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Crise politique en France: le risque de censure du gouvernement s’accentue

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L’extrême droite agite plus que jamais la menace d’une censure du gouvernement minoritaire de centre-droit en France, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale, malgré les avertissements sur un risque d' »affaiblissement » du pays.

Formé le 21 septembre à l’issue de plusieurs semaines de crise politique suivant la dissolution inattendue de l’Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron, en juin, le gouvernement de Michel Barnier est fragile.

La France est lourdement endettée et le gouvernement veut faire voter de nombreuses économies, très critiquées. La coalition gouvernementale est également divisée sur les hausses d’impôts.

La gauche et l’extrême droite pourraient le faire tomber ensemble.

Sans attendre la lecture définitive sur le budget de l’Etat mi-décembre, une motion de censure pourrait être déposée dès la semaine prochaine en cas de recours à l’article 49.3 de la Constitution – qui permet de faire passer un texte sans vote en engageant la responsabilité du gouvernement – sur le budget de la Sécurité sociale.

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Sénateurs et députés, en commission mixte paritaire, se sont en effet accordés mercredi sur un compromis concernant ce budget, qui prévoit notamment une baisse des allégements de cotisations patronales. Le texte sera renvoyée devant les deux chambres, et très probablement soumise au 49.3 à l’Assemblée.

Selon la cheffe de file de l’extrême droite, Marine Le Pen, le Premier ministre n’a pas répondu aux attentes des Français avec des « engagements clairs et fermes » par exemple sur l’abandon du déremboursement de nouveaux médicaments lors de son intervention télévisée lundi.

Elle a par ailleurs affirmé que l’issue du procès pour soupçons d’emplois fictifs d’assistants parlementaires européens visant son parti n’entrait « aucunement en considération » pour une éventuelle censure du gouvernement. Le parquet a notamment requis cinq ans d’inéligibilité à son encontre.

– « Dans le mur » –

« Je ferai ce que j’ai à faire dans le cas de la défense des Français. Et ce procès (…) n’entre aucunement en considération », a-t-elle assuré, alors que ce dernier s’est terminé mercredi avec un jugement mis en délibéré au 31 mars.

Le député de son parti Jean-Philippe Tanguy n’a pas non plus vu « une main tendue » par Michel Barnier la veille, même si ce dernier s’est dit prêt à faire davantage pour « préserver le pouvoir d’achat » et a annoncé une mission sur la proportionnelle lors des élections, autre revendication du Rassemblement national (RN).

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Selon la porte-parole du gouvernement, la gauche et l’extrême droite, en faisant tomber le gouvernement, « prendraient le risque d’envoyer le pays dans le mur » et devraient « assumer la responsabilité d’un affaiblissement durable » de la France à l’échelle internationale.

« On a le choix aujourd’hui entre relever la tête, accepter un budget de redressement (…) ou s’enfoncer dans un déficit qui nous mènera vers un affaiblissement durable sur le plan économique, social, diplomatique du pays », a déclaré Maud Bregeon.

Les Français sont partagés sur la censure, une légère majorité y étant favorables (52% contre 48%), mais la tendance s’inverse lorsqu’ils sont interrogés sur le risque de crise financière, selon un sondage Elabe publié mercredi pour la chaîne BFMTV.

– Bourse en repli –

Le Premier ministre conservateur a mis en garde mardi contre des « turbulences graves sur les marchés financiers » si son gouvernement tombait, alors que la France emprunte à des taux « déjà très hauts ».

L’écart entre les taux d’emprunt français et allemand sur les marchés a atteint mardi son plus haut niveau depuis 2012.

Et mercredi, le taux d’emprunt de la France a dépassé brièvement celui de la Grèce sur les marchés, une situation inédite qui témoigne des craintes des investisseurs quant à la situation politique française.

« La France a une marge de manœuvre, bien sûr, mais le symbole est là », a commenté auprès de l’AFP Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM.

Pour autant, « la France a une des dettes les mieux gérées du monde et qui est considérée comme très liquide, ce qui veut dire qu’elle peut être achetée et cédée très rapidement, un facteur très positif », a-t-il noté.

La Bourse de Paris a fini en recul de 0,18% mercredi, la crise politique poussant les investisseurs à bouder les actifs bleu blanc rouge. Mardi, elle avait déjà cédé 0,87%.

Avec un déficit public en net dérapage, attendu cette année à 6,2% du produit intérieur brut, très loin du plafond de 3% autorisé par les règles de l’UE, la France affiche la pire performance des 27 pays de l’Union européenne à l’exception de la Roumanie.

Depuis l’été, la deuxième économie européenne fait partie d’un groupe de huit pays en procédure de déficit excessif.

Source: Agence France-Presse

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