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RDC: l’Angola annonce de prochaines « négociations directes » entre Kinshasa et le M23

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De prochaines « négociations directes » entre la RDC et le M23: c’est la percée diplomatique annoncée mardi par l’Angola après avoir reçu le président congolais Félix Tshisekedi, alors que ce dernier refusait jusqu’ici de parler avec le groupe armé qui n’a cessé de lui prendre du terrain ces derniers mois dans l’est.

Des « négociations directes » entre la République démocratique du Congo et le groupe armé M23 se « tiendront à Luanda dans les prochains jours », a annoncé la présidence angolaise dans un communiqué publié à l’issue d’une rencontre entre le président Joao Lourenço et son homologue congolais.

« La partie angolaise, en tant que médiateur dans le conflit qui affecte l’est de la République démocratique du Congo, prendra des contacts avec le M23, afin que les délégations de la RDC et du M23 puissent mener des négociations directes qui se tiendront à Luanda dans les prochains jours, en vue de négocier une paix définitive », a-t-elle ajouté.

RDC: négociations pour une rencontre Kagame-Tshisekedi « très prochainement » (président angolais)

Le dialogue du gouvernement congolais avec le M23 était également une demande du président rwandais Paul Kagame, a affirmé à l’AFP un diplomate européen sous couvert d’anonymat.

Avant l’annonce de Luanda, qui n’était pas confirmée mardi soir par Kinshasa, le M23 ou son allié rwandais, les pourparlers de paix achoppaient sur le refus répété de Félix Tshisekedi de dialoguer avec le M23 qui, soutenu par des troupes rwandaises, a réalisé une percée éclair depuis le début de l’année dans l’est de la RDC, le long de la frontière rwandaise notamment.

Alors que Kinshasa a mis à prix la semaine dernière la tête des dirigeants du M23 (pour « Mouvement du 23 mars »), ce dernier avait lui répété en février son « engagement » à résoudre « le conflit dans l’est de la RDC par le biais d’un dialogue direct abordant les causes profondes du conflit afin d’instaurer une paix durable ».

Aucun effort diplomatique n’a jusqu’ici abouti pour mettre fin aux hostilités.

Le président Lourenço est le médiateur désigné de l’Union africaine (UA) dans ce conflit.

Le 15 décembre dernier, il devait présider des pourparlers de paix entre M. Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame à Luanda. Mais les deux parties n’avaient pas réussi à s’accorder sur les termes d’un accord de paix et le sommet avait été annulé à la dernière minute, signant l’échec du processus dit de Luanda.

– Crainte d’escalade –

Début février, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) avaient appelé à un « cessez-le-feu immédiat » dans l’est congolais, en chargeant notamment l’ancien président kényan Uhuru Kenyatta le soin d’y parvenir, sans résultat non plus à ce jour.

Depuis janvier, Goma puis Bukavu, les grandes villes de l’est congolais, riche en ressources naturelles et frontalier du Rwanda, sont tombées aux mains du M23, qui a repris les armes en 2021. Le M23 est appuyé par quelque 4.000 soldats rwandais, selon des experts de l’ONU.

« Plus de 7.000 personnes » ont trouvé la mort dans l’offensive depuis le début de l’année, selon Kinshasa, qui accuse son voisin rwandais de vouloir exploiter les riches ressources minières du Nord et du Sud Kivu. Des chiffres que l’AFP n’a pas été en mesure de vérifier.

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Pour justifier son soutien au M23, Kigali cite notamment la présence active dans l’est de la RDC des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), fondées par d’anciens responsables hutu rwandais du génocide des Tutsi de 1994, et qu’il accuse de vouloir déstabiliser son régime.

La proximité grandissante des combats avec le Burundi, engagé militairement aux côtés des troupes congolaises, faisait craindre une escalade régionale.

D’autant que des 80.000 personnes ayant fui l’avancée du groupe armé dans l’est congolais, selon l’ONU, plus de 61.000 ont rejoint le Burundi.

Ces dernières semaines, la pression est montée sur Félix Tshisekedi dans son pays, où son prédécesseur Joseph Kabila (2001-2019) est sorti de sa discrétion pour l’attaquer publiquement.

Les troubles en RDC ne peuvent être uniquement imputés aux avancées du M23, ou aux tensions entre Kinshasa et Kigali, a-t-il ainsi souligné dans le journal sud-africain Sunday Times.

Depuis l’arrivée au pouvoir de M. Tshisekedi, la situation en RDC s’est détériorée au point d’être « proche de l’implosion », a-t-il estimé.

©Source: Agence France-Presse

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