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Paix mesurable pour l’Est de la RDC : feuille de route signée à Doha

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Samedi, à Doha, Kinshasa et le M23 — accusé d’être soutenu par Kigali — ont apposé leurs signatures sur une feuille de route. Plus qu’un acte protocolaire, ce geste concentre des décennies de violences et de ruptures. Pour l’Est de la République démocratique du Congo, ravagé par les conflits, cette étape dessine l’esquisse d’une Paix mesurable pour l’Est de la RDC, conditionnée à la traduction rapide des engagements en changements concrets sur le terrain.

Mais derrière l’encre, la tension demeure : promesse fragile, pacte suspendu entre méfiance et nécessité. C’est plus qu’un document. Une transformation de la guerre en parole, une conversion du chaos en trajectoire, la transformation de l’affrontement en horizon.

– Accord global signé à Doha –

Le Qatar, les États-Unis et l’Union africaine mènent depuis des mois des négociations. Objectif : mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, riche en ressources. Transition : le M23, soutenu par le Rwanda, a pris Goma en janvier et Bukavu en février.

En juillet, à Doha, Kinshasa et le M23 ont signé une déclaration de principe pour un « cessez-le-feu permanent ». Transition : les combats ont continué, mais le front reste relativement stable depuis mars.

Samedi, les belligérants ont signé à Doha un nouvel accord de paix global. Transition : la cérémonie a réuni des responsables des deux camps, avec la médiation des États-Unis et du Qatar.

Benjamin Mbonimpa, représentant du M23 à Doha, a déclaré samedi que l’accord ne comporte « aucune clause contraignante » et ne modifiera pas « la situation sur le terrain ». Transition: pour le M23, la signature n’a pas d’effet immédiat.

Le texte signé samedi compte huit « protocoles » sur les causes du conflit. Le représentant du M23 a indiqué que les parties négocieront ces protocoles avant de parvenir à un accord de paix global.

Parmi les huit protocoles figurent la libération de prisonniers par les deux camps, la surveillance du cessez-le-feu et l’accès humanitaire à l’Est, ont indiqué les autorités congolaises. Transition : des mesures concrètes, orientées vers la désescalade et la protection des civils.

– « aucun statu quo » –

Samedi soir, Kinshasa a annoncé dans un communiqué un objectif clair. Créer rapidement des conditions de changement réel et mesurable pour les populations. Transition : l’exécutif promet des effets concrets, pas des formules.

« Aucun statu quo n’est compatible avec l’objectif de paix », précise le communiqué. Transition : l’immobilisme est exclu.

Samedi soir, Kinshasa a déclaré dans un communiqué que le processus doit, rapidement, instaurer des conditions de changement réel et mesurable pour les populations. Transition : priorité à des effets concrets, visibles et comptables.

« Aucun statu quo n’est compatible avec l’objectif de paix », souligne le communiqué.

Massad Boulos, conseiller spécial de Donald Trump pour l’Afrique, a déclaré à l’AFP que la mise en œuvre de l’accord est « l’aspect le plus important ». Transition : c’est pourquoi « de nombreux mécanismes ont été mis en place » pour couvrir ses différents volets.

« Nous avons discuté de huit points de préoccupation et de huit sujets d’accord entre les deux parties », a précisé M. Boulos. Transition : convergence sur huit axes, après examen de huit enjeux.

– « point de départ » –

Il nuance la victoire : « La signature d’aujourd’hui est une étape majeure, mais elle doit être considérée comme le point de départ du processus.» La phrase déplace l’euphorie vers l’exigence. Symboliquement, elle transforme l’instant de l’accord en seuil — une porte franchie, pas l’arrivée. La paix commence ici, dans l’épreuve de l’exécution.

Le M23 récuse toute connexion avec Kigali et affiche une ligne de rupture : renverser le régime du président congolais Félix Tshisekedi, tout en consolidant son emprise sur les zones déjà sous son contrôle.

Cette posture dessine une stratégie de double ancrage — contestation du pouvoir central et territorialisation de la force. Symboliquement, elle transforme la guerre en projet politique, où le refus d’allégeance et la permanence sur le terrain deviennent les deux piliers d’une ambition de renversement.

Fin juin, à Washington, la RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix. Début novembre, constatant l’absence de progrès, ils se sont engagés à « redoubler d’efforts » pour sa mise en œuvre lors d’une nouvelle rencontre à Washington.

Kinshasa exige le retrait des troupes rwandaises de son territoire. Kigali, de son côté, conditionne la levée de ses « mesures défensives » à la neutralisation des FDLR, qu’il qualifie de « menace existentielle ». Transition : retrait contre neutralisation, deux exigences en tension.

Ces derniers jours, les combats ont repris dans l’Est entre le M23 et l’armée congolaise appuyée par des milices locales. Les deux camps s’accusent presque chaque jour de violer le cessez-le-feu conclu en juillet. Transition : trêve fragilisée, confrontation persistante.

Source: Agence France-Presse

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