Jeudi 12 septembre 2024 le Gouverneur de la Région du Littoral préside une réunion dans la salle polyvalente de ses services. Dans le cadre de l’Évaluation prévalence et couverture service liés à la lutte contre le VIH/SIDA, et impact comportement à risque lié chez personnes âgées de 15 ans et plus dans la Région du Littoral, un atelier de présentation de l’enquête INS-MINSANTE dénommée CAMEROUN POPULATION-BASE HIV IMPACT ASSESSMENTS 2024 (CAMPHIA 2024) a eu lieu à Douala ce même jour.
L’on se souvient , toujours dans le cadre de la prévention, une réunion de coordination nationale s’était tenue à Douala année dernière. Les acteurs de la santé s’étaient réunis pendant trois jours dans la cité économique pour discuter des problématiques liées à la prévention en matière de VIH/Sida au Cameroun. La rencontre avait connu la participation des organismes, institutions et programmes tels que le CNLS, ONUSIDA, le Fonds Mondial, PEPFAR, ACMS et CARE. Y étaient aussi présents les organisations de la société civile telles que POSITIVE-GENERATION, RECAJ+, Affirmative Action, Empower…
L’atelier était une occasion pour les différents participants de définir un paquet d’interventions sur la prévention au Cameroun. Le but étant qu’à l’issue des travaux, un outil commun permettant d’obtenir des données sur la prévention soit disponible. Comme autres attentes au niveau de la coordination, on pouvait évoquer la définition des différentes interventions dans le domaine, l’élaboration d’une feuille de route de la prévention du VIH/Sida pour 2025 et la mise en œuvre d’un plan d’action.
La première partie de la rencontre était axée sur les différentes présentations par des intervenants. Lesquels avaient brossé un état des lieux de la prévention VIH/Sida au niveau mondial et national. Il avait aussi été question d’étaler les actions plurielles menées par leurs structures respectives. Des exposés, on avait retenu du passage d’ONUSIDA que les nouvelles infections dans le monde n’ont pas diminué de manière considérable entre 2010 et 2020. Ceci est en relation avec les gaps rencontrés au niveau de la prévention dans les pays notamment le faible leadership politique, les barrières politiques et structurelles, le faible accès aux soins et services de la prévention et les financements très souvent liés aux projets pilotes qui, malheureusement, ne passent pas à l’échelle.
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A en croire l’un des responsables au cours des échanges, « il n’y a pas de vision globale à ce niveau. » Par ailleurs, il faut noter que le Cameroun fait partie de la Coalition Mondiale pour la Prévention créée en 2017 avec les pays les plus touchés (28) et dont l’objectif est de diminuer les infections. C’est donc un engament de l’Etat du Cameroun qui vise à prémunir ses populations des maladies, le VIH/Sida en l’occurrence.
A la suite des interventions, le Fonds mondial avait alors présenté les points clés de la lettre d’allocation 2023-2025. Le but étant de maximiser le système de santé intégré et axé sur la personne. Pour cela, il fallait mobiliser davantage les fonds par cette institution et les autres pays et lever des fonds supplémentaires à travers les investissements catalytiques. Les conditionnalités relatives à la demande de financement avaient aussi été présentées au panel. La présentation de ACMS avait à l’occasion relevé les différents résultats obtenus sur la distribution du préservatif masculin. L’exposant soulignait que l’absence de données sur le préservatif féminin était dû au fait que ce produit n’a pas bénéficié d’une même appropriation par les populations de celui du préservatif masculin.
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« Actuellement au niveau de l’institution, il n’y a pas de données conséquentes sur le préservatif féminin. Ce produit nécessite un déploiement plus adapté en fonction du contexte. » Des propos soulignant une réelle problématique de sensibilisation et une communication pour le changement de comportement plus accrue ou mieux adaptée. Le CNLC quant à lui constatait que l’un des gaps rencontrés au niveau de la PTME réside lors des consultations prénatales (CPN). En effet la fréquentation des femmes enceintes dans les formations sanitaires n’est pas optimale. Et encore loin des 95 % souhaités.
La rencontre avait pour terminer permis de mutualiser les connaissances à travers des travaux de groupes dans le but de produire une cartographie des actions à mener au niveau de la prévention. Cinq groupes distincts ont été formés : Les droits humains et gestion des risques, KP, VBG, CLM, lutte contre la stigmatisation ; ARV based prevention, PrEp, PEP, PTME ; IEC, consulting/Dépistage ; préservatif et lien au traitement et suivi de la prévention et un groupe sur l’élaboration de la feuille de route.