La ville de Fotokol est sous surveillance policière suite à l’arrestation d’un ambazonien. Un financier des groupes séparatistes a été intercepté alors qu’il tentait de prendre la fuite vers le Tchad.
La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre. Un des multiples financiers ambazonien a été arrêté à Fotokol. Une commune du Cameroun, située dans le Logone-et-Chari et la région de l’Extrême-Nord, à la frontière avec le Nigeria.
Ce dernier qui fait partie des plus grands sponsors Ambazoniens vit en Belgique. Il a été appréhendé hier, mercredi 14 mai 2025. A Fotokol alors qu’il essayait de quitter le Cameroun en passant par le Tchad pays voisin.
Fuite vers le Tchad
Emmanuel Ndifor était rentré au Cameroun il y a quelques semaines et se trouvait à Mutengene. Son arrestation a été effective grâce aux renseignements transmis aux autorités. Lesquelles ont permis de le localiser et ensuite de l’interpeller. Il aurait tenté de corrompre les forces de l’ordre dans sa fuite vers le Tchad. Mal lui en a pris puisqu’il était dans l’œil du cyclone et était activement recherché.
C’est une évidence. Le conflit séparatiste qui sévit dans les deux régions anglophones du Cameroun a une dimension internationale. Qui n’a pas encore été totalement mise en évidence. Il y a plusieurs années, le ministère américain de la justice avait arrêté trois citoyens américains d’origine camerounaise.
350 000 dollars pour acheter des armes
Ils sont accusés d’avoir collecté 350 000 dollars pour acheter des armes. Et du matériel de fabrication de bombes pour les forces de restauration ambazoniennes. Selon les autorités de Washington, les fonds collectés avait par ailleurs servi à financer plusieurs enlèvements. Donc celui du cardinal Christian Tumi, archevêque émérite de Douala. Qui a été enlevé le 5 novembre 2020 puis relâché. Après une brève détention.
Des rançons transférées aux combattants séparatistes
Avant son décès en 2021, le cardinal Tumi n’avait eu de cesse d’essayer à plusieurs reprises. De servir de médiateur entre le gouvernement et les séparatistes. Dans sa déclaration, le ministère de la Justice affirmait que Claude Chi, 40 ans, de Lee’s Summit, dans le Missouri. Francis Chenyi, 49 ans, de St. Paul, dans le Minnesota.
Et Lah Nestor Langmi, 46 ans, de Buffalo, dans l’État de New York, avaient été arrêtés. Pour conspiration en vue de fournir un soutien matériel à des enlèvements et à l’utilisation d’armes de destruction massive dans un pays étranger.
« En plus des plus de 350 000 dollars collectés par les accusés par le biais de dons volontaires. L’accusation allègue que Chi, Chenyi et Langmi ont conspiré. Avec d’autres pour enlever des civils au Cameroun à des fins d’extorsion », indiquait le communiqué du DOJ.
Bien plus, « dans certains cas, des citoyens américains se sont vus extorquer des rançons. Pour obtenir la libération de proches enlevés au Cameroun ».
Les rançons, apprend-on, étaient ensuite transférées aux combattants séparatistes pour financer leurs opérations. La collecte de fonds pour les séparatistes était en cours depuis 2018. La crise dans les deux régions anglophones du Cameroun ayant éclaté en 2016.
Lorsque les demandes des habitants d’utiliser l’anglais dans l’enseignement et les activités administratives, et d’adopter le système de Common Law d’origine britannique au lieu du droit basé sur le code à la française, sont devenues de plus en plus pressantes.