La branche armée du Hamas rendra samedi les corps de deux otages. Israël, en réponse, bloque le passage vers l’Égypte. Il exige la restitution de tous les otages morts. Ce point de passage est vital pour Gaza, ravagée par la guerre. En attendant, l’aide humanitaire reste suspendue.
À 19h00 GMT, les Brigades Ezzedine al-Qassam remettront les corps de deux prisonniers israéliens. Le Hamas affirme les avoir retrouvés aujourd’hui à Gaza. L’annonce, publiée sur Telegram, intervient alors qu’Israël conditionne la réouverture du point de Rafah à la restitution de tous les otages morts.
Le bureau de Netanyahu durcit le ton : la réouverture de Rafah dépendra du respect par le Hamas de ses engagements. Israël exige la restitution des otages morts et l’application du cadre convenu. En attendant, le passage reste fermé.
Le passage de Rafah vers l’Égypte reste fermé. Israël l’a annoncé : aucune réouverture tant que le Hamas ne restitue tous les corps d’otages. Les agences humanitaires alertent. Ce point est vital pour acheminer l’aide. Mais l’ordre est clair : blocage maintenu.
– Alerte sur l’ampleur de la crise humanitaire –
Tom Fletcher, chef des opérations humanitaires de l’ONU, s’est rendu samedi à Gaza. Il y a constaté l’ampleur des destructions. Deux ans de guerre ont laissé la ville exsangue. Les agences d’aide font face à une tâche colossale : fournir nourriture, soins et services essentiels.
Premier haut responsable de l’ONU à se rendre dans la bande de Gaza depuis le cessez-le-feu le 10 octobre, M. Fletcher est arrivé dans la ville éponyme à bord d’un convoi de jeeps blanches de l’ONU à travers les décombres de maisons détruites.
« J’étais ici il y a sept ou huit mois. La plupart de ces bâtiments étaient encore debout. Mais là, c’est absolument épouvantable de voir une vaste partie de la ville devenue un paysage de désolation », a-t-il dit à l’AFP dans le quartier de Cheikh Radouane, où il a inspecté une station d’épuration des eaux usées.
Le 7 octobre 2023, le Hamas attaque Israël. En riposte, l’armée israélienne lance une offensive massive. Résultat : une grande partie du territoire palestinien est détruite. Gaza paie le prix fort. Les infrastructures s’effondrent, les civils fuient, l’aide humanitaire peine à entrer.
L’armée israélienne verrouille tous les accès à Gaza. Le cessez-le-feu, fondé sur le plan Trump, prévoit plus d’aide humanitaire. Les civils, privés de tout, attendent. L’entrée de l’aide reste conditionnée au respect des engagements.
Tom Fletcher annonce un plan d’urgence sur 60 jours. Objectif : un million de repas par jour, relance du secteur de la santé, tentes pour l’hiver, retour à l’école pour des centaines de milliers d’enfants. L’ONU veut accélérer l’aide à Gaza, ravagée par deux ans de guerre.
– Le corps d’un otage identifié –
Le responsable de l’ONU a estimé que le bureau de coordination de l’aide humanitaire de l’ONU (Ocha) devra faire face à « une tâche énorme (…) mais nous le devons aux gens ici qui ont traversé tant d’épreuves ». « Il y a un « énorme, énorme travail » à faire.
Les secours fouillent les ruines de Gaza. Objectif : retrouver les corps de Palestiniens ensevelis. En parallèle, le Hamas cherche les dépouilles d’otages à remettre à Israël. Chaque découverte relance le compte à rebours du cessez-le-feu.
Une équipe de l’agence turque des catastrophes attend à la frontière égyptienne. Objectif : entrer à Gaza pour aider à retrouver les corps. Le feu vert tarde. Les recherches, côté palestinien comme israélien, restent bloquées.
L’accord de cessez-le-feu imposait au Hamas de libérer tous les otages, vivants et morts, avant le lundi 13 octobre à 09h00 GMT. À cette heure, seuls les 20 otages vivants avaient été remis. Les dépouilles, elles, restent partiellement introuvables.
Le Hamas a libéré dans les délais les 20 derniers otages vivants. Mais depuis lundi, il n’a remis que 10 corps sur les 28 qu’il détenait. Israël dénonce un manquement à l’accord. Les recherches se poursuivent sous les ruines.
Samedi, les autorités israéliennes ont annoncé avoir identifié la dépouille remise la veille par le Hamas. Il s’agit d’Eliyahu Margalit, un septuagénaire tué le 7 octobre lors de l’attaque de commandos du Hamas et de ses alliés.
L’armée israélienne a, en échange, remis les corps de 15 Palestiniens.
– Neuf morts à Gaza selon les secours –
Israël accuse le Hamas de violer l’accord de cessez-le-feu. Motif : le retard dans la restitution des corps. Le gouvernement israélien promet de ne ménager aucun effort pour récupérer tous les otages décédés. Le bras de fer continue.
Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, confirme l’engagement du mouvement : toutes les dépouilles seront remises. Mais il prévient — cela prendra du temps. Israël, de son côté, exige des résultats immédiats.
Le mouvement islamiste a aussi dénoncé « nombreuses violations de l’accord » par Israël.
Selon la Défense civile, opérant sous l’autorité du Hamas, neuf Palestiniens ont été tués vendredi par des tirs israéliens contre un bus de déplacés à Gaza-ville. L’armée israélienne a indiqué que ses soldats avaient tiré sur un véhicule « suspect ».
Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le désarmement du Hamas et l’amnistie ou l’exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.
L’attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1 221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles.
L’offensive israélienne a fait 68 116 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, et provoqué un désastre humanitaire.
Selon le ministre de la Santé à Gaza, sous le contrôle du Hamas, plus de 400 corps ont été retrouvés dans les décombres depuis le début du cessez-le-feu. Les autorités locales estiment qu’environ 10 000 corps y sont toujours ensevelis.
Source: Agence France-Presse