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Le nouveau parti de Musk, une menace pour Trump sans grandes chances de succès

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Parachevant sa brouille avec Donald Trump, Elon Musk a lancé le « parti de l’Amérique » pour dépasser, dit-il, la situation de « parti unique » aux Etats-Unis. Si le multimilliardaire fait courir un risque majeur aux républicains, les obstacles sont nombreux et les chances de succès faibles.

« Nous vivons dans un pays au parti unique: le parti des cochons qui se goinfrent. » La semaine dernière, Elon Musk avait dénoncé l’adoption attendue au Congrès du vaste projet de loi budgétaire voulu par Donald Trump.

Ancien proche allié et financier de la campagne du républicain en 2024, l’homme le plus riche de la planète a exprimé sa franche opposition au large creusement du déficit public prévu par cette loi, alors même qu’il avait été chargé par Donald Trump avec sa commission Doge de sabrer dans les dépenses de l’Etat.

Après plusieurs semaines de conflit avec le président américain, le patron de Tesla et SpaceX a donc décidé de faire cavalier seul en créant ce parti alternatif, dans un système politique dominé historiquement par deux partis.

Une initiative jugée « ridicule » par Donald Trump.

Elon Musk, qui en tant que naturalisé n’est pas éligible constitutionnellement à la présidence, vise en premier lieu les élections législatives de mi-mandat en novembre 2026. Et le risque pour les républicains est de voir ce nouveau parti siphonner suffisamment de voix à droite pour leur faire perdre leur très faible majorité au Congrès.

– Indépendants –

Pour Wendy Schiller, professeure de sciences politiques à l’université Brown, Elon Musk veut « faire rendre des comptes » aux républicains pour leur creusement de la dette.

Elle pointe du doigt également les mesures prises par Donald Trump contre les véhicules électriques qu' »Elon Musk prend clairement personnellement » en tant que patron de Tesla.

Le multimilliardaire a déjà exposé sa stratégie sur son réseau social X: « être concentré au maximum sur seulement deux ou trois sièges au Sénat et huit à dix circonscriptions à la Chambre des représentants ».

« Suffisant pour servir de voix décisive sur des lois controversés » au vu des fines majorités au Congrès, a-t-il assuré.

« Il cible les électeurs indépendants, qui ont alterné entre démocrates et républicains », explique Wendy Schiller à l’AFP, des électeurs qui « penchent républicain sur les questions fiscales, mais qui sont modérés sur les questions sociales » et qui ont « tendance à se soucier de l’environnement ».

« Le problème, c’est qu’ils ne constituent pas la majorité dans n’importe quelle circonscription au Congrès ou dans n’importe quel Etat », explique la professeure.

Bernard Tamas, politologue à l’université Valdosta State, est du même avis. La stratégie présentée par Elon Musk est « la mauvaise approche », dit-il au vu de ses « faibles » chances d’obtenir suffisamment de voix pour battre à la fois le Parti démocrate et le Parti républicain dans une circonscription, analyse-t-il.

Elon Musk se trouve ainsi confronté à un sempiternel problème pour les partis alternatifs.

– « Abeilles » –

Car même si l’on en compte un certain nombre au fil du temps aux Etats-Unis, « aucun n’a vraiment réussi à devenir un parti de gouvernement majeur », explique Bruce Schulman, professeur d’histoire à l’université de Boston.

Il cite l’historien américain Richard Hofstadter qui avait affirmé au milieu du XXe siècle: « Les partis tiers, c’est comme les abeilles, ils piquent puis ils meurent. »

Loin de pouvoir faire jeu égal avec les démocrates et les républicains, ces formations vont « piquer » le parti dont ils sont le plus proches et le « forcer à ajuster » ses idées pour faire face à ce nouvel entrant, qui ensuite disparaît, précise Bruce Schulman.

Mais avant de pouvoir même peser sur le débat, Elon Musk et son parti devront surmonter plusieurs obstacles.

Le système électoral actuel rend très compliqué pour un parti tiers d’apparaître sur les bulletins de vote, soulignent Wendy Schiller et Bruce Schulman.

Et malgré la gigantesque fortune personnelle d’Elon Musk, mener une campagne sur le terrain « ce n’est pas qu’une question d’argent », remarque Bernard Tamas.

Le multimilliardaire fait aussi face à un problème fondamental d’image.

« Il n’est pas populaire auprès des Américains. Les gens l’associent encore aux coupes Doge qu’ils estiment cruelles et arbitraires », note Wendy Schiller en citant les enquêtes d’opinion.

Pour Bernard Tamas, face à ce manque de popularité, « Elon Musk doit jouer un rôle d’arrière-plan » pour espérer réussir. « Le problème, c’est que je soupçonne qu’il voudra se placer au centre de l’attention. »

Source : Agence France-Presse

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