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Présidentielle ivoirienne : le gouvernement interdit les manifestations contre l’exclusion de candidats d’opposition

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L’interdiction des manifestations politiques en Côte d’Ivoire suscite de vives réactions. Jeudi, le gouvernement a annoncé qu’il prohibait tout rassemblement contestant l’exclusion de certains candidats de l’élection présidentielle prévue le 25 octobre. Cette décision intervient dans un climat de tensions croissantes entre le pouvoir et l’opposition, qui dénonce une atteinte aux libertés démocratiques.

Le 8 septembre, le Conseil constitutionnel a publié la liste définitive des candidats qualifiés, rejetant les candidatures de l’ancien président et opposant Laurent Gbagbo et du chef du principal parti d’opposition, Tidjane Thiam, une décision largement critiquée par leurs partis.

Le président Alassane Ouattara est de son côté candidat à un quatrième mandat.

– Aucune contestation des décisions du Conseil constitutionnel –

Dans un communiqué, le Conseil national de sécurité (CNS), qui réunit l’appareil sécuritaire ivoirien, a constaté que depuis le 8 septembre « plusieurs individus, dont des responsables politiques, tiennent des propos à caractère xénophobe, haineux et subversif, et diffusent de fausses informations de nature à troubler l’ordre public ».

Le CNS rappelle que « les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours » et que « toute contestation » de celles-ci, « de quelque nature qu’elle soit, est illégale et expose ses auteurs aux sanctions prévues par la loi ».

« À cet égard, les ministres en charge de la Justice et de la Sécurité ont été instruits à l’effet de prendre toutes les dispositions nécessaires pour maintenir l’ordre et la sécurité, y compris l’interdiction des meetings et manifestations publiques visant à contester les décisions du Conseil constitutionnel », poursuit le CNS.

Le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de Laurent Gbagbo et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition) de Tidjane Thiam – qui est hors du pays depuis mars – avaient annoncé une marche samedi pour « la démocratie, la justice et la paix ».

La marche a été interdite jeudi. Selon la préfecture, cette décision repose sur des « risques élevés de troubles à l’ordre public ». L’annonce a été faite dans un communiqué officiel.
Ainsi, les autorités justifient leur choix par des préoccupations sécuritaires.

Jeudi soir, le PPA-CI a tenu un point de presse. À cette occasion, le parti a déclaré « prendre acte » de l’interdiction de la marche. En conséquence, il a annoncé le report de l’événement au 11 octobre. Cette décision vise à maintenir la mobilisation tout en respectant les contraintes légales.

– Le PPA-CI reste mobilisé malgré les tensions –

Le PPA-CI critique vivement la situation actuelle. Malgré cela, le parti appelle ses militants à rester mobilisés. C’est ce qu’a déclaré Sébastien Dano Djedje, secrétaire exécutif du PPA-CI.

« Nous exigerons la libération immédiate et sans conditions de tous les prisonniers politiques injustement incarcérés », a-t-il dit.

Les deux formations politiques dénoncent des séries d’arrestations et d’incarcérations depuis juin.

L’opposition a organisé deux grandes manifestations ces derniers mois. En juin, des milliers de militants se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement. Puis, en août, une nouvelle mobilisation a réuni une foule tout aussi nombreuse. Ces événements montrent une contestation croissante face au pouvoir en place.

L’opposition critique également la possibilité qu’Alassane Ouattara puisse effectuer un quatrième mandat, l’estimant contraire à la Constitution.

La Constitution ivoirienne limite les mandats présidentiels à deux. Cependant, en 2016, une nouvelle Constitution entre en vigueur. À ce moment-là, le Conseil constitutionnel estime que cette réforme remet les compteurs à zéro. Ainsi, malgré ses deux mandats précédents, Alassane Ouattara peut légalement se représenter. Ce point reste controversé, mais il fonde la légitimité de sa nouvelle candidature.

Quatre candidats d’opposition défieront Alassane Ouattara. D’abord, Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce et dissident du PDCI, entre en lice. Ensuite, deux ex-proches de Laurent Gbagbo, désormais en rupture avec lui, se présentent : Simone Ehivet Gbagbo, son ex-épouse, et Ahoua Don Mello, ancien ministre. Enfin, Henriette Lagou, déjà candidate en 2015, revient dans la course.

Source : Agence France-Presse

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