Les migrants ne devraient être placés en détention « qu’en dernier recours », ont affirmé les Nations unies vendredi, après l’annonce mercredi par le président américain Donald Trump d’un projet visant à enfermer des milliers de sans-papiers dans la prison de Guantanamo.
Donald Trump a déclaré mercredi avoir ordonné la construction d’un camp de détention pour accueillir jusqu’à 30.000 « criminels étrangers présents de manière illégale » sur le sol américain dans la célèbre installation militaire américaine située à la pointe sud-est de Cuba, utilisée pour détenir des personnes soupçonnées de terrorisme depuis les attaques du 11 septembre 2001 contre les États-Unis.
Interrogé sur ce projet vendredi à Genève, Jeremy Laurence, le porte-parole du Haut commissariat des Nations unies aux Droits de l’Homme, a répondu qu’il était « essentiel de respecter la dignité et les droits de tous les individus, quel que soit leur statut d’immigration, et de veiller à ce qu’ils soient traités conformément aux normes internationales en matière de droits de l’homme ».
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« La détention des migrants ne devrait être utilisée qu’en dernier recours, et seulement dans des circonstances exceptionnelles », a-t-il ajouté. « Quel que soit leur statut, les migrants ont des droits et ils devraient être respectés, où qu’ils se trouvent ».
La base militaire de Guantanamo accueille la prison du même nom, créée par l’ex-président George W. Bush après les attentats du 11 septembre 2001 dans le cadre de sa « guerre contre le terrorisme ». Elle est devenue pour de nombreuses ONG un symbole des dérives de la lutte contre le terrorisme, à cause de ses conditions de détention extrêmes et du recours à la torture.
Selon le « mémorandum » publié mercredi par la Maison Blanche, le projet de Donald Trump prévoit de porter à « pleine capacité » un centre de rétention de migrants déjà existant sur la base pour y enfermer « des criminels étrangers présents de manière illégale » sur le territoire américain.
La prison de Guantanamo accueille actuellement 15 détenus. Pas loin de 800 détenus – dont un maximum de 680 en 2003 – y sont passés en plus de vingt ans.
Source: Agence France-Presse
















