La libération des otages à Gaza revient au cœur des négociations. Vendredi, le Hamas s’est dit prêt à relâcher tous les otages israéliens encore détenus dans l’enclave. Cette annonce s’inscrit dans le plan de paix proposé par Donald Trump, qui appelle Israël à “arrêter immédiatement les bombardements” sur le territoire palestinien.
Le Hamas, dans sa réponse, ne mentionne toutefois pas la question-clé de son désarmement et un de ses responsables a affirmé à l’AFP que des négociations étaient encore nécessaires.
Le président américain a jugé de son côté que le Hamas « était prêt pour une paix durable », au vu de son communiqué.
« Israël doit arrêter immédiatement les bombardements à Gaza, pour que nous puissions faire sortir les otages rapidement et en toute sécurité », a-t-il ajouté sur son réseau Truth Social.
Donald Trump avait peu avant donné au mouvement islamiste palestinien jusqu’à dimanche 18 h 00, heure de Washington, soit 22 h 00 GMT ou 01 h 00 lundi à Gaza, pour accepter sa proposition, que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit soutenir.
« Si cet accord de la dernière chance n’est pas trouvé, l’enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas », avait-t-il déclaré.
Le Hamas se dit prêt à libérer tous les otages vivants et à restituer les corps des otages décédés. En revanche, il ne mentionne pas son désarmement, pourtant exigé avec force par Israël. Il reste également silencieux sur l’exil de ses combattants, un autre point-clé du plan américain.
– « Vague » et « ambiguë » –
Mahmoud Mardawi, haut responsable du Hamas, a jugé la proposition américaine “vague” et “ambiguë”. Il a déclaré à l’AFP que des négociations restaient nécessaires. Ces discussions devraient passer par les pays médiateurs, sans que les points à aborder soient précisés.
Le Hamas a annoncé son accord pour libérer tous les prisonniers de l’occupation, vivants ou morts. Cette libération suivrait la formule d’échange proposée par le président Trump. Le communiqué fait référence aux prisonniers palestiniens à libérer en échange des otages.
Il a ajouté être prêt à des négociations immédiates sur les « détails » de la libération des otages.
Le 7 octobre 2023, le Hamas a enlevé 251 personnes lors de son attaque contre Israël. Cet événement a déclenché la guerre. À ce jour, 47 otages sont toujours retenus à Gaza. Selon l’armée israélienne, 25 d’entre eux sont morts.
– Le Hamas propose une gouvernance technocratique pour Gaza –
Le Hamas a réaffirmé son accord pour déléguer la gestion de Gaza. Il propose de confier cette tâche à une instance palestinienne composée de technocrates indépendants. En parallèle, il précise que les autres questions liées à l’avenir du territoire doivent être discutées dans un cadre palestinien. Le mouvement affirme qu’il y participera et qu’il y contribuera de manière responsable.
Israël a toujours refusé tout rôle dans l’après-guerre pour le Hamas, qui s’est emparé du pouvoir à Gaza en 2007.
Lundi, à l’approche du deuxième anniversaire du conflit, Donald Trump a dévoilé son plan. Il propose un cessez-le-feu immédiat, la libération des otages dans les 72 heures, le désarmement du Hamas et le retrait progressif de l’armée israélienne. Ce plan marque un tournant stratégique dans les négociations.
La proposition inclut la création d’une autorité de transition. Le président américain en assurerait la supervision. Elle prévoit aussi le déploiement d’une force internationale pour appuyer le processus.
Mercredi, une source palestinienne proche du Hamas a parlé à l’AFP. Selon elle, le mouvement souhaite modifier certaines clauses. Parmi elles figurent celles sur le désarmement et l’expulsion de ses membres.
Une autre source proche des négociations en cours à Doha avait fait état d’avis divergents au sein du mouvement.
– « Lieux de mort » –
Vendredi, des frappes israéliennes ont fait au moins 49 morts à Gaza, selon la Défense civile, dont 31 à Gaza-ville.
Sollicitée par l’AFP sur ces informations, l’armée israélienne n’a pas répondu.
Le 16 septembre, Israël a lancé une offensive sur une ville du nord du territoire. Elle la présente comme le dernier bastion du Hamas. En conséquence, des centaines de milliers de personnes ont fui vers le sud.
Elle avait notamment exhorté les Palestiniens à s’installer dans ce qu’elle qualifie de « zone humanitaire » à Al-Mawasi, sur la côte.
Les Nations unies ont affirmé qu’aucun refuge n’était sûr à Gaza. Elles ont qualifié les zones de sécurité désignées par Israël dans le sud de véritables “lieux de mort”. Cette déclaration souligne l’ampleur du danger pour les civils.
« L’idée d’une zone de sécurité dans le Sud est une farce », a déclaré depuis Gaza James Elder, porte-parole de l’Unicef.
Le 7 octobre 2023, une attaque a frappé Israël. Elle a causé la mort de 1 219 personnes, majoritairement des civils. Ce bilan, établi par l’AFP à partir de données officielles, reste l’un des plus lourds de ces dernières années.
Israël a riposté par une offensive dévastatrice. Elle a frappé le petit territoire assiégé, causant 66 288 morts, dont une majorité de civils. Selon le ministère de la Santé du Hamas — des chiffres jugés fiables par l’ONU —, le bilan reste tragique.
Source : Agence France-Presse