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Fête du Travail : Revendications des employés, difficultés des employeurs

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Le 1er mai 2025 marque la 139e édition de la Fête internationale du Travail. Au Cameroun, le thème retenu est : « Dialogue social et travail décent : pour un Cameroun serein ». Un objectif noble, mais bien éloigné des réalités sur le terrain où les employés souffrent et les employeurs s’essoufflent.

Pendant que les discours officiels appellent à l’harmonie sociale, la réalité témoigne d’un fossé grandissant. Derrière les slogans et les fanfares, les voix se lèvent. Moins festives, plus amères. Car pour beaucoup de travailleurs, le 1er mai est devenu un jour pour rappeler qu’ils existent. Entre employeurs et employés, le dialogue social peine à se faire entendre.

Dans le secteur privé, les doléances s’accumulent. Patrice, employé dans une entreprise de produits phytosanitaires, dépeint un quotidien difficile. « On travaille dans des conditions déplorables. Pas d’équipements adaptés, pas de sécurité. Les cotisations sociales ? On ne les voit jamais passer. » Il pointe aussi l’absence totale de perspectives d’évolution. « On stagne. Il n’y a ni formation, ni avancement. On fait le même travail, pour le même salaire, depuis des années. » Yvette, employée d’une microfinance, partage ce constat. Elle déplore des congés systématiquement refusés, des salaires très bas et surtout un manque de considération flagrant. « On nous traite comme des animaux. Même un simple arrêt maladie est mal vu », déplore la jeune femme.

Calcul des pensions retraites : la dénonciation d’un cadre de la Cnps

Dans la fonction publique, le malaise est aussi profond. Une enseignante de lycée, dans une ville périphérique de Douala, témoigne : « La pression du proviseur est invivable. Il nous parle comme à des enfants. Si c’était lui l’employeur, personne ne serait encore là. » Elle dénonce un manque d’écoute et un management brutal.

Lot de plaintes des employeurs

Mais les employeurs, eux aussi, ont leur lot de plaintes. Jean Claude Kendeg, directeur de publication du journal Conjoncture économique, parle d’une pression fiscale constante. Il déplore également le manque de soutien des pouvoirs publics aux petites et moyennes entreprises. «Entreprendre dans un pays comme le Cameroun est très difficile. Ceci dans la mesure où les pouvoirs publics ne facilitent pas la tâche des PMEs comme nous. La pression fiscale est de mise et pour la plupart des cas, le paiement des prestations tant au niveau des administrations publiques que des entreprises parapubliques n’est pas facile ». Aussi, le patron de presse regrette la rareté des compétences sérieuses dans son secteur. : « Beaucoup de jeunes veulent des salaires élevés, sans livrer un travail de qualité », dit-il.

Paul Biya souhaite une « Bonne fête de travail à tous »

Même son de cloche chez Césaire Moute, promoteur du Groupe Mozart à Yaoundé.  Le chef d’entreprises évoque une crise d’emploi persistante, des lenteurs administratives, une économie en berne et une insouciance des jeunes apprenants. Toutes ces conditions ne favorisent pas le développement de leurs entreprises.

En cette édition de la fête du travail, employés et employeurs dénoncent chacun leur impasse. Un paradoxe dans un pays qui aspire pourtant à un dialogue social apaisé.

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