L’interdiction de sortie du territoire imposée à Issa Tchiroma Bakary a déclenché une vague de réactions politiques. Akere Muna, Aminatou Ahidjo et Jean Michel Nintcheu ont réagit.
L’ancien ministre a été empêché de voyager vers Dakar le 31 juillet dernier à l’aéroport de Yaoundé-Nsimalen, sans notification formelle. Selon Issa Tchiroma, le voyage avait pour but de se recueillir sur la tombe d’Ahmadou Ahidjo, premier président camerounais, inhumé à Dakar. La mesure de son interdiction a immédiatement suscité l’indignation. Me Akere Muna, lui-même candidat à la présidentielle, dénonce une dérive autoritaire. « Cette action arbitraire est une violation flagrante des droits fondamentaux de M. Tchiroma », a-t-il déclaré dans un communiqué. Il évoque une « présidence confuse et paniquée à l’approche des élections », et appelle les autorités à lever la restriction.
Même son de cloche du côté du député Jean Michel Nintcheu. Le coordonnateur par intérim de l’APC parle d’un « acte liberticide et illégal », symptôme d’un régime « aux abois, incapable de se réformer ». Il accuse le pouvoir de vouloir « se maintenir par la terreur » et alerte sur la montée d’un « totalitarisme assumé ».
Aminatou Ahidjo réagit avec virulence
Mais tout le monde ne défend pas Issa Tchiroma. C’est le cas d’Aminatou Ahidjo, fille du défunt président qui a réagi avec virulence. Elle accuse le candidat à la présidentielle de faire de la récupération. «Je voudrais dénoncer l’escroquerie politique et morale d’un homme qui n’a jamais daigné présenter ses condoléances à la famille Ahidjo», affirme-t-elle. Pour elle, il est normal que les anciens ministres demandent l’autorisation de voyager. «Je dénonce également avec force les mensonges d’un homme politique qui veut ignorer sciemment les règles établies au Cameroun s’agissant des mouvements des nouveaux anciens ministres».
Entre accusations de répression et règlements de comptes politiques, cette interdiction de voyage jette une lumière crue sur les tensions actuelles au Cameroun.