L’audience prévue ce lundi 23 décembre 2024 au tribunal militaire de Yaoundé, dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo ne devrait en principe pas marquer de progrès significatif dans la procédure judiciaire.
Selon, les sources judiciaires, les avocats de la défense ont saisi la Cour d’appel après le rejet, le 11 novembre 2024, de toutes leurs exceptions portant sur la détention de leurs clients par le juge en charge de l’affaire.
En suivant les explications, on apprend que la procédure introduite auprès de la Cour d’appel du Centre a pour but, de contester la décision qui a été rendue par le colonel Missé Njoné, juge du tribunal militaire. Il est question de contraindre ce juge à tenir compte de leurs requêtes sur la remise en question des procédures qui ont eu lieu pendant toute l’enquête préliminaire jusqu’à la phase d’instruction. Et donc si ces contestations venaient à être acceptées, cela pourrait conduire à la remise en liberté de certains parmi les 17 accusés dont l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko, ancien patron de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre).
Affaire Martinez Zogo : Toutes les observations de la défense rejetées
A l’audience du 3 décembre 2024, les avocats de la défense ont une nouvelle fois attiré l’attention du tribunal sur l’indisponibilité de la décision contestée. Le tribunal avait promis de transmettre cette décision au greffe pour permettre à la cour d’appel de statuer sur l’affaire, ainsi donc ce processus n’étant pas encore finalisé, le procès reste suspendu dans l’attente d’une décision en appel.
Ceci va faire la deuxième saisine de la cour d’appel par les avocats de la défense pour contester une décision du juge depuis l’ouverture du procès en mars 2024. La première remonte au 18 juillet 2024 où les avocats avaient demandé à la cour d’appel de contraindre le juge Missé Njoné de leur fournir une copie du dossier de procédure. Une requête qui avait été rejetée, les juges ayant estimé qu’aucune disposition de la législation camerounaise ne les oblige à transmettre ce document. Les avocats avaient tout simplement choisi de se pourvoir en cassation auprès de la Cour suprême.
Il faut peut-être le rappeler, Pour rappel, c’est en janvier 2023 que le corps mutilé de Martinez Zogo, journaliste et par ailleurs, Directeur de la radio Amplitude FM, émettant à Yaoundé a été découvert dans la banlieue nord-est de la capitale Camerounaise. Des semaines après la découverte de son corps, l’enquête a révélé qu’un commando de la Direction générale de la recherche extérieure (Dgre) l’avait enlevé, torturé, puis tué. 17 personnes, dont 12 agents de la Dgre, ont mises aux arrêts.