Des soldats indiens et pakistanais échangent depuis plusieurs nuits des tirs à la frontière séparant leurs deux pays dans la région du Cachemire, après l’attentat qui a fait 26 morts dans la partie indienne de ce territoire contesté.
L’Inde impute la responsabilité de cette attaque au Pakistan, qui a nié toute implication.
Islamabad a dit mercredi anticiper une frappe militaire indienne de représailles dans les deux jours, et s’est dit prêt à répliquer.
Les deux rivaux partagent plus de 2.900 km de frontière terrestre.
Depuis le cessez-le-feu qui a conclu leur première guerre en 1949, leurs troupes se font notamment face le long des 770 km de la « ligne de contrôle » (LoC) qui coupe le Cachemire en deux, des sommets enneigés de la chaîne de l’Himalaya jusqu’aux plaines fertiles du Penjab.
Les deux voisins revendiquent la souveraineté de l’ensemble de ce territoire à majorité musulmane depuis la partition sanglante qui a suivi leur indépendance en 1947.
– Cachemire indien –
La partie indienne du Cachemire est le théâtre d’une insurrection séparatiste engagée en 1989. Elle a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, rebelles, soldats indiens et civils.
Les deux pays s’accusent mutuellement de soutenir des groupes armés de l’autre côté de leur frontière.
L’Inde – le pays le plus peuplé du monde, avec 1,4 milliard d’habitants – et le Pakistan – 240 millions d’habitants – disposent tous deux de l’arme nucléaire et de puissantes forces armées.
Celles du Pakistan sont largement équipées de matériel chinois, ainsi que de drones turcs.
Première importatrice d’armes de la planète, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, l’Inde s’est longtemps fournie auprès de la Russie mais s’est diversifiée en se tournant vers les États-Unis, la France et Israël.
Les deux pays ont augmenté leurs capacités militaires depuis le dernier incident armé d’envergure qui les a opposés en 2019, après une attaque-suicide contre un convoi de soldats indiens.
Voici l’état de leurs forces, selon les statistiques de l’Institut international pour les études stratégiques (IISS) basé à Londres :
– Pakistan –
Effectifs militaires: 660.000
Police et paramilitaires: 291.000
Budget de la défense: 10 milliards de dollars (2025)
Capacités nucléaires: le Pakistan dispose de missiles nucléaires sol-sol et air-sol, de portée courte ou intermédiaire. Il souhaite s’équiper en sous-marins susceptibles de lancer des têtes nucléaires.
Avions: 812
Hélicoptères: 322
Véhicules blindés: 6.137
Pièces d’artillerie: 4.619
– Inde –
Effectifs militaires: 1.475.000
Police et paramilitaires: 1.616.000
Budget de la défense: 81 milliards de dollars (2025)
Capacités nucléaires: pour l’essentiel des missiles sol-sol, de portée intermédiaire. Des missiles longue portée sont en cours de test. L’existence de missiles air-sol à têtes nucléaires n’a pas été confirmée. L’Inde développe en outre des forces sous-marines susceptibles de lancer des têtes nucléaires.
Avions: 1.437
Hélicoptères: 995
Véhicules blindés: 7.074
Pièces d’artillerie: 11.225
Source : Agence France-Presse