois, bouleversé. Premier jour. Première page. Sarkozy s’installe dans l’épreuve.

Nicolas Sarkozy, 70 ans, ancien président (2007–2012), reste en détention. Durée minimale : trois semaines à un mois. C’est l’estimation de son avocat Christophe Ingrain. L’appel est lancé. Mais la procédure est longue. Et la cellule reste fermée.

Son client, qui clame son innocence et a fait appel de sa condamnation, a déposé une demande de mise en liberté immédiatement après son incarcération. La cour d’appel de Paris a deux mois pour statuer.

09h40. Nicolas Sarkozy entre à la prison de la Santé. Des cris fusent depuis les cellules : « Oh bienvenue Sarkozy !» « Y a Sarkozy !» L’ancien président devient détenu. Et la République bascule.

– Une heure de sortie –

08h45. Nicolas Sarkozy quitte son domicile, à pied. Carla Bruni l’accompagne. Une centaine de partisans l’acclament. « Libérez Nicolas !» La Marseillaise retentit. Puis il monte en voiture. Direction : la Santé.

Condamné à cinq ans de prison. Le 25 septembre, le tribunal a tranché. Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, a laissé ses deux proches entamer des pourparlers à Tripoli. Objectif : un financement occulte de sa campagne présidentielle de 2007. La justice affirme que l’argent n’a pas circulé. Mais l’intention, elle, est jugée coupable.

Fin 2005. Claude Guéant et Brice Hortefeux rencontrent Abdallah Senoussi à Tripoli. Beau-frère de Kadhafi, chef des services secrets libyens. Condamné à perpétuité en France pour l’attentat du DC-10 d’UTA en 1989 : 170 morts, dont 54 Français. Un pacte se dessine. Et la campagne présidentielle de 2007 entre dans l’ombre.

« Ce n’est pas un ancien président qu’on enferme. C’est un innocent.» Nicolas Sarkozy l’a répété mardi matin sur X. Et il se compare à Alfred Dreyfus. Un parallèle lourd : trahison, faux document, injustice. La République, une fois encore, face à ses fantômes.

Condamné dans trois affaires, il estime être victime d’un harcèlement des juges.

– 9 mètres carrés –

Dans le quartier d’isolement de la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy occupe une cellule de 9 mètres carrés. Un espace réduit, standard, sans privilège. Chaque jour, une heure de sortie dans une cour grillagée, seul, sans contact.

Le reste du temps, la cellule devient un monde clos. Trois visites familiales par semaine, comme tout détenu. Pas de passe-droits. Pas de traitement d’exception. L’ancien président entre dans une routine carcérale stricte, codifiée, impersonnelle.

Et la République, dans ce face-à-face avec sa propre histoire, affirme que la loi s’applique à tous. Même à ceux qui l’ont incarnée.

Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de la sienne. « Il n’est pas question de prendre le moindre risque concernant la sécurité d’un ancien président », a expliqué une source proche du dossier.

Dans ses affaires : deux livres. Une biographie de Jésus. Et Le Comte de Monte-Cristo. Un homme trahi, emprisonné, puis vengé. Un choix qui en dit long. Sarkozy écrit déjà sa propre version.

La condamnation a choqué. Mais c’est l’incarcération immédiate qui a sidéré. Pas d’attente. Pas de sursis. Un ancien président, figure centrale de la droite, enfermé sans délai. La stupeur a traversé le pays.

– Exécution provisoire –

Les juges du tribunal correctionnel de Paris l’avaient justifiée par la « gravité exceptionnelle » de faits « de nature à altérer la confiance des citoyens ».

Cette mesure de l' »exécution provisoire », qui permet de demander l’application d’une peine sans attendre l’examen d’éventuels recours, a déclenché de vifs débats en France.

Elle a été prononcée en avril contre la cheffe de file de l’extrême droite Marine Le Pen, condamnée notamment à une peine d’inéligibilité pour détournement de fonds dans une affaire concernant des assistants parlementaires européens.

L’extrême droite avait dénoncé cette mesure, qui pourrait empêcher Mme Le Pen de se présenter à la présidentielle de 2027.

Le sujet de l’exécution provisoire est « un débat légitime » qui doit être « mené dans le calme pour que notre justice puisse se faire et puisse évoluer dans la sérénité qui convient », a estimé mardi le président Emmanuel Macron, qui avait reçu vendredi Nicolas Sarkozy à l’Elysée, suscitant des critiques notamment à gauche.

Source: Agence France-Presse

- Pub -
Pages jaunes

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager :

spot_imgspot_img

Populaires

Dans la même catégorie
Associé

« Nicolas président ! » et « bienvenue Sarkozy ! »: quand un ex-chef d’Etat part en prison

"Nicolas président !", crient des manifestants devant le domicile...

Italie: ouverture du procès d’une ONG secourant des migrants, une première

Procès ONG migrants : Mediterranea Saving Humans devant la...

En Israël, JD Vance se dit « très optimiste » sur le cessez-le-feu à Gaza

Le vice-président américain JD Vance s’est dit « très...

Ukraine: la rencontre Trump-Poutine reportée sine die

La rencontre Trump-Poutine reportée à Budapest ajoute un nouvel...